Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) a (discrètement) dévoilé par communiqué de presse, le 15 décembre dernier, le plus récent « Inventaire québécois des émissions de gaz à effet de serre (GES) », pour l’année 2019.
Quelques points saillants du rapport :
- En 2019, les émissions totales de GES au Québec se chiffraient à 84,3 Mt éq. CO2. Cela représentait 9,9 t par habitant (une hausse de 0,3 tonne par habitant relativement à 2018)
- De 1990 à 2019, les émissions de GES au Québec ont diminué de 2,7 % (en hause car la diminution en 2018 était à 6,0 %)
- Le secteur qui produisait le plus d’émissions de GES au Québec, en 2019, était celui des transports (routier, aérien, maritime, ferroviaire et hors route), qui générait 36,5 Mt éq. CO2, soit 43,3 % des émissions. À lui seul, le transport routier représentait 79,4 % des émissions du secteur des transports, soit 34,4 % des émissions totales de GES
Le graphique suivant illustre la répartition des émissions de GES pour l’année 2019 au Québec :
Avec près de 44% de toutes les émissions de GES, le secteur des transports est, encore une fois, le champion des émissions au Québec.
Le graphique suivant illustre l’évolution par secteur, comparant les années 1990 et 2019 :
Non seulement le secteur des transports domine au niveau des émissions de GES, mais il est pratiquement le seul qui est en progression (entre 1990 et 2019) avec une variation de +9,4 Mt, comme l’illustre le graphique suivant :
Entre 1990 et 2019, les émissions de GES produites par le secteur des transports ont connu une hausse de 34,6 %. Pendant cette période, elles ont augmenté de façon quasi constante, avec de légères baisses, jusqu’en 2011, avant de suivre une tendance à la baisse jusqu’en 2014 (voir la ligne bleu pâle dans figure suivante). Elles sont en hausse depuis 2014 :
En effectuant une ventilation des données du secteur des transports, le sous-secteur du transport routier domine avec 79,4% des émissions de GES du secteur des transports (zone en jaune dans le graphique suivant) :
Enfin, la répartition des GES par catégorie de véhicules routiers est illustrée dans le graphique suivant. Il faut noter que la majorité des GES sont émis par des véhicules de promenade, soit les catégories “Automobiles” et “Camions légers” :
Tendance à court terme
Depuis 2015, le secteur des transports est celui qui a largement contribué à l’augmentation des émissions de GES au Québec. Ce secteur est responsable de 2,88 Mt éq. CO2 sur l’augmentation globale de 3,38 Mt éq. CO2 soit plus de 85% de l’augmentation. Les variations par secteur sont illustrés dans le graphique suivant :
Cet article est une reprise de celui de l’an passé, avec les données de l’année 2019 publiées il y a quelques jours. Uniquement la section Tendance à court terme a été ajoutée pour illustrer que, depuis les 5 dernières années (2015 à 2019), nous avançons à reculons dans l’atteinte des objectifs de réduction d’émissions de GES de 37,5% entre 1990 et 2030. Et le secteur des transport est le principal coupable.
Avec uniquement 11 années à faire avant la date butoir de 2030, il faut passer de -2,7% à -37,5%. Le défi est GIGANTESQUE.
Sans financement supplémentaire, sans une révision musclée de la loi VZE, sans mesure incitatives de type bonus-malus, on va continuer (encore) d’avancer à reculons.