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Nissan Leaf 2015 : dépassée?

Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!

Sylvain Juteau

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Il y a tout près de 5 ans, je faisais un premier essai de la Nissan Leaf. Nous étions à Nashville, au Tennessee. Quelques mois plus tard, j’en faisais un essai plus poussé suite à quoi j’avais écrit l’article suivant pour le journal Le Devoir :

http://www.ledevoir.com/economie/automobile/332766/premiere-voiture-de-serie-entierement-electrique-la-vie-en-nissan-leaf

5 ans plus tard, où en est cette voiture?

C’est LA question à laquelle je voulais répondre. Car, disons-le, il s’en est passé des choses en matière d’électrification des transports depuis 2010.

–          Plusieurs modèles ont fait leur apparition : BMW I3, Kia Soul EV, Ford Focus EV, Tesla S, etc.

–          Le prix des véhicules partiellement et entièrement électriques est à la baisse.

–          Le déploiement des infrastructures de recharge se fait de façon accélérée.

–          Le nombre de véhicules électriques sur nos routes a augmenté de façon quasi exponentielle.

–          Les gens s’y intéressent de plus en plus.

Cela aurait donc pu faire en sorte que la Nissan Leaf devienne dépassée, non?

Eh bien, non, elle n’est pas dépassée.

Elle n’est plus à l’avant-garde comme elle le fut il y a 5 ans, mais elle est encore dans le coup.

Conception saine

Contrairement à plusieurs autres modèles de voitures qui ont été conçues en tant que voitures à moteur à combustion interne (Ford Focus, Chevrolet Spark, Kia Soul, Mitsubishi I-Miev), la Nissan Leaf a été pensée dès le départ en tant que voiture électrique… et ça paraît.

Ainsi, l’accent mis par Nissan sur le côté pratique (espace intérieur et espace cargo généreux considérant le format du véhicule) et les considérations spécifiques liées à l’utilisation d’une voiture électrique telles que l’emplacement où brancher la voiture, le système de GPS incluant les sites où on peut se brancher, etc. rendent cette voiture des plus agréables à conduire au quotidien.

Performances à la hauteur

Je ne me rappelais plus à quel point cette voiture offre une douceur de roulement hors du commun. Particulièrement silencieuse (même par rapport aux autres voitures électriques), avec une suspension aussi souple (elle absorbe les cahots et les bosses avec une douceur exceptionnelle) que ferme (elle prend les courbes avec beaucoup d’assurance) et une accélération plutôt convaincante, cette voiture est un pur bonheur à conduire.

Autonomie réduite sur l’autoroute

Sa seule faiblesse est l’autoroute. Alors qu’après l’avoir chargée à bloc, la voiture indiquait une autonomie de 180 kilomètres, mes quelques trajets sur l’autoroute à 90 km/h ont dégonflé cette autonomie 2 fois plus vite que le kilométrage que je parcourais lors des premiers 50 kilomètres.

Ainsi, alors qu’entre La Présentation et le tunnel Louis-Hyppolite Lafontaine j’ai parcouru une distance d’environ 35 kilomètres, mon autonomie avait baissé de 60 kilomètres, cela en roulant à une vitesse moyenne de 90 km/h.

Cette baisse rapide de l’autonomie de la voiture s’est stabilisée par la suite, ce qui a rendu le reste de mon trajet beaucoup plus prévisible. Cela démontre néanmoins que l’autonomie affichée lorsque cette voiture est chargée à bloc ne constitue pas une évaluation fiable de l’autonomie réelle sur l’autoroute, et cela en roulant à 90 km/h. Fait à noter, je roulais en mode ÉCO et la température oscillait aux alentours de 28 degrés Celsius.

Je n’ai pas constaté une telle distorsion d’autonomie à cette vitesse avec la Volt, la Soul, la Tesla S ou même la Smart ED.

Recharge beaucoup plus rapide

La mise à niveau dont a fait l’objet la Nissan Leaf en 2013 a fait une réelle différence quant à la rapidité avec laquelle cette voiture peut être rechargée sur une borne de 240 volts. En effet, de 7 heures que la recharge prenait auparavant, le chargeur de 6,6 kW a réduit ce temps à environ 4 heures, ce qui est une amélioration non négligeable qui aurait dû inspirer les ingénieurs chez Chevrolet pour la Volt 2016…

Look contesté

Tout comme la Prius avant elle, le look de la Leaf ne fait pas l’unanimité, loin de là. Si je dois dire que je trouve sa gueule un peu étrange (elle me rappelle étrangement Kermit la grenouille), je ne la trouve pas pour autant déplaisante à regarder. Chez ma blonde par contre, il en va tout autrement! Elle la trouve particulièrement laide!

Cela dit, la voiture qu’on m’avait prêtée pour cet essai routier était pourvue d’un intérieur noir sur noir… avec des touches de noir. J’ai trouvé cela un peu beaucoup noir, disons.

Comme quoi, des goûts et des couleurs…

Et en 2016?

Des rumeurs indiquent que la batterie passerait de 24 kWh à 30 et peut-être même 36 kWh. Cela reste à confirmer, mais personnellement, je souhaiterais AUSSI que le port de recharge rapide soit offert même dans la version de base. Au moment où de plus en plus de bornes de recharge rapide sont installées un peu partout en Amérique du Nord, il me semble que ce serait là une démonstration de l’engagement de Nissan à faire de la Leaf une voiture pouvant être utilisée dans (presque) toutes les conditions.

5 ans après mon premier essai de la Nissan Leaf, force est de constater que cette voiture a bien vieilli. Si elle n’est plus aux avant-postes de l’électrification des transports, elle demeure un bon choix de voiture électrique, d’autant plus qu’à moins de 32 000 $ (plus préparation et taxes) – 8 000 $ de rabais du gouvernement, elle constitue maintenant une voiture tout à fait abordable.

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