L’autre jour, j’étais dans une brasserie des Laurentides et je buvais une bière avec un ami. On s’est mis à parler avec un groupe de gars de notre âge assis pas loin. Mon ami connaissait l’un d’eux.
Si vous saviez ce que j’ai entendu, c’était décourageant !
La discussion s’est mise à tourner autour des voitures électriques et de l’interdiction des modèles à essence à partir de 2035 . Les gars ont commencé à dire qu’ils étaient très conscients qu’ils allaient finir par devoir rouler dans des électriques, mais qu’en attendant ils profitaient du fait que c’était toujours légal et qu’ils avaient bien l’intention d’en profiter le plus longtemps possible.
En d’autres mots, ils étaient conscients que leurs gros VUS et camionnettes munis de moteurs V6 et V8 étaient néfastes pour la planète et que ça devait changer un jour, sauf qu’ils en profitaient avant que les lois changent.
J’ai essayé de leur faire comprendre qu’en agissant ainsi ils accentuaient le réchauffement climatique et donnaient le mauvais exemple à leurs enfants, mais ils semblaient tous convaincus que leur impact à eux était négligeable et que tout le monde faisait pareil de toute façon.
L’un d’eux a même ajouté : « Si c’était si grave, on instaurait des lois tout de suite ! Le jour où ça sera interdit, je vais me conformer, mais en attendant, j’suis pas fou, j’en profite ! »
Un autre gars a dit : « Moi j’aimerais bien m’acheter un « muscle car » avant que ça n’existe plus ! Nous, les gars de notre génération, on aime ça les chars qui font vroom vroom. C’est plus fort que nous. On a grandi là-dedans ! »
Et le troisième a lancé : « Les voitures électriques, on va laisser ça aux nouvelles générations… »
Je me suis donc aperçu ce jour-là que les manchettes annonçant qu’on va interdire la vente de voitures à essence dans 12 ans n’encouragent pas tout le monde à passer plus rapidement à des modèles hybrides ou électriques. Certains se disent le contraire : « on va acheter les modèles les plus polluants pendant que ça existe encore ! » C’est fou, non ?
Je vous avoue que cette discussion m’a mis un peu à l’envers. On dirait qu’il y a des gens qui ne comprennent pas que c’est la responsabilité de chaque citoyen de diminuer ses émissions de CO2. Et qu’il faut le faire le plus rapidement possible. Et que la meilleure façon de brûler moins d’essence (à part de ne pas rouler) est de rouler PHEV ou 100 % électrique. Chaque citoyen doit faire sa part. Qu’est-ce que les gens ne comprennent pas ?
C’est bête à dire, mais on dirait qu’il y’a une tranche de la population qui n’a toujours pas compris qu’on fait tous partie de la société et que ce sont les actions de tout le monde mises ensemble qui font que notre monde ressemble à ce qu’il ressemble.
Après cette frustrante rencontre, je suis retourné chez moi en me disant qu’heureusement la majorité des Québécois souhaitent se procurer un véhicule 100 % électrique ou hybride rechargeable comme prochaine voiture. N’empêche, des gars comme j’ai vu l’autre jour, il n’y en a sûrement plus qu’on pense.
Et tout cela me fait dire que nos gouvernements devraient immédiatement durcir les lois afin de forcer les citoyens à diminuer leur consommation d’essence et forcer également les constructeurs à offrir davantage de véhicules électriques. Car sans carotte et bâton (bonus, malus), on n’atteindra jamais nos cibles.
Imitons ce qui se fait déjà en Europe, comme le montre le graphique ci-dessous :
En France, lorsqu’un véhicule émet plus de 160 g de CO2 par km, le citoyen paie un malus. Vous achetez un Nissan Rogue qui émet 179 g /km, vous allez devoir payer un malus de 750 € (945 $). Vous achetez un Nissan Pathfinder ? 2 600 € de malus. (3 510 $). Vous achetez une Nissan Leaf ? C’est le contraire, bonus de 5 000 € (6 748 $). Qu’attend-on pour faire la même chose ici ?