Avec l’explosion du marché des véhicules électriques neufs ces dernières années, une nouvelle réalité émerge au Québec : l’occasion électrique devient enfin accessible et attractive. Mais faut-il sauter le pas ? Entre économies substantielles et précautions à prendre, voici tout ce qu’il faut savoir.
Une offre d’occasion qui grossit… mais un marché volatil
La croissance rapide du parc électrique québécois et la pérennité des véhicules à batterie créent un flux grandissant de VE d’occasion disponibles. Cette abondance fait baisser les prix, rendant accessible à un plus large public des voitures électriques récentes, bien équipées et encore sous garantie.
Par exemple, il devient possible de trouver des modèles comme la Chevrolet Bolt, la Hyundai Kona EV ou la Tesla Model 3 à des prix défiant toute concurrence il y a seulement quelques années.
Toutefois, cette dynamique s’accompagne d’un marché plutôt volatil. Alors que les ventes de VE neufs ont chuté de près de 45% au premier trimestre 2025 au Québec, la demande privée pour les voitures électriques d’occasion reste timide.
Les acheteurs hésitent sur la durabilité des batteries et craignent une dépréciation rapide. Cette hésitation ralentit les transactions et peut créer un effet d’attente prolongée pour revendre.
La batterie, l’élément-clé à vérifier
Au cœur de toute réflexion sur l’achat d’un VE d’occasion, la question de la batterie est cruciale. Il s’agit du composant le plus coûteux à remplacer, avec des coûts pouvant atteindre 20 000 $ CAD pour une batterie complète.
La capacité restante de la batterie influence non seulement l’autonomie, mais aussi la valeur du véhicule et son confort d’usage au quotidien.
Les premières générations de VE affichent une dégradation de leur batterie pouvant atteindre 6% par an, tandis que les modèles plus récents profitent d’améliorations technologiques qui limitent cette perte à environ 2% annuellement.
Plusieurs constructeurs proposent maintenant des garanties allant jusqu’à 8 ans ou 160 000 km sur la batterie, offrant une tranquillité d’esprit bienvenue.
Afin d’atténuer les risques, on recommande vivement d’exiger un test de l’état de santé de la batterie avant l’achat, souvent réalisé par un concessionnaire ou une entreprise spécialisée.
Une mécanicité simple et moins coûteuse que les thermiques
Contrairement aux véhicules à essence ou diesel, la technologie des VE est beaucoup plus simple mécaniquement, sans embrayage, turbo, soupapes complexes ni changements d’huile fréquents.
Cette simplicité diminue considérablement les risques et coûts liés à l’entretien. De plus, le freinage régénératif réduit l’usure des freins, ce qui génère des économies supplémentaires.
Au Québec, le coût annuel d’entretien d’un VE peut être inférieur de 30 à 40% à celui d’un véhicule thermique équivalent. Ajoutons à cela que la recharge à domicile revient en moyenne à 3-4 $ pour 100 km, contre près de 12 $ en carburant, et l’avantage économique global devient évident.
Revente et longévité : patience requise
Si le marché du VE neuf se stabilise, la revente des VE usagés au Québec reste un défi. La nécessité de tenir compte de l’état de la batterie, la réticence d’une partie des acheteurs à investir dans l’électrique et la concurrence accrue génèrent une valeur résiduelle plus faible que pour les voitures thermiques.
Pour cette raison, il est conseillé aux acheteurs d’occasion de prévoir de garder leur VE plusieurs années afin de rentabiliser leur investissement. Les voitures électriques sont conçues pour durer, mais une revente rapide peut entraîner une perte financière.
Le bon moment pour s’y intéresser… mais avec prudence
Malgré l’incertitude qui plane sur les ventes neuves, le marché québécois de la voiture électrique d’occasion présente aujourd’hui une occasion rare pour les acheteurs bien informés. La baisse des prix combinée à une offre diversifiée permet d’accéder à des modèles performants à moindres coûts.
Toutefois, cette opportunité s’accompagne de la nécessité d’être vigilant : comprendre l’état de la batterie, vérifier l’historique complet, s’assurer de garanties valides et privilégier l’achat auprès de revendeurs certifiés ou de concessionnaires reconnus.
L’achat d’un véhicule électrique d’occasion au Québec en 2025 est une piste prometteuse pour rouler électrique à moindre coût, à condition d’adopter une approche méthodique et attentive, en mettant la batterie au centre des préoccupations. À l’image du marché français présenté par CarteGrise.com, la maturité du marché québécois appelle à la patience et à la rigueur, mais ouvre aussi la porte à une mobilité durable accessible à plus de Québécois que jamais.