Par Tommy Coulombe /
Conduire est pour moi un vrai plaisir ! Chaque jour en me rendant au travail, j’ai la chance de filer à travers ces beaux paysages campagnards que nous offre la Beauce.
Ainsi, lorsqu’est venu le temps de donner un peu de repos bien mérité à ma précédente voiture, sa remplaçante se devait d’être une routière vive et agile pour continuer à apprécier les 85 km qui me séparent du boulot. Toutefois, suivant les différents modèles de véhicules que j’avais ciblés initialement, j’ai vite réalisé, en ajoutant les frais de carburant et d’entretien régulier aux mensualités, que mon budget préconisait davantage la raison que la passion !
Mordu d’automobile depuis mon tout jeune âge, j’observe avec intérêt l’évolution des technologies hybrides et électriques. Or, avant l’arrivée sur le marché de la Nissan Leaf de deuxième génération, aucun VÉ ne semblait jusqu’à maintenant pouvoir répondre à ma réalité du quotidien. Certains modèles étaient tout simplement hors d’atteinte par leur prix tandis que les autres options plus abordables manquaient d’autonomie.
Donc, c’est au printemps 2018, en sortant de chez le garagiste avec une nouvelle facture de réparation assez salée ainsi qu’un réservoir d’essence encore vide que j’ai décidé de me renseigner davantage sur cette nouvelle mouture de la très populaire Leaf. Ces quelques semaines de recherche et d’observation sur le Web via les très nombreuses chroniques, essais routiers et forums de discussion m’ont permis de découvrir entres autres l’AVÉQ et Roulez Électrique.com qui sont une mine d’or d’informations pour quiconque veut faire le saut vers les VÉs. Au terme de ce temps d’analyse et de réflexion, j’étais prêt pour l’essai routier.
Certains tenteront de traduire à l’écrit la sensation au volant d’une voiture électrique. Pour ma part, je résumerais à un seul mot : Wow ! Rien dans la conduite ne peut être comparé à une voiture à essence. D’abord, le bruit ou plutôt l’absence de bruit du moteur qui rend l’habitacle si silencieux qu’on peut presque y discuter en chuchotant ce qui rend l’ambiance calme et reposante. Pour ceux qui auraient peur de s’y assoupir, on oublie cette option dès que l’on appuie sur l’accélérateur sans le mode Eco. La poussée est forte et instantanée, car la puissance et le couple sont disponibles à 100% au simple toucher de la pédale. Le comportement en virage est également très différent d’une voiture thermique. Avec sa batterie placée à quelques centimètres du sol, la conduite se rapproche davantage de celle d’un kart. Même en négociant une courbe serrée, la voiture reste droite sur ses roues et nous fait encaisser une forge G que seul l’adhérence des pneus vient à limiter. Je voulais une voiture vive et agile, me voilà donc amplement satisfait !
Et la Nissan Leaf ne se résume pas à cela. Par exemple, la pédale de frein s’avère quasi inutile grâce à l’astucieux système e-Pedal qui est en quelque sorte une évolution du mode «B» de la génération précédente. Il suffit de relâcher l’accélérateur et la voiture freine seule jusqu’à l’arrêt tout en récupérant de l’énergie pour recharger la batterie. On s’habitue très rapidement à conduire avec une seule pédale ce qui permet, à terme, de repousser l’entretien des freins mécaniques.
Côté assistance à la conduite, le choix des versions nous permet de profiter de nombreuses options qui ne sont généralement pas offertes dans le créneau des voitures compactes. Des phares à atténuation automatique au croisement de véhicules en passant par le régulateur de vitesse qui s’adapte aux voitures devant soi jusqu’au système de caméra 360° qui permet une conduite semi-autonome appelée ProPilot, rien ne manque à ce niveau.
Avec un habitacle généreux en volume et un tableau de bord sobre avec des contrôles très simples à utiliser, on ne se sent pas dépaysé. Côté extérieur, l’ensemble est plus homogène et fluide qu’auparavant et adhère davantage à la ligne sportive et élancée des autres véhicules de la marque. En fait, seul le badge Zero Emission laisse entrevoir que l’on est en présence d’un véhicule «différent» ce qui fut pour moi un autre argument en sa faveur.
Vient maintenant le moment de parler finances. Combien coûte réellement une telle voiture ? Cher si on ne considère que son prix d’achat, ce à quoi s’arrêtent malheureusement encore trop de gens. Pour ma part, avec plus de 45 000 km de routes franchies annuellement (seulement pour le travail), ce sont d’énormes frais mensuels en essence économisés.
J’ai également la chance d’avoir un employeur qui fournit la recharge au travail (borne de niveau 2) ce qui m’évite d’avoir à brancher mon véhicule à la maison dès que la température passe au-dessus du point de congélation. Pour ce qui est de l’entretien, c’est assez simple. Rotation des pneus aux 8 000 km et vérification annuelle de la batterie. C’est à peu près tout. Pour les freins, il suffit de garder le dispositif e-Pedal (voir plus haut) toujours en fonction et vous pourrez les enlever de l’équation. Donc, dans ma situation, en calculant le coût de possession réel total (mensualités + carburant + entretien), même la version la plus équipée de la Leaf équivaut à l’achat d’une voiture compacte thermique moyenne de base. Alors, c’est vendu !
Quatre mois et demi plus tard, je reçois l’appel tant attendu. J’entame alors la prise en main de la voiture… en hiver. La fameuse saison qui sert d’argument à tous les détracteurs de la voiture électrique.
Attaquons d’abord de front l’argument principal : l’autonomie. Tout comme une voiture thermique, elle varie en fonction de différents facteurs que sont la température extérieure, l’état de la route, la vitesse et l’utilisation des accessoires. Grâce à l’hiver précoce et aux températures changeantes de jour en jour, j’ai pu en profiter pour comptabiliser plusieurs données de consommation sur mon trajet quotidien. Ces valeurs, présentées dans le graphique plus bas, sont basées sur un trajet de 85 km où s’alternent routes (90 km/h) et villages (50-70 km/h). Conclusion : Même un peu en-dessous de -30°C, je peux encore faire ce long trajet pour me rendre au boulot sans craindre la panne. Et pour les très rares journées où le mercure pourrait frôler le -40°C, un petit détour par une borne de recharge rapide du Circuit Électrique pourra faire l’affaire.
Données de consommation recueillies cet hiver (Nissan Leaf SL 2019)
Pour ce qui est des accessoires, la clé en hiver est le préchauffage qui est vraiment très efficace dans la Leaf. Il n’y a qu’à brancher la voiture et la programmer à l’avance pour qu’il se mette automatiquement en marche le moment venu. Une application pour téléphone intelligent est également disponible pour, entre autres, activer le préchauffage en dehors des heures préprogrammées. Quoi de plus réconfortant, par une matinée glaciale, de s’installer dans un habitacle chaud avec toutes les vitres dégivrées et ce, sans perdre 1% de la charge de la batterie ! Par la suite, sièges et volant chauffants ainsi qu’un chauffage minimal (18°C et ventilation au niveau 3) suffisent à rester confortable pendant tout le trajet sans affecter de façon notable l’autonomie. Un peu de musique entraînante via l’excellente chaîne audio Bose (en option) et c’est parti pour une heure de route !
En résumé, l’autonomie nécessaire dépend du climat, du trajet à faire et de votre style de conduite. La très grande majorité de mes collègues (et de la population en général) ont moins de 40 km à faire pour se rendre au boulot ce qui ne laisse aucune crainte avec la Leaf 2.0 vis-à-vis son autonomie même en l’absence de recharge au travail. Pour les plus grands voyages, le réseau de bornes de recharge rapides (niveau 3) est actuellement vaste et de plus en plus développé autour des grandes artères dans toutes les régions. Donc, on s’arrête, on branche et, le temps de se dégourdir un peu les jambes, on repart.
L’hiver permet aussi de se rendre compte qu’un VÉ démarre toujours instantanément, même par grands froids. Son poids plus élevé le rend également plus stable face aux bourrasques de vent. Ainsi, ma première expérience hivernale avec la Leaf deuxième du nom est donc très satisfaisante en tous points et ce malgré la rudesse de l’hiver actuel.
Est-ce que je reviendrais à la voiture thermique ? Pas le moins du monde !
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