Vendredi c’était la St-Valentin chez nous. Officiellement c’est dimanche, mais, puisque vendredi était la dernière journée d’école avant la Saint-Valentin, nos enfants étaient tous habillés en rouge, un gentil mot d’amour avait été déposé dans leur sac d’école et une ambiance de Saint-Valentin régnait dans la maison.
Fleurs et chocolat?
Or ce matin-là, en se levant, ma femme ne m’a pas demandé de lui acheter des chocolats ou des fleurs. Ce qu’elle voulait vraiment, c’est que je lui laisse la voiture électrique (La Nissan Leaf) pour la journée. En temps normal, (comme probablement bon nombre d’électromobilistes) nous avons une règle non écrite en place qui stipule que celui d’entre nous qui doit faire le plus grand nombre de kilomètres “gagne” l’accès à la voiture 100% électrique. Puisqu’elle coûte beaucoup moins cher à rouler, il est bien sûr à notre avantage de faire la plus longue distance possible avec la voiture électrique. C’est meilleur pour l’environnement…et pour notre porte-feuille.
Mais, cette fois, il faisait un froid de canard. Mon téléphone annoncait -20 degré celcius. (Sans tenir compte du refroidissement éolien) Ma femme ne travaillait pas mais devait faire quelques commission, en plus d’aller chercher nos trois enfants après l’école. Selon notre règle, c’est donc moi qui aurait dû utiliser la Leaf pour aller travailler. Par contre, malgré ce que les gens pensent et ce que les média rapportent habituellement, les voitures électrique sont, à mon avis, de très loin supérieures aux voitures à essences par grand froid. La plupart du temps, lorsqu’on discute d’une voiture électrique en hiver, la conversation va instantanément se tourner sur l’autonomie. Et puisque l’autonomie est effectivement inférieure en hiver, la voiture électrique est certainement mauvaise et mal adaptée à notre climat hivernal; discussion terminée. Erreur!
Des avantages pour un VE en hiver…vraiment?
Considérer seulement ce point nous empêche d’apprécier pleinement toutes les qualités d’une voiture électrique en hiver; surtout lorsque l’autonomie n’est pas un problème pour un trajet donné. Par exemple, plutôt que d’arriver dans une voiture glaciale, nous pouvons préchauffer notre Leaf à l’aide d’une application pour téléphone intelligent. (Réglée en mode “chaleur tropicale” s’il vous plaît) Gratter le pare-brise par grand froid n’est donc plus nécessaire! Et, puisque la voiture est branchée, cette demande énergétique supplémentaire n’ira pas réduire notre autonomie. Ce chauffage est d’ailleurs aussi instantané que celui d’un séchoir à cheveux. Pas besoin d’attendre que le moteur chauffe avant d’obtenir un peu de chaleur, comme c’est le cas pour les voitures à essence. Aussi, aucun risque de ne pas démarrer par grand froid; notre voiture électrique démarre toujours “au quart de tour”… façon de parler. Pour finir, le volant et les bancs chauffants, qui sont offerts même dans le modèle de base, sont un luxe dont on ne voudrait plus se passer. Bref cela contraste beaucoup avec notre Prius branchable. Celle-ci a beau être branchable, les ingénieurs de Toyota n’ont pas cru bon y installer un chauffage électrique; tout chauffage doit provenir du moteur à essence. Cela exclut donc automatiquement la possibilité de préchauffer et nécessite d’attendre de longues minutes avant d’avoir un minimum de chauffage dans la cabine. C’est donc sans surprise que nous préférons de loin la voiture 100% électrique Leaf dans ces conditions. Qu’on me comprenne bien, la Prius branchable est, comme je l’ai déjà indiqué dans un article précédent, une voiture exceptionnelle. Elle est aussi plus spacieuse que la Leaf, et à probablement le meilleur moteur à essence de l’industrie quand vient le temps de faire une très longue distance, Volt incluse. Mais pour résumer, je dirais que dans ces conditions, bien que la Prius branchable soit de loin la meilleure des voitures à essence, c’est aussi la pire des voitures électriques.
Un trajet pas très plaisant
Pour en revenir à mon histoire, j’ai donc accepté, en homme galant que je suis, de laisser notre Leaf adorée aux mains de ma femme tandis que je devais faire le chemin au travail dans ma, soudainement moins appréciée, Prius branchable. Je ne peux pas dire que j’ai vraiment senti la température monter dans l’habitacle avant la toute fin du voyage. Il faut dire que mon trajet pour me rendre au travail est relativement court. (Une autre bonne façon de rester écologique pour moi: ne pas travailler sur l’île de Montréal) La Prius, peinant à atteindre une température raisonnable, refusait d’éteindre le moteur à combustion. Pire, puisqu’elle devait utiliser ce moteur pour chauffer, elle utilisait très peu la batterie pour se mouvoir. Résultat: je suis arrivé au travail avec une batterie encore presque pleine. Quelle horreur. D’ailleurs, ma consommation a probablement été l’une des pires que j’ai jamais obtenu avec ma Prius.
Bien qu’elle puisse être considérée comme bonne pour une voiture à essence, cette consommation est exécrable dans le monde des voitures branchables. C’est probablement une des pires consommation que j’aie obtenu avec ma Prius branchable. Étant donné que la température a remonté à -12 avant mon départ à la maison, j’ai obtenu 3.1l/100km pour faire le chemin inverse, ce qui est un peu mieux mais tout de même très loin des records observés en été.
Ma Prius recharge par grand froid chez Robotshop sur l’une des 4 bornes EV Duty.
Le mot de la fin
Finalement, je dois vraiment être tombé amoureux fou de ma femme pour avoir accepté de laisser ma voiture électrique une journée pareille. Et, bien que notre Prius nous rende toujours de très bon services (tout particulièrement en été), je n’ai pas pu m’empêcher de penser qu’il sera probablement temps pour nous de laisser notre dépôt de 1000$ chez Tesla afin de préparer la relève. Avec l’autonomie qui est prévue sur les prochains modèles, il ne sera plus nécessaire de conserver une place dans l’entrée pour une voiture dont le mode de propulsion date d’un autre siècle. Et vous, avez-vous un(e) conjoint(e) qui n’était pas initialement chaud(e) à l’idée d’une voiture électrique mais qui la préfère maintenant à “l’autre voiture”?
Yannick Forget
5 articles
Yannick est un réel passionné des véhicules hybrides et électriques depuis le tout début de cette technologie. Ayant possédé une Prius de 2e génération, une Honda Civic Hybride, une Toyota Prius branchable et, plus récemment, une Nissan Leaf, il s'électrifie de plus en plus à chaque nouveau modèle de voiture. Yannick a toujours été un fervent du principe de "voter avec son portefeuille" et il préfère donc envoyer son argent aux constructeurs, pour les encourager dans leurs développement écologiques, ainsi qu'à Hydro-Québec qui laissera rouler cet argent dans notre économie, plutôt que de l'envoyer outre mer et encourager les entreprises pétrolières à détruire notre planète.