Voici un vidéo sur youtube montrant la variation des paramètres des moteurs électriques et essence, des puissances tirées et générées sur une Volt, utilisée dans diverses situations: accélération jusqu’à 100mph, mode normal, mode montagne. Si vous aimez comprendre la technique du système de propulsion, vous allez aimer ce vidéo. Sinon, vous risquez de le trouver plutôt plate.
Ce qui original dans ce vidéo est la présentation d’une vingtaine de paramètres fonctionnels du système de propulsion sous la forme d’un affichage analogique (aiguilles), qui rend les variations plus faciles à saisir que l’affichage de nombres.
Sur l’affichage, à l’arrière gauche, les RPMs des moteurs A (en jaune) et B (en bleu). Le moteur A est un petit moteur, qui est utilisé pour la propulsion ou pour la génération électrique combinée avec le moteur à essence. Le moteur B est le plus puissant et sert seulement à la propulsion. Le moteur B peut aussi servir à récupérer de l’énergie lors du freinage régénératif.
Au centre, en rouge le RPM du moteur à essence, en bleu le nombre de watts du moteur B, en jaune le nombre de watts du moteur A et en Vert, le nombre total de watts consommés de la batterie (ce qui inclut le chauffage, lumières, etc). Le nombre de watts peut aller vers le négatif, ce qui indique qu’on génère de l’énergie électrique – on est alors en freinage régénératif.
À l’arrière à droite, la position de la pédale: du coté vert, on accélère (de 0 à 100%) et en rouge, on freine de 0 à 100%.
Je vous livre ici mon analyse des évènements dans le déroulement du vidéo:
Le vidéo commence avec la Volt arrêtée, et le conducteur met l’accélérateur à 100%. Le moteur A reste à 0 RPM, le B monte jusqu’à 8500RPM quand l’auto atteint 93MPH. Le moteur B utilise alors 102500Watts de puissance. Le moteur à essence est resté à 0RPM, de même le moteur A. Le vidéo est rendu à 31 secondes. L’accélérateur est alors relâché et du freinage régénératif est commencé.
À 33 secondes, le moteur B régénère 35000Watts, et le moteur A commence à tourner. La Volt est en ralentissement. Cela dure jusqu’à 35 secondes, où la pédale est enfoncée pour garder une vitesse de 68mph.
À vitesse constante, les deux moteurs A et B sont utilisés. Ceci répartit la charge et les sollicite moins. Mais quand on enfonce la pédale à 100%, le moteur A doit alors être arrêté avant que le moteur B puisse donner son couple maximum. On a alors un petit délai avant d’atteindre l’accélération maximale de la Volt.
À 1:21, le mode montagne est choisi. On voit le moteur à essence démarrer, et le moteur A se mettre à tourner. Les watts du moteur A (en jaune) sont alors du côté négatif et génèrent 25000 Watts. Ceci recharge alors la batterie de manière significative. Pour comparer, le chargeur 240V “rapide” fournit 3300Watts. C’est un rapport de 7.5 X. Pendant le mode montagne, on voit que les RPMs du moteur à essence contrôlent les RPMs du moteur A – ils sont reliés mécaniquement ensembles par la transmission. Le moteur à essence tourne à 2500RPMs.
Vers 1:55, la batterie est déchargée et le moteur à essence démarre pour garder un niveau de charge dans la batterie. Il tourne alors autour de 1400RPMs. Le moteur A tourne lui à 2800RPMs et le niveau de puissance générée est de 5000Watts, à 64MPH.
À pleine accélération pendant que la Volt est en mode à essence, le moteur à essence monte jusqu’à 3900RPMs, le moteur A lui tourne à 7800RPMs (facteur de 2x) et génère 45000Watts. Le moteur de propulsion B, lui consomme 120000Watts! Le vidéo est alors à 2:29 Remarquez que le maximum de puissance envoyée au moteur B (120000Watts) est présente quand le moteur à essence fonctionne. Quand on est en mode batterie, comme au début du vidéo, la puissance max au moteur B est de 100000Watts. La Volt a sans doute des performances de 20% supérieures en accélération quand le moteur à essence est sollicité.
À 2:54, le moteur à essence est arrêté pour drainer le petit surplus d’énergie dans la batterie. Quand on roule sur l’autoroute, il va arriver de temps en temps que le moteur à essence s’arrête et l’auto va parcourir autour d’un km sans brûler d’essence.
Ce vidéo montre la “magie” technologique qui a été implantée dans le système de propulsion Voltec. Il est vraiment intéressant d’en admirer son fonctionnement!
François Boucher
227 articles
Ingénieur électrique de formation, je suis le développement et la mise en marché des véhicules électriques depuis plusieurs années. Le Québec étant pourvu d'énergie bleue abondante et renouvelable, il est simplement sensé de promouvoir le transport électrique dans la belle province.
Je suis actuellement propriétaire d'une Volt 2012 et d'une Tesla S 2013. J'ai installé des panneaux solaires photovoltaiques qui nous permettent de "rouler au soleil!". Ma femme est devenue propriétaire d'une Tesla modèle 3 en septembre 2018 et nous organise pour diminuer nos déchets. Nous avons tous les deux signés le Pacte sur la diminution des GES.