Voitures électriques

Après la i-MiEV, Mitsubishi lance au Japon la eK-X EV. Un jour chez nous ?

Vendue chez nous de 2012 à 2017, la Mitsubishi i-MiEV était ce qu’on appelle au Japon un Kei-Car.

Ça été long avant que Mitsubishi lance un second véhicule 100 % électrique. Faut dire qu’au Japon les voitures électriques ne sont pas très populaires.

Si le Japon avait nos ressources hydroélectriques, je suis convaincu qu’il serait beaucoup plus en avance dans ce domaine, mais il faut comprendre que le Japon produit son électricité principalement du pétrole, du charbon et du gaz et que depuis la catastrophe de Fukushima, le nucléaire a bien mauvaise presse.

Quant à l’énergie solaire et éolienne, il n’est pas facile à implanter en raison de la géographie et de la taille de ce pays. Il faut comprendre qu’ils sont 125 millions de personnes sur un petit territoire de 378 millions de km2 ! Bref, là-bas, on tente d’économiser l’énergie en favorisant davantage les véhicules hybrides et les véhicules de petites tailles (Kei-Car).

C’est quoi un Kei-Car ?
Au Japon, les plus fortunés roulent en Prius et les moins fortunés en Kei-Cars. Immatriculés d’une plaque jaune, les Japonais sauvent beaucoup d’argent (taxes, immatriculation, assurances) en choisissant un Kei-Car. Dans les campagnes, on ne voit que ça (Wikipédia).

Mitsubishi eK-X EV.

Pour être approuvé Kei-Car, les règles sont simples : pas plus long que 3,4 mètres, pas plus large que 1,48 mètre et pas plus puissant que 64 chevaux.

À titre de comparaison, la Spark à essence vendue par Chevrolet fait 3,6 mètres de long, 1,6 mètre de large. C’est donc légèrement plus petit qu’une Spark, mais vous avez vu la forme, tout est conçu pour offrir le plus d’espace possible.

Actuellement au Japon, 40 % du parc automobile est constitué de Kei-Car, sauf qu’ils sont pratiquement tous à essence ! (Outre la i-Miev qui n’est plus commercialisée et la C+Pod qui est un sorte de Smart japonaise à deux places.)

Heureusement que tout cela va enfin changer avec l’arrivée cet été du Mitsubishi eK-X EV (et du Nissan Sakura, son jumeau technique). 

Il faut aussi savoir que les Japonais sont un peuple assez conservateur, ils ne changent pas leurs habitudes facilement. Les traditions sont importantes là-bas. Or, l’électricité s’implante dans le monde automobile, mais lentement.

« Joint Venture », Mitsubishi Motors, Nissan et la coentreprise NMKV.

Un moteur de 47 kW
Je vous parlais il n’y a pas si longtemps des voitures sans permis en France comme la Citroën AMI. Un Kei-Car, c’est quand même plus gros et plus puissant que ça ! Et avec l’électrification et la technologie embarquée, elles deviendront pratiquement de vraies voitures ! (Fini les petits moteurs de 660 cm3 qui râlent !)

On peut voir de vieux Kei-Cars chez nous (des modèles qui ont 15 ans et plus), car des Québécois en ont fait venir du Japon. Sauf qu’on ne peut plus le faire aujourd’hui. La raison ? Les volants de ces véhicules sont placés à droite et notre gouvernement juge que c’est trop dangereux. On tolère néanmoins ceux qui ont déjà été importés.

Mon voisin immédiat en a un, un modèle à vocation commerciale. Ancien employé de la voirie à Val-David, il fait aujourd’hui des petits contrats de plomberie et tous ces déplacements se font avec ce véhicule. Son Kei-Car Daihatsu est devenu sa marque de commerce ! Mais attention, mon voisin n’est pas un grano de Val-David pour autant, son deuxième véhicule est un RAM 1500 !

L’intérieur du Mitsubishi eK-X EV. Au japon, le volant est à droite.
Petit de l’extérieur, mais plus grand qu’on pense à l’intérieur.

Aussi rapide (ou presque) qu’une voiture ordinaire
Notez que malgré sa petite taille, le Mitsubishi eK-X EV atteindra la vitesse maximum de 130 km/h. J’imagine toutefois qu’il sera plus prudent de ne pas dépasser les 100 km/h sur les autoroutes ! Tout comme avec l’ancien Mitsubishi i-MiEV.

Quant à sa batterie, elle sera de 20 kWh avec une autonomie d’environ 160 km selon nos normes. Petite particularité intéressante, la loi au Japon oblige dorénavant tous les nouveaux véhicules électriques à intégrer la technologie V2H, c’est-à-dire la possibilité d’alimenter sa maison en électricité. Les Japonais sont prévoyants et on juge que cette technologie sera fort pratique en cas de séisme ou autres catastrophes naturelles.

Le prix approximatif demandé aux japonais en dollars canadiens sera d’environ 20 000 $ (en incluant les incitatifs). Si Mitsubishi importait ce véhicule chez nous, avec nos incitatifs, ça tournerait aux alentours de 17 000 $. 

Personnellement, je trouve la Nissan plus belle, même si l’initiateur du projet est Mitsubishi.

Conclusion
Espérons que ces nouveaux modèles aideront à populariser davantage les voitures électriques au Japon. Là-bas, les ventes de véhicules zéro émission représentent à peine 2 % alors qu’au Québec elles dépassent les 12 % !

Ce modèle sera-t-il en vente un jour chez nous ? C’est sûr que Mitsubishi Canada va nous répondre NON si on lui pose la question, mais moi je dis que si on a déjà importé la Mitsubishi i-Miev, il n’y a pas de raison pour ne pas importer un jour la eK-X EV et même la Nissan Sakura, non ?

Moi je suis sûr qu’il y a des Québécois qui sont prêts à aller vers ça, surtout comme deuxième voiture. Que ce soit pour sauver des sous ou sauver la planète. (Ou les deux !)

Sources
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Remerciements pour les photos :
Paul Tan’s Automotive News (Malaisie).

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