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Voitures électriques : les gens qui stationnent leur véhicule dans la rue deviendront-ils des citoyens de seconde zone ?

Vous me connaissez, j’ai l’habitude de parler en bien des voitures électriques. Eh bien, aujourd’hui, ça va être différent ! J’aimerais vous parler d’un aspect qui m’inquiète lorsque je pense au jour où la vente des voitures à essence sera interdite. Je me demande ce qui va se passer pour tous les Québécois qui se stationnent dans la rue.

Qu’ils s’agissent de petites ou de grandes villes, ils sont nombreux à ne pas posséder de place de stationnement et, par le fait même, à ne pas pouvoir installer une borne. Ces gens-là se stationnent dans la rue, là où ils peuvent, là où il y a de la place.

Que vont-ils faire quand il n’y aura que des voitures électriques à vendre ? Autant c’est facile d’avoir un VÉ quand tu as une borne dans ton entrée, autant c’est moins évident quand tu en as pas. Un exemple. T’arrives chez toi un vendredi soir, tu te cherches une place avec une borne. Il n’y en a pas. Tu te trouves une place sans borne. C’est l’hiver. T’es fatigué. T’as envie d’aller te coucher. Tu rentres chez toi avec une batterie presque vide. Tu t’endors…

Sauf que t’es peut-être dans la merde. Pourquoi ? Parce que le lendemain, si tu décides avec ta blonde ou ton chum d’aller faire du ski, tu peux pas. Pourquoi ? Parce qu’aller se recharger sur une borne publique 240 volts prendra environ 7 heures. La journée sera finie quand ta voiture sera rechargée !

Se brancher à une borne rapide ? Impossible avec le froid. Il aurait fallu le faire la veille pendant que la batterie était encore chaude. Là, on est samedi matin, ta batterie est gelée. Même s’il y a des bornes rapides à proximité, ça ne marchera pas. Ça va prendre un temps fou.

Quoi faire alors ? Il n’y a pas d’autres solutions que d’aller se recharger à une borne publique 240 volts et de remettre sa sortie au lendemain…

Bornes publiques payantes.

Voilà le genre de situation (occasionnelle, j’en conviens) qui risque de se produire dans les années à venir. Bien sûr, on va probablement installer un grand nombre de bornes publiques dans les endroits où les gens se stationnent, mais ça va quand même demeurer compliqué parfois. C’est ce que je pense.

Autre problème : le prix pour se recharger. Il en coûtera beaucoup plus cher à ceux qui se stationneront dans la rue. Situation injuste !

Faisons le calcul. Vous arrivez à une borne publique à 6h le soir avec une batterie à 20 %. Vous vous branchez. Vous revenez le lendemain à 8h. Vous êtes resté là 14 heures. À 1,50 $ de l’heure (le tarif habituel), ça va vous coûter 21 $.

Vous avez une borne à la maison ? Vous allez payer le tarif de l’Hydro, soit environ 10 sous le kWh. Vous êtes à 20 %, remplir votre batterie à 100 % nécessite environ 50 kWh, c’est-à-dire 5 $.

21 $ versus 5 $, c’est toute une différence, non ? C’est quatre fois plus cher ! Oui, il y a moyen de trouver des bornes à 1 $ de l’heure et aussi de quitter dès que la batterie est pleine (50 kWh prend environ 7 heures), mais c’est plus compliqué.

On peut donc imaginer qu’après 2035, on va voir des rallonges électriques un peu partout courir sur les terrains et les trottoirs. Les gens vont tenter de se brancher directement à leur logement en passant un fil par la fenêtre pour économiser des sous !

On appelle cette pratique le Yolocharging.

Bon okay, on n’est pas rendu là encore. Nous sommes en 2024 et les gens qui se stationnent dans la rue et qui possèdent des VÉ sont encore peu nombreux. Mais ça va venir plus vite qu’on pense !

Tout cela pour dire que j’ai l’impression qu’après 2035, les gens qui ne posséderont pas de place de stationnement privée vont davantage se départir de leur voiture et utiliser les transports en commun. C’est peut-être une bonne chose finalement ! Quand même, ça m’attriste un peu de penser que la voiture va devenir le privilège de ceux qui possèdent une entrée de garage.

Qu’en pensez-vous ?

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