Par Harold Roussel/
Un récent séjour dans la région du Saguenay, à l’occasion du spectacle aérien international de Bagotville, m’a permis d’apprendre un certain nombre de choses sur l’infrastructure de recharge actuellement disponible.
J’aimerais vous faire part ici de mes observations, incluant les choses à savoir pour un voyage confortable.
L’incontournable «Étape»
Partant de Sainte-Anne-de-la-Pérade, le dimanche matin, nous avions environ 300 km à effectuer pour arriver à Bagotville en prenant la 40 jusqu’à Québec, puis la 175 vers le nord. Notre voiture est une Tesla modèle S, avec une autonomie d’environ 400 km.
J’étais sûr de pouvoir me rendre directement au spectacle sans me recharger. Pour ceux qui ont moins d’autonomie que moi, il y a plusieurs options à Québec. J’y reviendrai plus bas.
Après environ 200 km de complétés, ma femme et moi avons décidé de nous arrêter à l’Étape, l’halte routière bien connue située entre Québec et Saguenay. Nous avions envie de faire une petite pause et de tester la recharge rapide sur une borne du Circuit Électrique. J’avais en effet un adaptateur Chademo avec moi, gracieuseté du club Tesla Québec.
Il y a deux bornes rapides de 50 kW à l’Étape. Une Leaf de deuxième génération était déjà en train de se recharger lorsque nous sommes arrivés. Nous nous sommes branchés à la deuxième borne, le temps de manger un sandwich et laisser les enfants se délier un peu les jambes.
Je ne voulais pas trop accaparer la borne longtemps au cas où quelqu’un en aurait eu besoin plus que moi. Après 14 minutes (et 9 kWh reçus), nous sommes repartis pour Bagotville.
Plus que pas assez
Au final, cet arrêt ne fut pas une mauvaise idée, car avec de forts vents de face, je suis arrivé à destination avec seulement 100 km d’autonomie. Sans cette recharge de 14 minutes, je serais arrivé avec seulement 50 kilomètres d’autonomie. Qui a dit que 400 km c’était trop comme autonomie ? (J’attends de voir les commentaires de Daniel Jasmin – rires !)
Autre point à souligner, l’Étape est à 800 mètres d’altitude. Ça a l’air de rien comme ça, mais ça monte pas mal à partir de Québec, donc ça consomme davantage. Si votre VÉ indique 130 km d’autonomie restant à Québec, même s’il n’y a que 100 km à faire pour atteindre l’Étape, il serait (très) sage de reprendre un peu d’énergie. D’autant plus qu’il y a 8 bornes rapides dans la région de Québec, dont 2 très bien situées aux Galeries de la Capitale.
C’est aussi une bonne idée de consulter en chemin le site du Circuit Electrique avec son cellulaire afin de voir si les bornes sont occupées ou non.
ABC
En quittant les lieux à la fin du spectacle, vers la fin de l’après-midi, nous avons décidé de faire une recharge avant de nous rendre à notre AirBnB.
Il y a 3 bornes rapides dans la région de Saguenay : une au bureau d’information touristique sur le boulevard Talbot, une autre à 10 km de là, toujours sur le boulevard Talbot et finalement, si on veut aller un peu plus loin, une à Saint-Fulgence de l’autre côté de la rivière.
Il y a également des bornes de niveau 2 (240V), mais celles-ci sont davantage à considérer si on prévoit prendre un repas, ou mieux encore passer la nuit dans un hôtel.
En ce qui nous concerne, après avoir repris environ 130 km d’autonomie sur une borne rapide, nous avons fait une pause à notre AirBnB, le temps de dépaqueter. Le soir venu, direction centre-ville pour manger et, pourquoi pas, un autre petite recharge !
Le youtuber Bjorn Nyland a une règle d’or qu’il nomme « ABC » pour Always Be Charging (chargez autant que possible). Et j’y souscris entièrement !
La borne rapide du 5850 boulevard Talbot est située juste à côté d’un resto, mais nous avons décidé d’aller à un endroit où il y avait davantage de choix de restaurants. Les options de bornes de niveau 2 sont assez nombreuses au centre-ville, incluant le Saint-Hubert BBQ du boulevard Talbot.
Pour notre part, nous sommes allés aux bornes destination Tesla derrière l’hôtel Le Montagnais. 11 kW de puissance durant le souper et ensuite un brin d’épicerie pour le déjeuner du lendemain matin.
Revenu à notre AirBnB, la voiture avait atteint 300 km d’autonomie. Avec la disponibilité d’une prise 120V à notre stationnement (un critère de sélection pour notre hébergement), nous allions être presque à pleine charge le lendemain pour le retour.
D’ailleurs, sur ce point, n’hésitez pas à poser la question sur la disponibilité de prises de courant à l’hôtel où vous comptez rester (ou à votre hôte AirBnB). Avec le nombre grandissant d’électromobilistes qui voyagent, les gens doivent prendre conscience que cela devient un facteur de plus en plus important.
Le lendemain matin, après quelques belles visites à Saguenay (incluant la petite maison blanche) nous sommes repartis en direction de Sainte-Anne-de-la-Pérade.
La petite maison blanche à Saguenay, un incontournable !
Le retour
Même si les conditions météo étaient meilleures que la veille, lors de notre arrêt à l’Étape pour diner, nous en avons profité pour reprendre quelques électrons. D’autant plus qu’il n’y avait personne aux chargeurs à notre arrivée.
Toutefois, 30 minutes plus tard, au moment de notre départ, une Leaf est arrivée pour se brancher à la deuxième borne et avant même que j’aie le temps de me débrancher, un autre électromobiliste (au volant d’une Focus électrique) me demandait si j’avais terminé et s’il y avait une file pour la recharge. Bref, il commence à y avoir du monde aux bornes !
La morale de cette histoire est que voyager au Saguenay en VÉ est tout à fait possible, même si votre véhicule possède une autonomie relativement courte (dans les 200-250 km). Il faut toutefois planifier un peu, car les bornes rapides ne sont pas aussi fréquentes qu’on le souhaiterait.
Sans oublier qu’avec Tesla qui vient d’annoncer la disponibilité de l’adaptateur Chademo pour la Model 3, il y a fort à parier que ça va provoquer une vague d’électromobilistes aux 4 coins du Québec !
Harold Roussel, Montréal
Propriétaire d’une Tesla modèle S 75D