Nous avons le plaisir de “promouvoir” au temple des dénigreurs un chroniqueur d’automobiles thermiques, M. Denis Duquet. M. Duquet est sorti de son cercle de connaissances pour démontrer hors de tout doute son incompétence en ce qui a trait aux véhicules électriques, dans un article intitulé “Québec devrait-il subventionner les garages chauffés?” Dans cet article, il indique “Mais il y a plus que cela, aussi incroyable que cela puisse paraître, ces automobiles ne veulent pas démarrer si on se fie aux reportages publiés à cet effet.” En effet, c’est incroyable, car il n’y a eu AUCUN reportage de véhicule électrique qui ne voulait pas démarrer pour la simple raison que ceux-ci démarrent à tout coup, qu’il fasse froid ou non.
Dans son texte fort inventif, il dit: “j’ai consulté une couple d’experts en matière de propulsion électrique. Dans les deux cas, la réponse a été la même, ils m’ont tout simplement dit que le propriétaire se devait d’avoir un garage chauffé et, bien entendu, d’avoir une borne de recharge de 240 Volts placée dans ce même garage.” Amusant! 1) M. Duquet se garde bien d’identifier les soi-disant experts qui auraient fait une telle recommandation, parce que voyez vous ces “experts” soit n’existent pas, soient ne souhaitent pas être discrédités, 2) il n’est nul besoin d’avoir un garage chauffé pour faire fonctionner un véhicule électrique. Pour vous en donner une petite idée, GM a fait des essais en froid extrême, sous les -30 Celcius et les Chevrolet Volt testées ont toutes bien fonctionné. Ce petit vidéo montre les ingénieurs du développement de la Volt tester les véhicules lors de ces essais. Il est ironique de voir que, non seulement le garage n’y est pas chauffé, il est intentionnellement REFROIDI à plus froid que -30 Celcius !!! Est-ce le seul véhicule électrique testé aux grands froids? Non! Voici le vidéo de test de la Kia Soul EV,
Pour ce qui est de la borne de recharge, tout véhicule électrique doit se faire recharger et l’emplacement idéal est à l’endroit où le véhicule est stationné, que ce soit dans le garage ou dans l’entrée.
Le texte de M. Duquet se termine donc avec une conclusion qui démontre son parti pris de dénigreur: “Cette solution est aussi utopique que celle du gouvernement qui tente de nous enfoncer dans la gorge des voitures électriques pour tout le monde alors que le produit n’est pas encore approprié pour la majorité des gens.” Je pense que M. Duquet veut surtout dénigrer la loi Zéro Émission qui va permettre d’avoir un offre conséquente de véhicules électriques pour les consommateurs, en tentant de prétendre que le produit n’est pas approprié. Au cours de l’épisode de grand froid, le CAA nous a plutôt informé que plus de 120 000 demandes d’aide à démarrer des véhicules ont été logées à l’organisme. De ces demandes, AUCUNE n’était placée pour une véhicule électrique, mais bien pour des véhicules à essence qui ne démarraient pas. Cela démontre que le produit qui n’est pas approprié est plutôt les véhicules à essence par temps très froid. Pourquoi est-ce que les véhicules électriques démarrent à tout coup au froid? Parce que l’énergie de la petite batterie 12Volts sert à mettre sous tension l’ordinateur de bord qui effectue divers tests qui, si ils sont concluants, va ensuite activer le relais qui active la batterie de propulsion. Il faut très peu d’énergie pour activer un relais, comparativement à activer un démarreur de moteur thermique.
Alors, remettons les pendules à l’heure et instruisons donc ce M. Duquet qui visiblement n’y connait rien en véhicules électriques.
Un moteur électrique, ça fonctionne à toutes les températures, contrairement à un moteur thermique qui a de plus en plus de difficulté à démarrer avec la température qui s’éloigne du -20 Celcius. Il est aussi intéressant de se rappeler que ce qui fait démarrer un moteur à essence, c’est … un moteur électrique!!! Ce moteur électrique est une pièce d’ailleurs appelée “démarreur”, M. Duquet.
Pour les températures froides, les blocs de batteries ont toutes des systèmes de chauffage qui servent à les maintenir dans des plages de températures optimales. Ces systèmes de chauffage vont soit utiliser de l’énergie provenant de la borne de recharge, soit de l’énergie provenant de la batterie elle-même dans le cas où elle n’est pas branchée. Dans tous les cas, le véhicule va démarrer et fonctionner normalement.
Il est aussi clair que les températures très froides affectent l’autonomie des véhicules électriques. Dans son ignorance, M. Duquet “oublie” de souligner que les véhicules à essence sont aussi affectés par la température froide et leur consommation d’essence augmente également de 30% à 50%, ce qui réduit d’autant l’autonomie de ces véhicules entre deux coûteux pleins d’essence.
Son premier article truffé d’erreurs de base, M. Duquet a tenté de s’expliquer avec un second article, tout aussi rempli d’inexactitudes que le premier. Il y tente de dénigrer le gouvernement qui prends ses responsabilités en ayant adopté une réglementation demandant d’avoir une offre de véhicules électriques conséquente au Québec et en répandant la fausseté que cette réglementation ferait augmenter le prix de vente des véhicules à essence. C’est totalement faux, car dans les 10 états américains ayant une telle réglementation le prix des véhicules à essence y est le même que dans les états voisins n’ayant pas une telle loi.
Rappelons que les véhicules électriques n’émettent aucune émission de GES, surtout au Québec où l’électricité est produite de manière renouvelable. C’est un moyen concret, efficace de réduire les émissions de GES afin de limiter les changements climatiques.
Comme M. Duquet est co auteur du “Guide de l’auto”, il nous semble que la valeur d’un livre provenant d’un auteur qui n’y connaît rien en véhicules électriques mérite simplement qu’il reste sur les tablettes des librairies et points de vente (À moins que votre désir est de vous procurer le dernier VUS à essence ou pickup). Je vous laisse le soin d’en juger par vous-mêmes.
François Boucher
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Ingénieur électrique de formation, je suis le développement et la mise en marché des véhicules électriques depuis plusieurs années. Le Québec étant pourvu d'énergie bleue abondante et renouvelable, il est simplement sensé de promouvoir le transport électrique dans la belle province.
Je suis actuellement propriétaire d'une Volt 2012 et d'une Tesla S 2013. J'ai installé des panneaux solaires photovoltaiques qui nous permettent de "rouler au soleil!". Ma femme est devenue propriétaire d'une Tesla modèle 3 en septembre 2018 et nous organise pour diminuer nos déchets. Nous avons tous les deux signés le Pacte sur la diminution des GES.