Vous avez bien lu, 1 000 km d’autonomie ! C’était un des commentaires qu’on pouvait lire à la suite d’un article publié récemment dans le magazine Protégez-vous (en ligne). L’homme donnait son opinion après avoir lu l’essai de la Chevrolet Bolt 2019. Il trouvait que cette dernière coûtait trop cher et n’avait pas assez d’autonomie. Son commentaire se terminait ainsi : « Donc, autonomie de 1 000 kilomètres, prix raisonnable et oui, j’achète demain matin ! »
Avouez que certains ont des exigences plutôt élevées !
Actuellement, les véhicules électriques comme la Bolt ou le Kona ont autour de 400 kilomètres d’autonomie. À mon avis, c’est bien assez. On a pas besoin d’avoir plus d’autonomie !
Ce n’est pas la première fois que j’entends ça. Beaucoup de gens, même dans mon entourage, attendent les VÉs avec 1000 km d’autonomie.
Davantage qu’une voiture à essence !
Je fréquente les plages du Maine depuis très longtemps. J’y suis allé avec une douzaine de voitures différentes. La distance est d’environ 500 kilomètres. Eh bien, sachez qu’il n’y a eu qu’un ou deux modèles qui pouvaient se rendre d’un coup, sans jamais s’arrêter à une station-service. C’est donc dire que les adeptes du 1 000 kilomètres veulent deux fois plus d’autonomie que la plupart des voitures à essence que j’ai eues dans ma vie !
N’est-ce pas un peu exagéré ? Au printemps dernier, je suis allé à Cape Cod avec la Tesla de mon fils qui possède 375 km d’autonomie et ç’a été parfait. On s’est arrêté trois fois 20 minutes dans les superchargeurs, le temps de se dégourdir les jambes, de manger un sandwich, de boire un café. Pourquoi vouloir à tout prix rouler sans jamais s’arrêter ?
Mais c’est bien vrai : avec une voiture à essence, on est porté à s’arrêter le moins possible. C’est que rien ne nous oblige à le faire. Alors on roule. Et souvent, on arrive fatigué et courbaturé. La voiture électrique nous force à faire des pauses et c’est tant mieux ! Les voyages n’en sont que plus agréables !
Mon fils Simon et moi à Cape Cod au printemps dernier.
En 2030
J’espère que dans dix ans, la plupart des voitures qui seront vendues au Québec seront électriques. Combien d’autonomie auront-elles à ce moment-là ? Je n’en sais rien. Si les constructeurs automobiles réussissent à nous proposer des voitures pas chères avec 1 000 km d’autonomie, tant mieux ! Mais si pour 20 000 $, on arrive seulement à mettre sur le marché un VÉ de la grosseur d’une Toyota Corolla avec 250 kilomètres d’autonomie, eh bien tant pis, on devra se contenter de cela !
En d’autres mots, s’il faut changer un peu nos habitudes pour stopper le réchauffement climatique, eh bien changeons nos habitudes ! On ne va pas mourir de revenir à des véhicules un peu moins gros ou à faire quelques pauses pour visiter tante Gertrude, les chutes Niagara ou Old Orchard !
L’être humain n’aime pas changer ses habitudes et encore moins perdre ses acquis. Voilà pourquoi il veut 1000 km d’autonomie. Il craint la panne sèche. Bien inutilement…
Que voulez-vous, tant qu’on ne possède pas de voitures électriques, on ne sait pas trop comment tout cela fonctionne. Les bornes rapides, on ne sait pas trop à quoi ça ressemble. On ne sait même pas où elles sont ! On croit aussi qu’il faut remplir complètement sa batterie aux BRCC, comme on le fait dans une station d’essence, alors qu’en réalité on ajoute seulement les kilomètres manquants étant donné qu’une fois à la maison une borne de recharge nous attend. Bref, c’est tout simplement le manque d’expérience et d’information qui explique le désir de certains d’avoir 1 000 km d’autonomie.
500 kilomètres, pas davantage !
Quel est selon moi l’autonomie la plus grande qu’un véhicule électrique devrait posséder ? Je dirais 500 km (en période estivale, c’est-à-dire 300 à 375 kilomètres en hiver). Ça, c’est pour ceux qui souhaitent une très grande autonomie. Pour les autres, les moins anxieux, une autonomie de 40 à 50% moins élevée peut très bien faire l’affaire.
En tous cas, pour moi, plus de 500 km en été, c’est du gaspillage de matières premières et d’énergie. Si j’étais ministre des Transports, j’approuverais sans hésitation une loi interdisant aux fabricants de mettre sur le marché des VÉs dépassant les 500 kilomètres d’autonomie. Ou du moins, j’ajouterais une taxe spéciale à ces véhicules afin d’en dissuader l’achat.
Vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec moi. À chacun son opinion, bien entendu.
Cela étant dit, j’ai la ferme conviction que si vous possédiez comme moi un véhicule électrique, vous finiriez vous aussi par dire que 500 kilomètres, c’est bien assez.