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L’obésité routière contribue à la hausse des émissions de GES au Québec en 2017

À quelques jours des fêtes, mais surtout après la COP25, le gouvernement rend public son rapport annuel dressant l’inventaire des émissions de GES au Québec. Ce même rapport (édition 2016) a pourtant été rendu public en novembre 2018.
Après plusieurs années de réduction, le Québec est maintenant reparti dans la mauvaise direction.
Nous pouvions lire dans l’édition 2016 du rapport que le Québec a réduit ses émissions de GES de 9,1% entre 1990 et 2016.
Dans le rapport de 2017 (fraichement rendu public), on peut lire que le Québec a réduit ses émissions de GES de 8,7% entre 1990 et 2017.
C’est un recul de 0,4% sur une seule année d’un bilan portant sur plus de 25 années d’émissions.
Bref, ça ne vas pas bien du tout pour l’atteinte des cibles de réduction d’émissions de GES.
Le Québec s’était donné comme objectif une réduction de 20 % d’ici 2020 par rapport à l’année de référence 1990.
Il reste 3 années de données à compiler pour avoir l’inventaire d’émissions de GES de 2020. Aussi bien dire tout de suite que le 20% est hors d’atteinte.
Répartition par secteurs
“Le secteur qui produisait le plus d’émissions de GES au Québec, en 2017, était celui des transports (routier, aérien, maritime, ferroviaire et hors route), qui générait 34,1 Mt éq. CO2, soit 43,3 % des émissions. À lui seul, le transport routier représentait 79,6 % des émissions du secteur des transports, soit 34,5 % des émissions totales de GES”.
 
Le secteur des transports est le seul secteur qui affiche une progression marquée des émissions de GES, comme en témoigne le graphique suivant :
 
Sur une échelle du temps, voici les niveaux d’émissions de GES entre 1990 et 2017. Il est évident que le secteur des transports est celui qui est le plus problématique pour l’atteinte des objectifs de réduction des GES.
 

Obésité routière

Ce terme en vogue récemment n’est pas nouveau. En effet, dans le segment des véhicules légers, la proportion d’automobiles est en baisse depuis 2009-2010 (ligne pointillée verte dans le graphique suivant). En contrepartie, les camions légers (VUS, pick-ups, etc.) sont en forte progression (ligne pointillée orange). Les émissions des camions légers sont passées de 3,6 à 8,3 Mt éq. CO2, soit une hausse de 127 % entre 1990 et 2017 (ligne pleine orange).

Qui dit gros véhicules, dit grosses émissions de GES.
Obésité routière = Obésité dans les émissions de GES.
 
Si le segment des camions légers a une offre intéressante électrifiée, les gains en réductions de GES sont alléchants. Ainsi la ligne orange pointillée pourrait reprendre une tangente vers le bas, dans la mesure où un camion léger électrique remplace un camion léger à essence, bien sûr.
Si la tendance se maintient, le nombre de camions légers dépassera le nombre d’automobiles dans moins de 2 ans. Les 2 segments auront des niveau d’émissions de GES similaires, de l’odre de 10 Mt éq. CO2.
Dans ce contexte, retirer un VUS ou un F-150 à essence de la route pour un camion léger électrique est sans aucune doute tout aussi valable (en réduction de GES) que de retirer une automobile à essence pour la remplacer par une automobile électrique.

 

Le PACC est (presque) mort, vive le PECC!

Avec la fin du Plan d’Action contre les Changements Climatiques (PACC 2013-2020), le gouvernement du Québec doit procéder sous peu à l’annonce du prochain programme, nommé le Plan d’Électrification et de Changements Climatiques (PECC). Des consultations ont eu lieu en 2019 avec une panoplie d’acteurs du milieu. Que nous réserve le PECC ? Est-ce que le PECC pourra redresser le bilan peu reluisant de la réduction des émissions de GES au Québec ? C’est à suivre en 2020.
 

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