PHOTO: Victoire de Gilles Villeneuve en 1978, crédit Archives de la Ville de Montréal
Cher lecteur, je considère Jacques Duval comme mon ami et je suis TRÈS FIER de pouvoir compter sur lui en tant que chroniqueur régulier sur roulezelectrique.com. Je remercie des commanditaires tels que Autoblog-Québec et Bourgeois Chevrolet qui rendent cela possible. Il nous partagera sa propre expérience, bien sûr, mais aussi émettra son opinion sur l’évolution de tout «l’écosystème» qui a trait à l’électrification des transports.
Sylvain Juteau
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J’ai voulu laisser la poussière retomber avant de me prononcer sur le financent public du Grand Prix du Canada, Et tout cela en pensant que tant d’argent (225 millions) eut été mieux investi dans le développement d’une voiture électrique québécoise qui aurait été au cœur d’une entreprise de location de véhicules en milieu urbain.
J’aime la Formule 1. Pas autant qu’avant, c’est sûr, mais cela ne m’empêche pas d’avoir des papillons dans l’estomac au moment du départ. Cela dit, je ne suis pas aveuglé par cette organisation et surtout la façon dont ses responsables exploitent ce qui n’est qu’après tout une course automobile, pas les Olympiques. Ce qui m’horripile, c’est de voir nos édiles béats d’admiration face aux exigences insensées du petit Napoléon qu’est Monsieur B, ce milliardaire britannique qui est loin d’être un saint homme.
J’en sais quelque chose ayant eu à supporter pendant une année son appétit du pouvoir. En 1980, ou autour et afin de mieux contrôler les finances du Grand Prix, il avait imaginé une façon de se débarrasser de la Fédération Auto Québec, qui comme autorité sportive, avait la responsabilité d’organiser le Grand Prix. Cela ne plaisait pas à M. B qui avait décidé de créer son propre club automobile afin d’avoir le contrôle des couts et de s’en mettre davantage dans les poches. Pour donner plus de crédibilité à son organisation, il m’avait demandé, vu ma connaissance du milieu et ma popularité, d’agir comme président de ce club baptisé Club Automobile de l’Île Notre-Dame. Soupçonnant anguille sous roche, j’avais accepté cette présidence à une condition, soit celle que les commanditaires du Grand Prix investissent 10% de plus que le montant initialement négocié afin d’alimenter un fonds devant servir à aider les jeunes espoirs Québécois en course automobile.
Un an plus tard, quand je demandai où était passé cet argent, on m’avisa que M.B.avait décidé, vu les faibles recettes, de remettre mon projet à l’an prochain. Entretemps, chaque réunion que nous tenions sur le Grand Prix résultait le lendemain en un refus d’accepter nos directives. Nous étions un club de pacotille, une association fictive créé pour mieux contrôler le financement de la course. Comme par exemple de couper les frites du lunch offert par l’organisation aux bénévoles afin de sauver des sous.
Constatant que ma présence n’était qu’un poste honorifique, j’abdiquai dans les meilleurs délais.
Je ne suis pas le seul à ne pas avoir obtenu l’heure juste de M.. B.
C’est une attitude de colonisé que d’écouter le grand magnat et ses sbires vendre leur salade aux représentants des divers paliers de gouvernement. Je n’aime surtout pas cette génuflexion devant le pouvoir sportif, une attitude qui trahit l’ignorance de nos politiciens devant tout ce qui touche à la course automobile.
Comment ceux-ci peuvent-ils négocier avec un tout petit bagage de connaissances sur la course automobile. Ces gens savent-ils que la plupart des grandes épreuves automobiles de stature internationale n’ont pas à payer qui que ce soit pour obtenir une grille de départ.
Que ce soit à Indy ou au Mans, ce sont les participants, pas l’organisation, qui doivent payer pour participer à l’épreuve. Quand une course a un tel prestige et un tel rayonnement sur la réputation d’un constructeur, on ne peut se permettre de ne pas être présent. Au plus fort de la lutte entre Ford et Ferrari dans les années 60, ce sont ces constructeurs qui ont dépensés des millions pour être au rendez-vous du Mans, par les organisateurs ou le pays où se trouve le circuit. Bref, si m. B veut internationaliser sa course, c’est à lui de payer la note, pas au pays hôte.