Je viens d’apprendre deux bonnes nouvelles en ce qui concerne les actions gouvernementales qui seront prises l’an prochain afin d’augmenter les ventes de véhicules électriques au Canada.
La première bonne nouvelle nous vient du ministre des Transports, Omar Alghabra. Ce dernier a annoncé qu’il allait remanier le programme de subventions en 2022 (le fameux 5 000 $), afin d’inclure davantage de modèles électriques, c’est-à-dire des modèles plus gros, plus chers, de même que des camionnettes.
Personne ne souhaite encourager les gens à acheter des véhicules trop gros pour rien, mais force est d’admettre qu’ils sont utiles et nécessaires pour bien des gens et qu’en version 100% électrique, tous ces gros véhicules n’émettront plus rien, ce qui est génial !
Il est donc important d’offrir des subventions sur les modèles plus gros qui s’en viennent et qui sont actuellement populaires en version essence. Pas indéfiniment bien sûr ! Au début seulement, le temps d’enclencher le mouvement. Cette subvention « améliorée » prévoit une enveloppe budgétaire de 1,5 milliard de dollars (pour quatre ans), soit trois fois plus d’argent qu’avec le premier programme !
Voir l’article de La Presse à ce sujet
L’autre bonne nouvelle nous provient du nouveau ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault. Ce dernier entend imposer des quotas de vente d’ici la fin 2022 afin d’obliger les concessionnaires automobiles du Canada à vendre davantage de véhicules électriques.
Voir l’article de La Presse à ce propos
On ne sait pas encore comment il va s’y prendre exactement, mais on peut s’imaginer qu’il va s’inspirer des lois et normes européennes.
Steven souhaite que les ventes de VÉ au Canada augmentent jusqu’à 50 % en 2030 (ça, c’est dans 8 ans !) et atteignent 100 % en 2035 ! On a donc du chemin à faire quand on sait qu’actuellement elles sont à seulement 3,5 % !
En Europe, ça tourne autour de 10 % et même davantage dans certains pays, car en plus des subventions, il y a d’autres mécanismes qui encouragent le changement.
Je ne suis pas un spécialiste de la question, mais je peux vous dire que là-bas, tous les constructeurs automobiles doivent respecter un minimum de CO2 par kilomètre pour l’ensemble de leur flotte. Actuellement, le maximum permis est de 95 grammes de CO2 par kilomètre, c’est-à-dire l’équivalent de 4 litres aux 100 kilomètres.
Ainsi, un constructeur peut vendre un véhicule qui consomme 8 litres aux 100 kilomètres dans la mesure où il propose un VÉ qui lui ne consomme rien. Car si on fait la moyenne de consommation des deux véhicules, ça donne 4 litres aux 100 km. Bref, c’est la moyenne de tous les véhicules d’un constructeur qui est mesurée et qui ne doit pas dépasser 95 grammes de CO2 par kilomètre.
Et cette limite va descendre tout doucement, forçant ainsi les constructeurs à offrir de plus en plus de VÉ et d’hybrides rechargeables à leur catalogue.
Cette année, les constructeurs qui n’ont pas respecté cette règle en Europe vont devoir payer des amendes. Que feront les gouvernements avec cet argent ? Elles l’offriront en subventions aux entreprises qui voudront construire des usines de VÉ et de batteries en Europe. Pas fou comme système, vous ne trouvez pas ?
L’autre astuce pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) s’adresse non pas aux constructeurs, mais aux consommateurs. Il s’agit du système de bonus et de malus. En deux mots, on offre une récompense monétaire (bonus) à ceux qui achètent des véhicules sobres en carburant et on impose des pénalités à ceux qui achètent des véhicules gourmands en carburant (malus).
Et la magie là-dedans est que ce programme ne coûte pas un sou aux contribuables, car l’argent accumulé grâce aux pénalités finance les bonus !
Steven Guilbeault va donc sans doute s’inspirer de toutes ces initiatives européennes pour élaborer son propre projet de loi. Du moins je l’espère ! Et c’est une bonne nouvelle pour tout le monde, car comme il le dit lui-même : « Si le Canada n’agit pas rapidement pour promouvoir la vente de véhicules sans émissions de GES, il ne bénéficiera pas des retombées économiques qui y sont liées. »
En effet, je crois qu’il faut rester à la page si on ne veut pas manquer le bateau. Le futur est électrique et c’est maintenant qu’il faut agir, tant pour l’économie canadienne que pour la réduction des gaz à effet de serre.
Photo de couverture : prototype électrique Toyota.