Tous ceux et celles qui suivent avec le moindrement d’intérêt l’évolution de l’automobile depuis un certain nombre d’années et qui apprécient ces voitures qui se démarquent par leur tenue de route, leur agrément de conduite, leurs performances, leur équilibre général ou leur unicité, leur côté « écolo », bref ce petit je ne sais quoi qui les différencient savent que la quantité de modèles qui peuvent être considérés comme des icônes sont rarissimes.
Parmi celles-ci, on retrouve la Porsche 911, la Chevrolet Corvette, la Ford Mustang, la Toyota Prius et maintenant la Tesla S…
… et, bien évidemment, la BMW de série 3.
Appréciée de tous les amateurs de conduite, copiée par tous ses adversaires, elle constitue LA mesure-étalon du segment des sedans compacts de luxe et de performance.
Déclinée en plusieurs versions et motorisations, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire lorsqu’on m’a appris que cette voiture était maintenant disponible en version « rechargeable ».
Et surtout, par quel bout devrais-je aborder cette voiture?
Par son côté « nature » ou son côté « givré »?
Par sa personnalité « écolo » ou sa personnalité « sportive»?
J’ai décidé de l’aborder par son côté « givré ».
Après tout, c’est une Béhème, non?
Une motorisation… électrisante
Offerte à un prix oscillant entre $40,000 et $55,000, la BMW de série 3 offre plusieurs motorisations distinctes pour combler les goûts et les désirs de tous les amateurs de cette berline. La 330e est quant à elle offerte à compter de $52,100 (duquel on soustrait $4000 de rabais gouvernemental après taxes car la batterie est de 7,6 kWh)
Propulsé par un moteur à 4 cylindres de 2 litres turbocompressé de 180 chevaux auquel est ajouté un moteur électrique de 87 chevaux et un couple de 310 lb-pi, son accélération de 0 à 100km/h s’effectue en moins de 6 secondes.
Mode Max eDrive
Lorsque vous appuyez sur ce bouton, vous circulez en mode 100% électrique jusqu’à 120 km/h… pendant quelques kilomètres. La meilleure autonomie que j’ai obtenue en conditions hivernales fut de 25 km, ce qui est, avouons-le, plutôt timide.
Mode Auto eDrive
Ce mode fait en sorte que le moteur à essence démarre à 90 km/h. Ainsi, vous roulerez plus souvent en mode « hybride » que purement électrique.
Performant ET économique… sans effort
L’ADN d’une BMW étant axé sur une performance toute germanique, j’ai donc décidé de me comporter différemment dans ce cas-ci que dans celui de mes essais habituels. Ainsi, plutôt que de pratiquer l’éco conduite, j’ai fait EXACTEMENT le contraire.
Je me suis, comme dirait l’autre, « lâché lousse ».
Accélérations brusques, vitesse, freinages vifs, courbes prises à fond la caisse, j’ai fait un effort particulier pour ne pas avoir une bonne consommation et ai tenté de profiter au maximum du côté sportif de cette BMW de série 3.
Je ne l’ai même pas branché à tous les soirs.
Eh bien, après environ 1000 km de ce traitement, j’ai obtenu une consommation de…
4,7 L / 100 km.
J’en suis presque sans mot.
Franchement, si j’avais été un tant soit peu prudent dans ma conduite, j’aurais certainement obtenu une moyenne sous les 3 L / 100 km, ce qui, pour une telle voiture, est vraiment impressionnant.
En résumé, outre son autonomie électrique qui doit être augmentée, j’ai été soufflé par cette icône qui embrasse le virage électrique avec une bonne dose de performance, de technologie et de frugalité.
Qui plus est, contrairement à TOUS les sedans hybrides ou hybrides rechargeables sur le marché, la banquette arrière se rabat complètement (60/40), ce qui vous permet de mettre des objets longs dans le coffre. Bravo.
Très confortable
Le confort des sièges avant comme arrière est tout à l’image de BMW, souple et ferme à la fois, comme on l’espère d’une telle voiture. Cependant, l’espace pour les jambes à l’arrière est plutôt exigu. Le tableau de bord ainsi que les boutons et manettes demandent une certaine adaptation, mais après quelques jours, ils deviennent très intuitifs. Le GPS est facile d’utilisation et le téléphone se connecte aisément.
Conclusion
Il est tout aussi rare qu’agréable de voir une icône traverser avec grâce le passage du temps.
Dans le cas de BMW 330e, cette version partiellement électrifiée représente une première étape importante et hautement symbolique. On s’attend évidemment à ce que les versions subséquentes soient de plus en plus aussi bien électriques qu’électrisantes.
Avis aux fans de BMW, la série 3, l’icône, est maintenant… branchée.
Reste à voir si les autres constructeurs d’icônes de performance suivront leur exemple.
Daniel Breton
266 articles
Premier chroniqueur spécialisé en véhicules verts au Canada, Daniel Breton est aujourd’hui président et chef de la direction de Mobilité Électrique Canada, blogueur et consultant en matière d’énergie, d’environnement et d’électrification des transports. Sa carrière politique comme député à l'Assemblée nationale, puis comme ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs a été marquée par son implication envers l’environnement. C’est en tant qu’adjoint parlementaire de la première ministre du Québec qu’il a été responsable de la Stratégie d’électrification des transports. Daniel a été chroniqueur sur de nombreuses plateformes reconnues (journaux, télévision et sites Web) et a donné plusieurs conférences sur l’énergie et les transports verts. Mentionnons également qu’il a été conférencier invité au Bangladesh à l'occasion du Sommet de Copenhague, président fondateur du groupe Maîtres chez nous-21e siècle (MCN21) ainsi que coordonnateur et porte-parole de la Coalition Québec-Vert-Kyoto.