Faites-vous partie de ceux qui parlent contre les VÉ et disent à tout le monde qu’ils ne rouleront jamais là-dedans ? Hum… Faites attention à ce que vous dites, car tout cela pourrait se retourner contre vous un jour.
Moi, à votre place, j’arrêterais mon baratin. Comprenez-moi bien : je ne vous demande pas d’aimer les voitures électriques, mais, comment dire, essayez de les haïr un peu en cachette. Ne l’exprimez pas publiquement. Gardez ça pour vous.
Car moi je connais quelqu’un qui a vécu un peu la même chose et qui l’a beaucoup regretté. C’était un collègue de travail à ma femme. Il s’appelait Jean-François. Il était un peu devenu notre ami à l’époque où nous habitions à Montréal. Il est mort aujourd’hui.
Jean-François prenait un malin plaisir à parler en mal des ordinateurs et d’Internet dans les années ’90. Il répétait à tout le monde que jamais il ne posséderait ces cochonneries.
C’était devenu une sorte de running gag au bistro où je me tenais à l’époque. À chaque fois qu’on le voyait arriver, on disait : « Pis Jean-François, t’es-tu acheté un PC ? » Et lui répondait : « Jamais de la vie ! »
Le temps a passé et il a continué à s’obstiner. Puis, sont apparus les tablettes, les téléphones intelligents. À un moment donné, vers 2010 je crois, il n’avait plus le choix, il s’est acheté un iPhone.
C’était con, mais le fait d’avoir tellement parlé en mal de l’informatique faisait qu’il avait l’air comme obligé d’haïr son iPhone. En tous cas, il a beaucoup parlé contre.
Faut dire qu’il était malhabile avec ça. Il était déphasé par rapport à nous. Bref, son obstination ne lui avait servi à rien. Et le pire dans tout cela, c’est qu’il a fini par s’acheter un ordinateur, car il a suivi un cours pour devenir monteur vidéo (il avait déjà été monteur au cinéma dans les années ’80).
Et c’est là que je l’ai perdu de vue. Il est allé travailler pour Radio-Canada dans l’Ouest canadien et j’ai su beaucoup plus tard qu’il était mort seul d’un cancer à 59 ans.
Son opposition aux ordinateurs n’a sûrement aucun rapport avec son décès, mais reste que d’avoir une personnalité opposée au progrès et aux nouveautés a dû lui rendre le bonheur plus difficile. En tous cas, il faisait souvent « la baboune », comme on dit.
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Tout cela pour dire de faire attention si vous êtes une personne qui aimez pester contre les voitures électriques et affirmer haut et fort que jamais vous ne roulerez là-dedans. Car c’est clair qu’on s’en va tous vers ça et que votre mauvaise humeur n’y changera rien. Essayez donc d’être positif à la place. Prenez même le temps d’en essayer une !
N’est-il pas plus agréable d’avancer avec tout le monde dans la même direction plutôt que de jouer les bourrus, les rabat-joies ? Et puis, pensez-y, qu’est-ce que vous allez avoir l’air si un jour vous finissez par rouler en électrique ? Allez-vous cacher votre plaisir comme mon ami Jean-François ?
Bien sûr que vous pourrez dire à ce moment-là que vous avez été con, un peu « bucké », vieux jeu même. Mais je vous avertis tout de suite, c’est dur sur l’orgueil. Je le dis et le redis : restez discret sur les VÉ et laissez le temps passer. C’est la meilleure chose à faire pour ne pas perdre la face un jour.
Les changements, souvent, ça fait peur, ça nous énerve, ça nous stresse. Mais une fois habitué, on est content, on est même fier de soi. Et sachez que je ne vous en veux pas le moins du monde ! Moi-même, j’ai été de mauvaise foi devant quelques nouveautés au cours de ma vie, questionnez ma blonde !
