L’électromobilité continue de faire du chemin au Canada. Actuellement, plus de 1 véhicule sur 10 vendu au pays est zéro émission, un cap symbolique qui confirme l’essor du transport électrique. Mais derrière les chiffres de vente se cache une autre question : qui sont réellement les personnes qui passent à l’action et adoptent un VÉ ?
Grâce à une analyse croisée de plusieurs sources récentes, on peut désormais dresser un portrait plus nuancé des conducteurs de véhicules électriques au Canada. Niveau d’éducation, revenu, lieu de résidence, motivations et habitudes de recharge : voici à quoi ressemble le visage de l’électromobilité — un visage encore inégal, mais en pleine évolution.
Qui sont les conducteurs de VÉ au Canada ? Un profil encore ciblé
L’électromobilité au Canada reste aujourd’hui très concentrée dans les grands centres urbains, particulièrement au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique. Ce n’est pas un hasard : ces provinces offrent les incitatifs les plus généreux, et l’accès à l’infrastructure de recharge y est plus développé, notamment dans les stationnements résidentiels, les lieux publics et les milieux de travail.
Selon Statistique Canada, la proportion de VÉ dans les ventes de véhicules dépasse les 15 % dans certains centres urbains, tandis qu’en région, elle demeure beaucoup plus faible. Le frein principal ? La rareté des bornes de recharge rapides et le manque d’options dans l’habitat rural.
Ce déséquilibre géographique pose un vrai défi : comment assurer une transition équitable entre les régions densément peuplées et celles plus éloignées, où le besoin d’un véhicule est tout aussi crucial, mais les moyens d’accès à l’électrique sont limités ?
Pourquoi choisir un VÉ ? Entre convictions, calculs et confort
Si la volonté de réduire son empreinte environnementale reste un motif fréquemment cité, ce n’est pas le seul. De nombreux électromobilistes sont attirés par le plaisir de conduite, la technologie embarquée et les économies à long terme.
Selon une étude de J.D. Power Canada (2024), les économies de carburant et d’entretien sont les premiers arguments évoqués par les propriétaires. De plus, 90 % d’entre eux estiment que leurs coûts d’utilisation ont nettement diminué depuis le passage à l’électrique. La douceur de roulement, le silence, et les accélérations instantanées renforcent également l’expérience utilisateur.
Mais malgré l’enthousiasme des utilisateurs actuels, les freins à l’adoption demeurent : autonomie perçue insuffisante, prix d’achat, incertitudes sur les batteries et manque de bornes rapides, surtout hors des centres urbains. Ces préoccupations freinent encore une large partie des acheteurs potentiels — en particulier ceux qui ne peuvent pas recharger à domicile.
En somme, adopter un VÉ aujourd’hui est souvent un choix réfléchi, voire stratégique, où écologie, finances et confort se rejoignent… mais où certaines barrières doivent encore tomber pour convaincre les derniers hésitants.
