Tout le monde le dit, le prix des voitures a beaucoup augmenté ces dernières années. Et là, avec les droits de douane de Donald Trump et la riposte canadienne, il serait étonnant que les prix baissent !
Allons-nous encore pouvoir nous acheter des voitures dans les années à venir ? Dire qu’il n’y a pas si longtemps, on pouvait se procurer une sous-compacte pour 14 999 $ ! Aujourd’hui, c’est deux fois plus chères et toujours un 10 000 $ de plus quand c’est électrique.
Tout cela pour dire qu’outre les efforts de robotisation et la délocalisation, deux pistes de solution se discutent actuellement dans les forums pour faire baisser les prix. Voici de quoi il s’agit.
Première piste
Certains observateurs affirment que, si les constructeurs renouvelaient moins souvent leurs modèles, ils pourraient les vendre moins cher. Je suis d’accord. C’est un fait connu : c’est en fabriquant toujours le même produit et en grande quantité qu’on peut faire descendre les coûts. Pourquoi renouveler les voitures aux 5 ans ? Pourquoi ne pas attendre plus longtemps ?
Quand j’étais jeune, les Volkswagen Beetle et les Volvo 240 étaient toujours pareilles d’une année à l’autre et c’est pourquoi leurs prix étaient raisonnables. Même les voitures américaines gardaient le même look longtemps. C’est à partir de l’arrivée des voitures japonaises et ensuite coréennes qu’on s’est mis à renouveler les modèles plus souvent.
Je ne sais pas si je me trompe, mais j’ai l’impression que les constructeurs européens ont moins tendance à renouveler leurs voitures souvent. Moi j’ai pour mon dire qu’un design réussi devrait pouvoir perdurer dans le temps. Regardez la Fiat 500, la Volkswagen Golf, la MINI…
Renouveler un modèle coûte cher. Et encore plus si on modifie la taille (une pratique courante). Ce n’est plus juste un petit changement de carrosserie, mais un recalcul complet de bien des éléments. Imaginez le travail que ça demande !
Un bel exemple est la Hyundai Elantra. Jetez un oeil aux trois photos ci-dessous. On a l’impression qu’il s’agit de trois voitures différentes alors qu’il s’agit toujours de la même voiture !
J’ai lu dans un forum que, si on stoppait cette pratique et qu’on allongeait la durée de vie des modèles, on pourrait faire baisser le prix des voitures de 10 à 30 %. Mais comment réagiraient les consommateurs ? Je pose la question, car on dit que les constructeurs agissent ainsi à cause de nous ! Leurs études de marché indiquent qu’après 5 ans, on se lasse d’un modèle. On veut de la nouveauté !
Il faudrait donc changer nos mentalités (évoluer un peu, quoi !) pour amener ensuite les constructeurs à changer à leur tour. Mais, bonne nouvelle, il parait que ça a commencé. Une certaine évolution se dessine. Parait-il que plusieurs constructeurs tentent désormais d’appliquer un style distinctif pour l’ensemble de leurs modèles afin de diminuer le cycle des changements.
C’est très bien comme ça ! Moi j’aime les modèles de voitures qui perdurent dans le temps comme les Volvo et les Subaru. Je suis sûr qu’on en a plus pour notre argent.
Deuxième piste
Chaque constructeur pourrait également diminuer le nombre de modèles qu’il produit. Car, on le sait tous, ce qui fait baisser les prix, c’est de fabriquer peu de modèles, mais en grande quantité. En d’autres mots, il est beaucoup plus économique de construire un véhicule à un million d’exemplaires que 10 véhicules à 100 000 exemplaires. Jadis, chaque constructeur avait 4 ou 5 modèles à nous proposer, aujourd’hui c’est souvent 15 et plus !
Savez-vous qui est responsable ? La mode des VUS et l’arrivée des véhicules électriques. Absolument ! Car pour bien faire aujourd’hui, un constructeur doit fabriquer des voitures de différentes tailles, des VUS de différentes tailles et des voitures électriques de différentes tailles. Ça fait bien des modèles ça !
Mais, bonne nouvelle, là aussi, on dit que c’est en train de changer. Avec l’avènement des multisegments (crossover), bien des constructeurs fusionnent voitures et VUS en une seule catégorie.
Regardez ce qui se passe avec la famille KIA. Toutes leurs nouvelles voitures adoptent une signature commune qui, on l’espère, sera moins éphémère. Ces voitures ne sont plus de vraies berlines ni de vrais VUS. On peut imaginer que, lorsqu’ils cesseront de produire des thermiques, il y aura définitivement moins de modèles.
Conclusion
Je fais partie de ceux qui croient qu’au fil des ans, de nombreux constructeurs n’offriront plus autant de modèles. Je crois aussi que les refontes aux 5 ans deviendront moins fréquentes ou plus subtiles. Tout cela et d’autres facteurs, comme la démocratisation des VÉ et la transformation des concessionnaires, feront baisser les prix. Bref, je ne m’inquiète pas trop pour l’accessibilité des voitures dans le futur. Un jour, j’en suis convaincu (et quoi qu’il advienne), on aura des VÉ à 25 000 $.
