Essai routierVoitures électriques

Toyota Prius Prime : 2ème partie Début du virage électrique?

Après 2 semaines pour le moins perturbées climatiquement parlant, Jacques et moi pouvons dire que nous avons eu l’occasion de tester la Toyota Prius Prime dans des conditions qui ont fait ressortir les qualités et les défauts de cette voiture de façon on ne peut plus claire.

Voici quelques constats de ces 2 semaines :

Tenue de route très stable

Ayant dû conduire lors de la fameuse journée du 26 décembre où je me suis retrouvé sur des routes du Québec qui étaient tour à tour couvertes d’un mélange de verglas, de neige, de grésil et d’eau, je ne peux que conclure ceci quant à la stabilité de cette voiture dans de telles conditions : Elle est vraiment TRÈS stable.

En effet, tout au long du chemin, je la sentais solide sur la route, presque imperturbable malgré le verglas dans les Laurentides ou le vent violent que j’ai affronté en Montérégie.

De plus, la nouvelle plate-forme TNGA (Toyota New Global Architecture) a fait que cette voiture apprécie les virages et les courbes comme jamais une Prius de précédente génération ne l’a fait.

Accélération très moyenne

C’est lorsque j’ai fait un test « d’accélération » avec la Prius Prime que j’ai ressenti le plus clairement le fait que cette voiture n’était pas électrique comme une Leaf ou électrique à autonomie prolongée comme une Volt. En effet, cette voiture a la même motorisation que la Prius non rechargeable sauf que la Prime pèse 130 kilos de plus. Ainsi, même en accélérant en mode « Power » et en motorisation 100% électrique, elle accélère moins rapidement qu’une Prius, qui est elle-même évidemment plus lente que l’accélération d’une voiture électrique. On ne ressent donc pas ce couple instantané dont bénéficient les voitures à motorisation électrique et c’est bien dommage.

Intérieur semblable à la Prius

L’intérieur moderne de la Toyota Prius a été reconduit dans la Prius Prime qui est une mouture un peu plus « évoluée » de sa consoeur… sauf pour l’écran central à la sauce Tesla. Celui-ci est très bien pensé, très convivial et intuitif. Il donc facile d’utilisation. Le GPS et la reconnaissance vocale fonctionnent à merveille, ce qui n’est vraiment pas le cas chez tous les constructeurs.

Problème embêtant, à chaque fois qu’il neige un tant soit peu, les capteurs se bouchent et on voit à l’écran une alerte qui nous demande de les dégager. Ça m’est arrivé à plusieurs reprises et c’est très emmerdant puisque ça affecte entre autres le régulateur de vitesse qui cesse alors de fonctionner. Toyota va devoir régler ce problème.

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Une perte cependant : on ne peut assoir que 4 personnes dans la Prius Prime plutôt que 5 comme dans la Prius. C’est dû au fait que l’augmentation de poids de la batterie limite le poids accepté pour les passagers à bord.  De plus, la batterie étant plus grosse, celle-ci ampute l’espace cargo en profondeur par rapport à la Prius.

Il est évidemment possible de préchauffer l’habitacle de la Prius Prime lorsque la voiture est branchée afin d’améliorer le confort intérieur et de faciliter le dégivrage… le tout, sans polluer.

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Consommation intéressante

Après 1677,5 kilomètres, j’ai obtenu une consommation affichée de 3,3 L / 100 km, ce qui est très bon en conditions hivernales oscillant entre -16 Celsius et +5 Celsius, sur des centaines de kilomètres de routes enneigées. Je présume que j’aurais pu obtenir une consommation moyenne d’environ 2,5 L / 100 km en conditions estivales. C’est à vérifier.

Suite au test comparatif Volt/Prime, nous avons pu constater que l’indicateur de consommation n’était pas optimiste, bien au contraire puisque la consommation affichée était de 4 L / 100 après 180 km, mais que la consommation calculée à la pompe a été de 3,7 L / 100 km.

Entre la Toyota Prius Prime et la Chevrolet Volt, on peut dire que quelqu’un qui parcoure entre 40 et 230 kilomètres très fréquemment sera avantagé des points de vue autonomie et consommation avec la Volt. Si vous parcourez en général 40 kilomètres et moins ou 250 kilomètres et plus, la Prius peut alors s’avérer être plus avantageuse des points de vue autonomie et consommation.

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Autonomie améliorée, mais…

 Durant ces 2 semaines, j’ai branché cette voiture à toutes les occasions possibles. Le soir, au restaurant, chez des amis. J’ai ainsi pu obtenir une autonomie oscillant entre 26 et 34 kilomètres, ayant le plus souvent une autonomie d’environ 30 kilomètres. Je tiens à préciser que jamais je n’ai roulé sans chauffage, laissant le thermostat à 20 degrés Celsius pour mon confort et celui des passagers. Je rappelle que les bancs avant et le volant sont chauffants.

L’autonomie annoncée par le gouvernement étant de 40 kilomètres, je peux présumer qu’il est possible de parcourir 50 kilomètres en mode 100% électrique en été.

Sous les -5 degrés Celsius, le moteur à essence démarrait sporadiquement et de plus en plus souvent au fur et à mesure que la température baissait. Ainsi, à -15 degrés Celsius, j’ai obtenu une consommation moyenne d’environ 4,5 L / 100 km en roulant sur de courtes distances où l’autonomie de la voiture n’était pas épuisée.

Mode « Charge »

Ayant testé la Prius Prime en mode 100% électrique puis hybride la veille, j’ai décidé de tester le mode « charge ». Qu’est-ce que le mode « charge »? C’est un mode où, une fois que l’autonomie électrique de la batterie est épuisée, vous pouvez recharger la batterie afin de plus tard recommencer à rouler en mode 100% électrique.

Lors du premier 50 kilomètres parcouru la veille, j’avais obtenu une consommation de 2,2 L / 100 km. Hier, j’ai obtenu en utilisant le mode « charge » une consommation de 1,9 L / 100 km en gérant la distance à parcourir et les kilomètres rechargés sur 50 autres kilomètres, ce qui équivaut à une économie d’un peu moins de 15%. Pour mieux maitriser cette option, il vous faudra prendre le temps de bien la doser. De beaux défis attendent donc les propriétaires de cette voiture.

Et le prix?

Le prix canadien de la Toyota Prius Prime ne sera vraisemblablement pas connu avant quelques mois. Cela dit, si on compare la différence de prix entre la Prius ($24,685 US) et la Prius Prime ($27,100 US) aux USA, on se rend compte que la différence n’est que de $2415 US, ce qui est peu.

Ce qui risque de créer un dilemme chez Toyota Canada.

En effet, puisque le rabais du gouvernement du Québec à l’achat d’une Prius est de $500 et celui d’une Prius Prime sera de $4000, si Toyota vend sa Prime à un prix proportionnellement semblable au Canada qu’aux USA, la Prime risque donc d’être offerte à un prix MOINDRE que la Prius… à moins que Toyota ne révise le prix de sa Prius à la baisse.

Si Toyota offre sa Prime à un prix dépassant les $34,000, il jouera alors dans les plates-bande de la Volt qui offre une autonomie électrique de 85 kilomètres plutôt que les 40 kilomètres de la Prime car la Volt a droit à un rabais de $8000 à cause de la grosseur de sa batterie.

Autre facteur à considérer, les crédits associés à la loi Zéro Émission joueront certainement un rôle dans la volonté de Toyota de vendre ces voitures en assez grandes quantités pour accumuler des crédits. Reste à savoir quels seront les critères de crédits…

Finalement, comme les rabais varient d’une province à l’autre (entre $0 et $14,000), je sens que les dirigeants de Toyota auront de sacrés maux de tête dans les semaines à venir pour composer avec tous ces facteurs.

Conclusion : pas une révolution, une évolution

Cette voiture ne changera pas le visage de l’électrification des transports. Déjà en 2012, Ford présentait des voitures hybrides rechargeables telles que la C-Max Energi et la Fusion Energi possédant une autonomie presque identique. Chevrolet est loin devant en matière d’autonomie avec sa Volt.

Cela dit, la Toyota Prius Prime est une bonne voiture, dotée d’une autonomie suffisante pour bien des gens, la plus économique en essence de toutes les voitures hybrides rechargeables sur le marché, qui sera à peu près assurément ultra fiable et qui satisfera certainement les fans de Toyota qui connaissent et apprécient leurs produits… si le prix est alléchant.

Et lorsqu’on regarde sous le clapet de recharge de cette voiture, on semble voir un espace réservé pour la recharge rapide. Est-ce à dire que cette voiture est la première étape du virage vers le tout électrique de la Prius?

C’est ce qu’on espère.

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