Ça fait déjà quelques jours que je roule en Toyota bZ4X. J’en ai fait ma voiture principale pour une semaine et je continue à toujours l’aimer. Malgré sa longueur de 4 690 mm (VW ID.4 : 4 584 mm), c’est une auto facile à prendre en main et très agréable à conduire au quotidien. Rien à voir avec un gros VUS.
En plus, elle semble taillée pour le Québec, car elle a une excellente garde au sol (207 mm). C’est mieux que ma Bolt EUV (142 mm) et presque autant que la Subaru Crosstrek (220 mm) ! En plus, le bZ4X en version de base est une traction, pas une propulsion, un « plusse » dans la neige.
Une autre chose que j’aime : elle a une bonne visibilité arrière. Pas facile de trouver ça de nos jours ! Par contre, je trouve sa carrosserie un peu trop « m’as-tu-vu » avec ses angles acérés, mais que voulez-vous, c’est la mode ! De couleur blanc ou argent, déjà c’est mieux.
Hier, j’ai roulé de Val-David à la Station Roulez Électrique de Trois-Rivières pour faire un test de recharge rapide. Moi et mon patron avions entendu des commentaires négatifs à ce sujet. Sylvain voulait la tester maintenant et refaire d’autres tests en décembre avec une autre bZ4X. J’ai donc fait 400 km aller-retour hier, ce qui m’a permis de mieux la connaitre.
Je suis parti à 8h30 du matin, c’était un peu frisquet. En roulant vers la 15, j’ai mis du chauffage, j’ai perdu aussitôt presque 100 km d’autonomie ! De 360 km, je suis passé à 270 km ! Avec ma Bolt EUV, si je mets le chauffage, ça ne fait pas ça ! C’est au fil des kilomètres que l’autonomie s’ajuste en fonction de l’énergie demandée.
Et je préfère ça comme ça. Là, Toyota anticipe que je vais chauffer durant deux heures, ce qui n’a pas été le cas ! Je n’ai chauffé que durant quelques minutes. On annonçait 20 ºC cette journée-là et comme de fait, dès que j’ai stoppé le chauffage, après 10 minutes, mon autonomie est revenue à la normale.
Je trouve que ce n’est pas une bonne idée d’ajuster le GOM (Guess-O-Meter) de cette façon, car de montrer à l’écran le maximum qu’on peut perdre en chauffant incitent les propriétaires à chauffer le moins possible. Moi je veux que les gens chauffent leur VÉ pour être aussi confortables que dans une voiture à essence. Mais bon, il s’agit d’un détail.
Côté régénération, il y a un bouton pour la conduite à une pédale, sauf que c’est beaucoup moins intense qu’avec une Bolt ou une Leaf. Moi ça me convenait parfaitement, car trop intense me donne parfois mal au coeur ! (Rires !) Sachez qu’il n’y a pas plusieurs niveaux de régénération comme avec les VÉ Hyundai et Kia.
En allant à Trois-Rivières, j’ai utilisé le régulateur de vitesse adaptatif, c’est-à-dire le régulateur qui ajuste la vitesse en fonction de la voiture qui est devant soi. Il est offert sur toutes les versions et j’ai beaucoup aimé ça !
Par contre, c’est bizarre, j’ai remarqué que la voiture ralentissait sur l’autoroute quand la courbe était trop prononcée. Faut dire que je roulais vite. Ça m’a fait rire ! Je n’ai jamais vu ça. C’est Toyota1 qui décide à quelle vitesse je dois prendre mes courbes ! (Rires !)
En arrivant à la Station Roulez Électrique, j’ai éteint la voiture. Notez qu’à chaque fois qu’on éteint le bZ4X, l’auto nous dit combien de temps on a roulé, combien de kilomètres on a faits et combien de kWh aux 100 km on a consommés. C’est la première fois que je vois ça dans une voiture électrique, je veux dire de manière automatique, sans qu’on le demande. Je trouve que c’est une bonne idée.
À partir d’ici, ça se gâte un peu…
À la Station, j’aperçois Sylvain Juteau marchant vers moi. Il avait bien hâte qu’on teste la voiture sur une borne rapide. Il voulait même faire une vidéo avec ça.
Il restait 35 % d’autonomie dans la voiture. Louis, son collègue, démarre la caméra. On branche le bZ4X sur une borne 100 kW et on regarde la puissance qui entre : 34 kW !!! En principe, ça devrait être le double ! On attend cinq minutes, on regarde : toujours 34 kW.
Ça se peut pas ! Est-ce la borne ? On se branche sur une autre borne. Même chose. Je suis très déçu. Sylvain me dit que c’est peut-être le fait que je suis arrivé avec trop d’électricité dans la batterie (35 %), que j’aurais dû arriver avec 20 %.
On s’arrange donc pour recharger la batterie à moitié seulement afin qu’au retour je puisse me brancher à nouveau à une borne rapide, mais cette fois-ci avec une batterie à 20 % ou moins.
Je dîne sur la rue des Forges avec Sylvain. On retourne à la Station. Ce dernier m’offre un chandail polo avec écrit dessus « Roulez Électrique ». Vers 1h30 je retourne chez moi.
Je roule à différentes vitesses. J’emprunte un moment une petite route de campagne sinueuse qui longe l’autoroute. Mon essai va bon train. J’aime vraiment cette voiture. Elle est facile et amusante à conduire et sa tenue de route est irréprochable. J’apprécie aussi son silence de roulement, le confort des sièges et son poste de pilotage « airplane » !
Mais je m’inquiète de la recharge. Si ça fait la même chose à la Porte-du-Nord, je ne pourrai pas recommander cette voiture, du moins pas à ceux qui font 500 km et plus dans une journée, ne serait-ce que 2 ou 3 fois par année.
J’arrive à la Porte-du-Nord. Ma voiture est maintenant à 17%. Je branche le pistolet. Ça démarre. Je lis la puissance à l’écran : 70 kW (200 ampères). Bingo ! Tout est beau.
Avoir 70 kW avec une borne de 100 kW c’est parfait. Je ne sais pas ce qui s’est passé à la Station Roulez Électrique, mais la théorie de Sylvain semble bonne : avec le bZ4X, il faut une batterie assez basse si on souhaite avoir une bonne puissance de recharge.
N’empêche qu’à mes yeux, c’est dérangeant. Ce n’est pas dramatique, mais dérangeant. Moi qui roule en électrique depuis 5 ans, je sais que parfois, pour toutes sortes de raisons, on est à 35-40 % et on souhaite remonter ça à 80 %. Avoir une puissance deux fois moindre parce qu’on est à 35 % plutôt qu’à 20 %, je n’avais jamais vécu ça encore. Est-ce que ça va être corrigé par Toyota quand arriveront les modèles 2024 ? Je ne sais pas.
En rapportant ma voiture chez Toyota à la fin de l’essai, j’ai demandé à M. Drolet, le directeur du bureau régional, si c’était uniquement ma voiture qui faisait ça ou si c’était tous les bZ4X. Il m’a répondu que c’était possible avec le modèle qu’il m’avait prêté, car il possédait une batterie CATL, une batterie différente des modèles à traction. Par contre, il ne savait pas à partir de quel pourcentage exactement ça faisait ça. Il ne savait pas non plus si ça allait être corrigé en 2024.
Le bZ4X AWD a-t-il vraiment un problème de recharge à 35 % ? Soyons très prudents avant d’affirmer quoi que ce soit. Ce n’est pas la première fois qu’on s’interroge au sujet du BMS (Battery Management System) d’une voiture !
Pour connaitre l’heure juste, il faudrait qu’on fasse des tests à différents pourcentages et à différentes températures. Calculer non seulement la puissance qui entre au début, mais connaitre aussi la courbe de recharge et le temps pour remplir la batterie de 20 % à 80 % et dans ce cas-ci de 35 % à 80 %. Comme vous voyez, tout cela prend du temps et ce n’était pas le but de mon essai.
Conclusion
Je l’ai répété tout au long de mes deux articles, j’ai bien aimé ce VÉ. C’est une vraie Toyota bien construite, bien assemblée et qui va probablement durer très longtemps. En plus, le bZ4X est très amusant à conduire !
Mais attention, si vous faites beaucoup de longues distances tout au long de l’année, je vous conseille d’attendre qu’on aille un rapport complet sur les temps de recharge aux bornes rapides. De mon côté, dès que j’en trouve un de vraiment crédible et exhaustif, je vous reviens.
Pour terminer, je tiens à préciser que les interrogations au sujet de la recharge sont uniquement au niveau de la recharge rapide. Pour la recharge qu’on fait la nuit sur une borne domestique, il n’y a aucun problème avec cette voiture.
Moi je connais plein de gens qui ne se rechargent jamais sur des bornes rapides. Une voiture possédant 400 km d’autonomie a rarement besoin de s’arrêter à une borne rapide. Les recharges se font plutôt à la maison sur le 240 volts.
Et sachez aussi que lorsqu’on se recharge à une borne rapide, on ne fait pas le plein comme avec une voiture à essence, on ajoute simplement assez d’électricité pour se rendre à destination. Et bien souvent, ça ne dure que quelques minutes.
Le bZ4X vous plait ? Moi je vous suggère (du moins pour l’instant) le modèle à traction. Non seulement il est moins cher et dispose de plus d’autonomie, mais en plus il vient avec la batterie Panasonic et non la batterie CATL.
Chaque VÉ possède ses forces et ses faiblesses. Aucun n’est parfait à 100 %. Peu importe la marque que vous choisirez, allez-y en fonction de vos besoins et de vos goûts personnels. Choisissez également en fonction de la disponibilité, un point important par les temps qui courent !
1 : Peut être désactivé.
