Un ami à moi, restaurateur émérite et italien jusqu’au bout des ongles, tient à garder l’anonymat de cette idée dont il m’a fait part ces derniers jours. Passionné de voitures (quel Italien ne l’est pas?), il trouve inconcevable que le Canada n’ait jamais su créer une niche pour devenir le leader mondial de la voiture électrique. Oublions la voiture ordinaire et toutes ces tentatives de créer une auto sport « made in Québec ». Habitons plutôt ce créneau de plus en plus en vogue qu’est l’auto électrique et utilisons nos nombreuses ressources pour concevoir une auto originale, infiniment pratique et à un coût raisonnable.
Là où cette idée partagée par un grand nombre de Canadiens paraît logique, c’est lorsque l’on associe les deux principaux intervenants dans le dossier, les sociétés Hydro Québec et Bombardier. C’est en écoutant mon ami défendre ce point de vue que j’ai sorti mon carnet de notes pour y griffonner ce sujet de chronique. J’ai trouvé l’idée tellement fantastique que je me demande pourquoi elle n’est jamais devenue une réalité.
Réfléchissez un peu. Le gouvernement provincial soutient Bombardier à coups de centaine de millions et il n’est pas impossible que le fédéral fasse la même chose. Cela dit, l’avionneur québécois a déjà une expertise automobile suite à la création d’une petite voiture électrique à faible rayon vers la fin des années 90. Par ailleurs, on connaît les capacités d’Hydro Québec en matière d’électricité avec, notamment, son institut de recherches de Varennes (l’IREQ) qui n’attend qu’une occasion de mettre à profit ses avancées technologiques, dont des batteries ultras performantes. Bref, Hydro se charge de la motorisation et Bombardier de tout le reste et il en résulte une voiture électrique de classe internationale. Ce serait là un échange de bons procédés. Le fédéral, au lieu de financer Bombardier directement pourrait aider à la promotion du projet pour faire taire les voix dissidentes.
Ce genre de projet n’a jamais été si proche de se réaliser quand on connaît les penchants des principaux intervenants. Autant Pierre Beaudoin que son père Laurent, les grands manitous de Bombardier, sont des passionnés de voitures et roulent chacun dans une Tesla Model S. D’autre part, le premier ministre du Canada Justin Trudeau ne cède pas sa place et démontre son penchant automobile en conservant l’ancienne voiture de son paternel Pierre Elliot, une splendide Mercedes-Benz SL d’époque. Il ne serait pas si difficile de les réunir autour d’une table pour causer automobile et donner le feu vert à la proposition si logique de mon restaurateur. Je connais même un autre ami qui a déjà construit une splendide voiture de sport et qui pourrait avec un budget modeste piloter cette belle aventure. Qu’en pensez-vous?
Commanditaire qui a rendu cette chronique possible :