Parfois des gens m’écrivent : « Monsieur Jasmin, j’aimerais savoir quelque chose. On dit que la recharge rapide (BRCC) est plutôt lente avec les Bolt EV et EUV. Qu’en pensez-vous ? Qu’elle est votre expérience personnelle là-dessus ? »
Eh bien, il est vrai que les Bolt sont un peu lentes aux bornes rapides. C’est que la technologie n’a pas changé depuis le lancement du modèle en 2017. Cependant, la différence n’est pas si énorme si on les compare à d’autres VÉ possédant une technologie similaire, tel le Kona EV, surtout si on utilise les BRCC les plus courantes, soit les 50 kW. Vous allez peut-être attendre quoi, cinq minutes de plus ?
Oui, bien sûr, avec les modèles les plus récents, je pense ici à l’IONIQ 5, le Kia EV6, le VW ID.4 ou l’Audi Q4 e-tron , la différence sera plus marquée. Cependant, il vous faudra trouver des bornes ultra-rapides de 150 kW et plus. Et ça ne court pas les rues !
Pour être tout à fait franc avec vous, quand je suis en voyage avec ma Bolt EUV, je n’ai jamais l’impression que les recharges prennent beaucoup de temps. Au contraire, je trouve que ça va vite !
Je viens justement de faire un petit voyage de 6 jours avec ma femme dans le bas du fleuve et au Saguenay et les recharges se sont faites si facilement que c’est à peine si je m’en suis aperçu !
J’vous raconte…
Première journée
Direction Rivière-du-Loup ! De Val-David, il y a 525 km. On part à 9 heures du matin. Autoroute 15, autoroute 640, autoroute 40. Premier arrêt à la station Roulez-Électrique de Trois-Rivières pour ramasser un colis. Je me recharge bien sûr pendant que je suis là, soit une dizaine de minutes.
Ensuite, je m’arrête à Neuville, un peu avant Québec pour diner. Je me branche pendant qu’on mange. 30 minutes environ. Résultat ? J’ai déjà assez d’énergie pour me rendre jusqu’à Rivière-du-Loup ! Avouez que ce n’est pas trop compliqué !
J’arrive à Rivière-du-Loup avec 10 % de charge. Ma blonde et moi avons réservé une chambre au Motel Lévesque. Il y a des bornes 240 volts gratuites. Je me branche. Le lendemain ma voiture est à 100 %. Aussi simple que ça !
On reste deux jours à Rivière-du-Loup. On a des amis qui se sont acheté une maison pas loin. Aucune recharge à faire. Le troisième jour, on prend le traversier jusqu’à Saint-Siméon (gratuit pour les voitures électriques) et on roule ensuite jusqu’à Chicoutimi via la route 170. Toujours pas besoin de se recharger. Distance 150 km.
On couche à Chicoutimi dans un endroit où il n’est pas possible de se recharger. Il me reste moins de 100 km d’autonomie. Le lendemain, je trouve une borne rapide dans le centre-ville. Là encore, je n’ai aucunement l’impression d’attendre, car je voulais visiter un peu le centre-ville à pied. C’est ce qu’on fait pendant que la voiture se recharge.
Avouez que jusqu’à maintenant, c’est plutôt facile !
Ensuite, on a passé trois jours à Alma pour faire du vélo sur les pistes cyclables environnantes. Nous nous sommes rechargés qu’une seule fois. Au Carrefour Alma. On en a profité pour faire des emplettes au IGA. Durée : 45 minutes. Encore une fois, je n’ai pas eu l’impression d’attendre.
Et le retour à la maison (en une journée) a été tout aussi facile. Une première recharge de 30 minutes à La Tuque pour manger notre lunch. Une deuxième recharge de 10 à 15 minutes à Rivière-Matawin, question de se dégourdir un peu les jambes et d’admirer la rivière.
Ensuite un dernier arrêt aux bornes de Louiseville en bordure de la 40, un peu passé Trois-Rivières. Ma blonde et moi on s’est achetés deux cafés au McDonald qu’on a siroté à l’extérieur à quelques mètres de la voiture. Il restait 175 km à parcourir pour se rendre à la maison.
Ainsi, dès que j’ai eu 200 km d’autonomie (et ça prit à peu près le temps de boire mon café), je me suis débranché et on est partis. Nous sommes bien sûr arrivés à la maison avec très peu d’autonomie (moins de 10 %), mais tout de suite je me suis branché sur ma borne FLO domestique et le lendemain matin ma voiture était à nouveau rechargée.
N’est-ce pas merveilleux les voitures électriques !
Question de pourcentage
En voyage, les Chevrolet Bolt EV et Bolt EUV se rechargent à une bonne vitesse aux bornes rapides, mais il est important d’attendre que votre véhicule soit suffisamment déchargé, c’est-à-dire que votre batterie se retrouve entre 10 % et 30 %.
Sur une borne 50 kW, ça va rentrer à 44 kW environ, ce qui est très acceptable.
Le problème avec les Bolt, c’est que la vitesse commence à ralentir dès que la batterie atteint 60 %, alors que d’autres VÉ (comme le Kona, le Soul ou le Niro EV) ralentiront seulement à partir de 70 %.
Ça l’air de rien, mais ça fait quand même une différence. C’est que souvent, dès que notre batterie arrive sous les 50 %, on a envie de se recharger. Et là, avec la Bolt, comme ça commence à ralentir à 60 %, ça ne prend pas 5 minutes que ça commence à ralentir et c’est frustrant.
Voilà pourquoi avec une Bolt, il est important de ne pas être trop « peureux » et d’attendre que la batterie tombe sous les 30 % avant de se recharger. En agissant ainsi, vous aurez une recharge à pleine puissance pendant 30 minutes et c’est là que les kilowattheures entrent. 30 minutes à 44 kW fait entrer 22 kWh dans la batterie.
Si vous souhaitez recharger votre voiture alors que votre batterie est à 50 %, c’est là que c’est long. C’est presque deux fois plus long de passer de 50 % à 80 % que de 30 % à 60 %, alors que c’est la même différence de pourcentage !
Moi, en tous cas, je dépasse parfois les 60 %, mais dès que je vois que ça tombe sous les 30 kW (soit un peu avant que j’atteigne 70 %), je me débranche et je m’en vais.
À moins bien sûr que je sois en train de faire quelque chose. Là, ça m’arrive que je me recharge à 80 % et même un peu plus.
En vacances, la plupart des propriétaires de Bolt s’organisent pour faire des recharges de 30 à 65 %.
Pour votre information, faire une recharge de 20 % à 80 % avec une Bolt sur une borne de 50 kW prend autour de 55 minutes (en été). Quant au Kona, Soul et Niro EV, c’est à peu près 5 minutes de moins.
Les Bolt EV et EUV peuvent-elles se recharger sur une BRCC de 100 kW ? Oui, mais ça ne va pas énormément plus vite. Sous les 60 %, je vous ai dit que ça rentrait à 44 kW avec une borne 50 kW, eh bien avec une borne de 100 kW, ça rentre à 54 kW.
Ce n’est pas la grosse affaire, j’en conviens, mais c’est quand même 23 % plus vite. Ça veut dire que lorsqu’on fait une recharge de 20 minutes sur une borne de 50 kW, ça va prendre 5 minutes de moins qu’avec une borne 100 kW, soit 15 minutes au lieu de 20 minutes pour la même quantité d’énergie.
Avec les bornes 100 kW, les Kona, Soul et Niro EV font beaucoup mieux. J’ai loué un Kona EV à Vancouver et ça montait jusqu’à 75 kW ! Mais attention, uniquement lorsque la batterie était sous les 40 %. Ensuite, ça baissait progressivement : 65 kW, 60 kW, 55 kW… Mais bon, il est possible de sauver un autre cinq minutes, je dirais.
En résumé, Le Kona, (Soul et Niro) se rechargent 5 minutes plus rapidement sur une borne de 50 kW et 10 minutes plus rapidement sur une borne de 100 kW.
Conclusion
Si vous êtes quelqu’un qui fait régulièrement de longues distances (entre 500 km et 1 000 km dans une seule journée), la Chevrolet Bolt n’est peut-être pas la meilleure option pour vous. Vous serez un peu mieux servi avec un Kona, un Soul ou un Niro EV, mais c’est définitivement avec les VÉ de dernière génération comme l’IONIQ 5, le VW ID.4 ou l’Audi Q4 E-tron que vous aurez des temps de recharge plus courts (dans la mesure où il y a des bornes ultra-rapides sur votre parcours).
Toutefois, si vous êtes comme moi et comme la plupart des Québécois et que vous faites seulement des petits voyages à l’occasion, les Bolt EV et EUV sont parfaites et coûtent moins cher à l’achat.
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Photo couverture : J’attends pour prendre le traversier Rivière-du-Loup Saint-Siméon.
1. Note de l’auteur : Si vous avez les sous, il y a bien sûr les Tesla et leurs superchargeurs. Avec ces voitures, la recharge est toujours très rapide. Il y a même un système automatique de préparation de batterie à l’approche d’un superchargeur.
2. Note de l’auteur : Sur le site du Circuit Électrique, on présente des courbes de recharge de différents VÉ. Étonnement, je n’arrive pas aux mêmes résultats avec mes deux VÉ et le Kona EV que j’ai conduit sur de longues distances à Vancouver au printemps dernier. Je ne sais pas trop pourquoi…
