Ajout: 5 janvier
Voici un document qui compare les différentes applications disponibles:
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Même si les progrès de l’auto électrique sont lents à Montréal, il y a quand même des choses qui avancent rondement. En plus de l’arrivée de Car2Go et du déploiement progressif d’Auto-mobile (25 Leaf + une centaine de Prius C), les applications révolutionnaires Hailo et Uber ont lancé officiellement leur service à Montréal la semaine dernière.
Une industrie très inefficace On sait maintenant que nous verrons sous peu l’arrivée de taxis électriques à Montréal. Mais si on veut accélérer l’arrivée de taxis écoénergétiques, il faut s’attaquer à l’efficacité de cette industrie. Présentement, les exploitants sont un peu dans un cercle vicieux. Les coûts d’exploitation croissants les obligent à augmenter leur service. Ces augmentations freinent la demande, ce qui fait que les chauffeurs doivent attendre très longtemps entre chaque course, ce qui en fin de compte augmente les frais fixes par course. C’est un vrai cercle vicieux.
Donc si on veut augmenter les investissements dans la flotte, il faut augmenter la productivité de cette industrie. Les applications mobiles permettent d’augmenter l’efficacité de plusieurs façons:
-Faciliter la répartition des taxi: présentement, il est difficile de savoir où sont les taxis. Donc quand on appelle les entreprises, ce n’est pas nécessairement celui qui peut arriver le plus rapidement reçoit la commande. Bien entendu, les répartiteurs ont accès à des outils de plus en plus performants pour faire ce travail. Mais les applications mobiles peuvent faire un travail beaucoup plus précis en une fraction du temps. Dès l’ouverture de l’application, les données sur la localisation des taxis à proximité ainsi que sur la congestion permettent d’estimer la délai d’attente et ainsi bien renseigner l’utilisateur avant même qu’il passe la commande. Ce type d’information est à peu près impossible à obtenir auprès d’un téléphoniste. Une fois la commande passée, l’application affiche la position du taxi et indique le temps d’attente au fur et à mesure qu’il s’approche du point de rendez-vous.
Enlever le stress de l’attente: Quand on commande un taxi, il y a toujours un certain stress lorsqu’on est pressé. On ne sait jamais dans combien de temps le taxi va arriver. On ne sait pas si le taxi est pris dans la circulation ou si le répartiteur a mal transmit notre adresse. Avec les applications mobiles, on peut indiquer clairement le point de rencontre. Et s’il y a un problème avec le lieu de rencontre, il est possible de contacter le chauffeur facilement en appuyant sur un bouton. Il est donc possible d’offrir au chauffeur de déplacer légèrement le point de rencontre afin d’éviter un bouchon ou un sens unique.
Faciliter le paiement: Le paiement est toujours quelque chose de problématique dans une auto. Le paiement comptant transforme les chauffeurs en victime potentielle, comme nous le rappellent les tristes événements des dernières semaines. Pour ce qui est du paiement par carte de crédit, c’est aussi compliqué. Sans compter qu’on perd souvent son reçu, ce qui est problématique si on se déplace pour le travail. Les applications mobiles permettent maintenant de payer automatiquement dès qu’on sort du taxi. Donc pas de perte de temps, pas de problème à calculer le pourboire, pas de portefeuilles oubliés sur le siège arrière du véhicule, etc.
Augmenter la satisfaction de la clientèle: Comme le client ne choisit pas son chauffeur, les chauffeurs ne donnent pas tous un bon service, car ils savent que leur client est captif. Les applications mobiles permettent d’évaluer chaque course. Le chauffeur doit donc offrir une bonne prestation à chaque fois sous peine de voir son évaluation globale diminuer.
Faciliter le taxi-partage On parle de taxi-partage depuis longtemps, mais il n’y a toujours pas de solutions viables à Montréal. Les applications mobiles aident grandement le partage des courses. Uber permet déjà de partager les coûts entre amis sans avoir à échanger d’argent. Mais plus encore, grâce au gps des appareils mobiles, il est très facile de déterminer la distance parcourue par chaque personne afin de facturer précisément chaque utilisateur. Avec l’arrivée de ces applications, nous devrions donc voir une augmentation exponentielle du partage de taxis. On a qu’à penser aux arrivées dans les aéroports. Il y a surement plusieurs personnes qui se dirigent dans la même direction. Les applications mobiles permettront de calculer rapidement les meilleurs trajets et de mettre en relation les passagers avec un chauffeur.
Un pas vers le covoiturage spontané? Bien entendu, une fois qu’une masse critique de personnes utiliseront ces applications, il serait facile d’ajouter le covoiturage spontané dans le mix. Ainsi, un conducteur pourrait annoncer sa destination lorsqu’il prend le volant. Si une personne indique vouloir se rendre à proximité ou en direction de votre destination, l’application pourrait vous proposer en temps réel un dédommagement en fonction de la distance à parcourir. Si on jumelle le tout avec le taxi partage, on pourrait facilement penser que certaines personnes qui n’utilisent pas le taxi présentement pourraient opter très fréquemment pour ce mix de déplacement, car il offrirait un coût moyen très intéressant.
Une gestion basée sur l’offre et la demande Ce qui est encore plus intéressant, c’est que ces applications peuvent agir comme un véritable marché basé sur l’offre et la demande. J’ai d’ailleurs expérimenté ce système lorsque j’étais à New York. Lors d’une utilisation de Uber, j’ai reçu alerte comme quoi la tarification était présentement majorée de 10% dû à la forte demande. Bien entendu, ce n’est jamais plaisant à court terme d’avoir à payer davantage. Mais pour ceux qui, comme moi, croient aux forces du marché, il est clair que ce système peut permettre d’assurer une meilleure allocation des ressources.
Dans un contexte de mix de taxi et de covoiturage, on peut penser que lorsque la demande augmente (lors de journées de pluie par exemple), les prix plus élevés pourraient attirer des chauffeurs à offrir leur service afin de pallier au manque d’offre. On peut donc penser à des semi-retraités qui voudraient arrondir leur fin de moi en faisant du taxi quelques heures par semaines ou bien de simples automobilistes qui seraient intéressés à offrir du covoiturage seulement quand les prix atteignent un certain plancher.
Donc, pour ceux qui sont intéressés à se défaire de leur dépendance à l’automobile individuelle, la possibilité d’avoir accès à une forme de taxi-partage et covoiturage jumelé à de l’autopartage semble vouloir être une forme de transport alternative de plus en plus viable. Avec tous ces nouveaux services, les prochains mois risquent donc d’être très intéressants à Montréal. Pour essayer les applications Hailo et Uber, téléchargez leur application sur iPhone ou Android. Obtenez 10$ avec Uber: Voici quelques captures d’écran de l’application Hailo: