
Pour tout vous dire, durant ma jeunesse, je n’ai jamais entendu parler de voitures électriques. C’est comme si ça n’existait pas. C’est comme si ça n’avait jamais existé.
Faut dire qu’adolescent, ma passion était les moteurs à essence. D’ailleurs, un de mes rêves était de récupérer un vieux moteur de tondeuse et d’en faire un go-kart !
Finalement, à 14 ans, mes parents m’ont acheté une mini-moto avec un moteur de 72 cc. Ça été le plus beau cadeau de ma vie. J’en frissonnais de plaisir juste à la regarder.
Mais attention, j’aimais aussi les moteurs électriques. La plupart de mes jouets en contenaient. Trains, voitures, robots, mais ça ne pouvait transporter quelqu’un d’un endroit à un autre.
Le plus gros truc électrique que je connaissais était la tondeuse à gazon de mon père, mais il y avait un fil pour l’alimenter ! Bref, c’était pas sérieux. Rien de sérieux n’existait dans ma jeunesse avec un moteur électrique. Il n’y avait que le moteur à explosion qui pouvait apporter liberté et autonomie.
Le moteur-roue ?
Oui, comme tout le monde, j’ai vu en 1994 à la télévision l’invention du moteur-roue de Pierre Couture, mais ça semblait plus un truc expérimental qu’autre chose. L’EV1 de GM vers l’an 2000 ? Jamais entendu parler de ça…
Pour tout vous dire, la première fois que j’ai entendu parler d’une voiture électrique fonctionnelle, c’est lors de l’arrivée de la Nissan Leaf au Québec en 2012. Mais comme je la trouvais pas trop belle avec ses drôles de phares et que tous les chroniqueurs automobiles se moquaient d’elle, je n’ai pas trop cherché à en savoir plus. Puis, il y a eu l’émission La Facture sur un gars qui voulait la retourner à Nissan, faute d’autonomie. Rien pour me donner envie d’en avoir une !
Ce n’est qu’avec la mise en marché de la Chevrolet Volt que ç’a commencé à me titiller. Cette histoire de génératrice pouvant permettre à la voiture de poursuivre sa route me paraissait une excellente idée. Sans parler de mon fils Simon qui s’est mis à triper sur les voitures Tesla. Tout cela mis ensemble m’a amené à oser l’achat d’une voiture électrique comme voiture secondaire en 2017. Et si j’ai choisi la Spark plutôt que la Volt, c’est d’abord et avant tout pour une question de budget.
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Je vous raconte tout cela pour vous dire que malgré l’intérêt que je porte aujourd’hui aux voitures électriques, longtemps j’ai pensé qu’avant la Leaf, il n’y avait rien. Ou du moins que personne n’avait rien tenté de sérieux.
Je suis donc tombé des nues quand j’ai découvert après 2017 qu’il y avait toujours eu plein d’essais de voitures électriques à plein d’époques différentes. Regardez les photos ci-dessous. On voit des japonaises, des américaines, des européennes, toutes électriques !
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Mais ce qui m’a le plus étonné ces dernières années est d’apprendre qu’il y avait des voitures électriques même au début de l’automobile !
Et dans ces vieilles bagnoles à batteries, celle que j’aime le plus est la Detroit Electric 1914 (photo de droite) de la Anderson Electric Car Company. Munie de batteries au plomb, elle pouvait atteindre 30 km/h et parcourir entre 60 et 90 km ! Fascinant, non !
Imaginez, entre 1900 et 1915, les voitures électriques étaient tout aussi populaires que les voitures à essence ! Et cette Detroit Electric que je trouve bien jolie a été fabriquée à 13 000 exemplaires aux États-Unis. C’est énorme ! Les Detroit ont roulé partout en Amérique du Nord et même chez nous !
Vous savez ce qui a tué ces voitures ? L’invention en 1912 du démarreur électrique alimentée par une petite batterie. Équipé pour la première fois dans une Cadillac à essence, rapidement le démarreur électrique s’est retrouvé dans toutes les voitures à essence, y compris les populaires Model T de Ford. Cela a signé l’arrêt de mort de la voiture électrique.
Mais comme vous voyez, la voiture électrique n’a jamais disparu complètement. Elle est toujours restée vivante, car facile à conduire, propre, silencieuse et demandant peu d’entretien. Sauf qu’il fallait que son autonomie dépasse les 100 km pour qu’elle puisse à nouveau être commercialisable. Et c’est ce qui est arrivé en 2010 avec la Nissan Leaf et ses 130 à 160 km d’autonomie.
Depuis, on a inventé des batteries permettant de faire 300, 400, 500 kilomètres. Jusqu’où va-t-on se rendre ? Moi j’ai la conviction que ça va monter jusqu’à 600 km, puis que ça va se stabiliser.
Oui, je persiste à penser qu’on pourrait très bien se débrouiller avec des VÉ possédant 300 km d’autonomie. Sauf que oui, c’est ce qui s’en vient selon moi et c’est ce qui va clouer le bec à jamais aux véhicules à essence.
600 km pour une voiture standard, 400 km pour une petite voiture économique, 800 km pour une voiture de luxe. C’est ce qu’on aura en 2030-35. Qu’en pensez-vous ?
Sources :
1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Detroit_Electric
2. https://www.autonews.fr/story/story/entre-deux-guerres/detroit-electric-model-93-le-lointain-ancetre-americain-de-la-zoe-93564
3. https://cleantechnica.com/2021/11/17/a-ride-in-a-century-old-detroit-electric-car-warped-my-mind/