Je n’ai pas besoin de vous le rappeler, je crois que vous l’avez tous remarqué, il fait froid dehors, « frette » même! D’ailleurs, la Focus que je conduis me le dit régulièrement! Or, les dénigreurs des voitures électriques semblent convaincus d’une chose, un VÉ n’est pas conçu pour nos hivers québécois, et il est même dangereux d’en conduire un par temps froid puisqu’on pourrait rester en panne sur le bord de la route sans aucune énergie pour se réchauffer en attendant de l’aide!
Cependant, les conducteurs de VÉ passent RÉELLEMENT au travers de l’hiver sans plus de tracas que les autres automobilistes. Daniel Breton nous a même prouvé qu’il peut secourir des gens au volant de voitures thermiques en survoltant ces dernières au moyen de sa Volt (voir Une Volt, ça surVolte!). Mais l’angoisse de la panne demeure féroce, et bien des gens croient encore et toujours que le VÉ, surtout le 100 % électrique, n’est pas conçu pour attaquer la route hivernale.
Mon expérience à bord de la Focus Washington (appelons-la comme ça, puisqu’elle a été la première électrique à grimper ce mont) prouve pourtant le contraire. Je suis parmi les rares personnes à faire 84 km aller-retour (Louiseville-Trois-Rivières) tous les jours pour aller au boulot (89 % des gens font moins de 60 km aller-retour – voir Les distances moyennes de déplacement au Canada : étonnamment courtes). De plus, la majeure partie du chemin se fait sur l’autoroute. On ne peut pas dire que j’ai un trajet « facile » sur le plan de l’autonomie. Comme on le sait, l’hiver, les km affichés et réels diminuent de beaucoup sur les VÉ (de 120-140 km affichés à l’automne, j’ai passé à 80 km à l’hiver). Je dois donc obligatoirement me brancher au travail pour revenir chez moi. Heureusement, le propriétaire de l’édifice où je travaille possède une Volt : merci Alain!
Et ces jours-ci, lorsque le thermomètre indique des -30 °C et des -40 °C? Eh bien, le chauffage devient essentiel, puisque je dois bien voir au travers des vitres et que je ne souhaite tout de même pas me geler les orteils! L’autonomie affichée lorsque la batterie est pleine passe alors à un petit 60 km. C’est très juste pour me rendre au travail… vous pouvez me croire! Lundi au retour, par exemple, je ne me suis aucunement préoccupée du chauffage (il était réglé à 23 °C) et je suis arrivée dans ma cour avec la batterie faible et 9 km d’autonomie restante! J’avoue que ça a été un peu stressant! Le lendemain matin, j’ai décidé de préchauffer ma voiture… mais, allez savoir pourquoi, j’ai perdu des km en faisant ce choix. À l’aller, près de la sortie de l’autoroute 55, j’ai éteint le chauffage pour ne laisser que le ventilateur car je commençais à être nerveuse puisque seulement 18 km étaient affichés. Avec le ventilateur, je me suis rendue sans peine, mais avec le nez un peu froid. À l’arrivée, il restait encore mes 18 km!
Une des solutions, donc, c’est la gestion du chauffage! Il est essentiel pour que les vitres soient bien dégivrées et que la conduite demeure sécuritaire, ça c’est certain. Mais on peut très clairement n’utiliser que le ventilateur, sur l’autoroute par exemple, lorsque l’habitacle a été bien réchauffé et que le parebrise est exempt de toute buée. C’est ce que j’ai fait hier (mardi) au retour. Et devinez quoi? Je suis arrivée à Louiseville avec un gros 30 km d’autonomie affichée! D’ailleurs, je n’avais même pas froid, puisque j’utilise les sièges chauffants qui consomment moins d’énergie, je suis habillée chaudement et j’ai remonté un peu mon foulard sur le nez. J’ai pu redémarrer le chauffage pour mon confort et même faire un détour de 6 km jusqu’à Maskinongé pour y faire quelques commissions. Enfin, lorsque l’auto a été stationnée dans ma cour, 23 km étaient encore disponibles! Aucun stress… même par ce froid de canard!
Il ne faut par contre pas oublier LA CLÉ du succès pour se balader sans problèmes en VÉ par grands froids lorsqu’on fait de relativement longues distances quotidiennement : se brancher au travail! C’est encore le temps de profiter du programme gouvernemental Branché au travail pour les employeurs qui désirent fournir une borne de recharge à leurs employés. 75 % des frais sont remboursés! Tentez de convaincre vos patrons, ça vaut la peine! Et encouragez-vous, demain sera semble-t-il la dernière journée (mais la pire) de froid intense!
Pour finir, un autre petit truc que bien des conducteurs de VÉ utilisent : un sac en plastique recouvrant le pistolet de votre borne de recharge lorsqu’on annonce du verglas. J’aurais dû le faire, car le bouton du pistolet était coincé par la glace. Je l’ai fait fondre avec mes mains mais, parfois, dans ces cas-là, il faut sortir le séchoir à cheveux pour dégager le pistolet!