Jeudi 8 août – Magasinage aux Galeries Rive-Nord, à Repentigny
Est-ce qu’il vaut la peine de recharger une Toyota Prius branchable à une borne publique ?
C’est dans l’optique de répondre à cette question que j’ai commandé une carte de membre du RéseauVer deux semaines avant la prise de possession de la voiture. Il en a coûté 10$ pour obtenir la carte et par la suite j’y ai transféré un petit 5$.
Et pourquoi celle du RéseauVer et non pas celle du Circuit électrique ? Tout simplement parce que les bornes du Circuit électrique ne sont clairement pas intéressantes d’un point de vue financier pour une voiture équipée d’une aussi petite batterie que celle de la Prius branchable. Payer un montant fixe de 2,50$ pour 3 kWh d’énergie est quelque peu exagéré sachant que cette même quantité d’énergie coûte environ 0,25$ à son domicile. Sans compter que cette recharge ne permettra d’économiser que 1$ d’essence environ. Si on désire tout de même le faire, ce sera donc, avant tout, pour des raisons idéologiques. En tout cas, moi, pour ma première expérience, j’ai préféré opter pour une borne de recharge de niveau 2 du RéseauVer située au centre d’achat des Galeries Rive-Nord qui facture 1$ de l’heure.
Avant de partir pour cette séance de magasinage, j’en ai profité pour essayer, pour la première fois, la fonction de climatisation à distance, en l’enclenchant à partir du bouton AC présent sur la clé. Lorsque je suis retourné dans la voiture, la climatisation était arrêtée et l’habitacle était beaucoup plus frais. Par contre, l’autonomie estimée de la voiture qui indiquait 19.3 km avant de presser sur le bouton AC de la clé, n’affichait plus que 18.9 km quelques minutes plus tard. Je n’ai pas malheureusement pas eu le temps de pousser plus loin l’expérimentation de cette fonctionnalité. Par exemple, est-il possible de configurer la température à atteindre, ou est-ce que ça fonctionne par tranche de temps ? Et logiquement, je m’attendrais pas à perdre d’autonomie lorsque la voiture est branchée à une borne de 240V. Est-ce le cas ? Je ne le sais malheureusement pas. Je me suis donc contenté d’attendre quelques minutes et la voiture a regagné son autonomie perdue.
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Par la suite, nous avons donc pris la route à destination de Repentigny en faisant un petit arrêt à la bibliothèque de notre quartier.
Pour la première fois, j’ai pu tester la vitesse maximale en mode électrique. Conclusion, le moteur thermique s’est mis en marche à partir de 104 km/h. Comme je suis demeuré en mode électrique pendant un certain temps, les deux moteurs ont donc travaillé ensemble sur l’autoroute durant cette période. L’ordinateur de bord affichait donc à se moment une consommation d’environ 2,5 litres/100 km. Par contre, même en ralentissant sous les 100 km/h, le moteur thermique ne s’est pas arrêté, trop occupé à atteindre sa température de fonctionnement optimal. Durant le reste du parcours, j’ai, par la suite, alterné entre le mode hybride ( HV ) et électrique ( EV ). En mode hybride, la voiture se comporte comme une Prius régulière et préserve l’énergie de la batterie pour un usage ultérieur. Je n’ai toutefois pas compris toutes les subtilités du fonctionnement. Par exemple, lors du freinage, l’énergie récupérée ajoutait quelques kilomètres d’autonomie à la voiture, mais la voiture semblait piger, par la suite, dans ces kilomètres à certains moments même si j’étais en mode hybride. Par contre, peut-être qu’elle ne serait pas descendu sous le seuil enregistré au moment ou j’ai enclenché le mode HV. Exemple: on enclenche le mode HV avec 10 kilomètres d’autonomie estimée restante afin de conserver cette énergie pour un usage ultérieur, on freine, la voiture récupère un kilomètre, ce qui porte le total à 11 kilomètres. Par la suite, la voiture, en mode hybride, utilise de l’énergie électrique à certaines occasions sur le parcours et fait donc diminuer l’autonomie restante. Logiquement elle ne devrait jamais descendre sous les 10 kilomètres d’autonomie restante estimée ( qui correspond à une certaine quantité d’énergie ). Mais est-ce bien le cas ?
Arrivés à destination, nous avions parcouru 23,7 kilomètres pour une consommation moyenne de 0,9 litres/100 km et une autonomie restante estimée à 300 mètres !!! Car, bien qu’il soit intéressant d’alterner du mode hybride au mode électrique, il faut s’assurer de consommer toute l’énergie électrique possible afin de maximiser le rendement ( si on pense avoir l’opportunité de se recharger rendu à destination). Nous avons réalisé la distance à 72% en mode électrique, ce qui correspondrait à 17 kilomètres ( il manque 1,7 km sur l’écran du bas, probablement causé par une erreur de réinitialisation du compteur lors de notre arrêt à la bibliothèque ).
Après avoir fait le tour du stationnement afin de localiser les 4 bornes de recharge à l’arrière du Nautilus, nous nous sommes stationnés à la première place disponible. Comme vous pouvez le constater sur la photo, nous étions seuls. J’ai donc suivi la procédure qui était décrite sur le dépliant que le RéseauVer m’avait fait parvenir avec la carte. Il suffit de passer sa carte devant le lecteur de la borne, ce qui déverrouille une petite porte qui permet de prendre possession de l’embout. Par la suite, il suffit de le brancher sur la voiture et le tour est joué.
Bien que la procédure soit très simple, recharger une voiture électrique dotée d’une petite batterie à un centre d’achat nous oblige à surveiller l’heure afin d’aller débrancher la voiture le moment venu. Surtout si nous ne possédons pas un cellulaire, comme moi ( eh oui !!! ), car le RéseauVer offre une fonctionnalité, bien utile, qui permet de vous transmettre un courriel lorsque la recharge est complétée ou encore, si quelqu’un débranche votre voiture. Et une fois la recharge complétée, il faut aller la débrancher, car le “compteur” continue à tourner, la facturation se faisant à la minute. Et c’est aussi une question de courtoisie, afin de laisser la place à un autre véhicule désirant se recharger.
Donc, 1h29 plus tard je suis aller mettre fin à la recharge. Fait intéressant, il est possible, sur internet, à partir de son compte de visualiser l’historique de ses recharges. On peut donc voir que ma recharge à duré 1h29 et que 2.97 kWh ont été transférés à la batterie. Le coût: 1,48$, ce qui est tout de même plus cher que le dollar que nous aurait coûté le 0,75 litre d’essence économisé ( toujours en utilisant la consommation de la Prius comme valeur de référence ). Si on comparait à une voiture à essence qui consomme environ 6 litres/100 km, par exemple, nous serions arrivés au même prix ( 6 litres/100 km sur environ 17 km = 1,02 litre d’essence ). Mais au bout du compte, quel plaisir de ne pas verser ce dollar aux pétrolières et de ne pas brûler d’essence !!!
Le magasinage terminé nous sommes retournés à la maison. Bilan de la journée: 47,4 km parcourus à une consommation moyenne de 1,21 litre/100 km ( 69% EV et 31% HV ). De ces 47,4 kilomètres, 32 km auront donc été parcourus en mode exclusivement électrique alors que le reste aura été parcouru en mode hybride.
Le coût total de cette petite escapade ( Une recharge à 0,25$ + une recharge à 1,48$ et 0.57 litre d’essence à 1,37$ le litre ) = 2,50$
L’équivalent avec une voiture à essence consommant 6 litres/100 km aurait coûté pas loin de 4$.
Jean-Claude Cousineau
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Jean-Claude Cousineau est le fondateur du site Éco-Énergie à Montréal, un site dédié au partage de ses expériences éco-énergétiques personnelles ( chauffe-eau / chauffe-air solaires, récupérateur de chaleur des eaux grises, panneaux solaires photovoltaïques, etc..). Il diffuse d'ailleurs sur son site la production de ses panneaux solaires en temps réel. Il conduit une Nissan LEAF SV 2013 et travaille chez Écosolaris, un détaillant autorisé des bornes de recharge EVDuty.