La ville de Montréal a dévoilé aujourd’hui son plan d’électrification des VLS (véhicules en libre service). La ville vise à avoir 1000 VLS électrique en 2020.
Pour tous les détails sur la nouvelle politique, vous pouvez lire les articles publiés dans La Presse , Le Journal Métro et Le Devoir .
Pour voir le communiqué de la ville, cliquez ici:
D’abord les fleurs:
-Pas de monopole
Même si cette idée avait été écartée, on peut souffler un soupir de soulagement, car certains craignaient encore que cette idée soit sur la table.
-Accès au centre-ville
Tous les VLS auront enfin accès au centre-ville. La ville va de plus réserver des stationnements aux VLS électriques. Dites-vous que ça risque d’être très difficile de trouver une borne de recharge sur rue libre le jour au centre-ville… Les VLS vont les accaparer.
Et le pot:
Réduction de la flotte actuelle?
La grande surprise de cette annonce, c’est que la ville prévoit limiter le nombre de vignettes en circulation, un peu comme on le fait présentement pour les taxis. Le document de la ville fait état d’une limite de 800 vignettes qui seront augmentées à 1 000 en 2018. Or, il y a déjà 750 VLS sur les rues de Montréal et Communauto avait annoncé il y a quelques semaines vouloir en ajouter 275 (voir l’article) . Ce qui porterait le total à plus de 1 000 dès cette année.
Ça pose donc déjà un problème sur l’attribution des vignettes actuelles. Comme il y a actuellement une demande pour 1025 vignettes et que la ville veut en attribuer seulement 800 cette année, y aura-t-il un tirage? Une séparation en parts égales? Une enchère? Qu’est-ce qui motive la ville à limiter le nombre de VLS? Compte tenu que le parc automobile est en croissance constante, je ne sens pas la même motivation de la ville à limiter le nombre de voitures personnelles à Montréal. Le pire, c’est que comme les revenus des vignettes seront attribués au développement des bornes, plus il y aura de VLS, plus ont pourra déployer les bornes rapidement à Montréal.
L’imposition de quotas risque même de créer un marché secondaire, comme pour le taxi. Des opérateurs qui voudraient opérer un service de luxe ne se gêneront pas pour payer et louer des vignettes si nécessaires, comme pour le taxi. Ces quotas risquent donc de pousser naturellement à la hausse le coût d’utilisation du service et créer des problèmes de disponibilité.
Donc en fin de compte, plus le système VLS coûtera cher et moins il sera pratique, plus les gens vont continuer d’utiliser la voiture personnelle (généralement à essence).
Plan de la ville
Nombre de vignettes 403
Année | VLS électrique | VLS à carburant | Total |
2016 | 120 | 680 | 800 |
2017 | 270 | 630 | 900 |
2018 | 500 | 500 | 1000 |
2019 | 750 | 250 | 1000 |
2020 | 1000 | 0 | 1000Bornes: |
Vers la création d’un réseau de bornes à 2 vitesses?
L’autre problème que soulève le plan de la ville, c’est le nombre de bornes par VLS électrique. À la fin de 2016, la ville vise à avoir 120 VLS électriques sur son territoire pour seulement 104 bornes. Elle veut en ajouter 200 par années par la suite. Soit environ autant que le nombre de VLS électrique. On maintiendra donc un ratio de 1:1 jusqu’en 2020. Dans les villes ou il y a des flottes de VLS électriques, le ratio de bornes est toujours plus élevé que le nombre de véhicules électriques. Compte tenu du territoire actuel du VLS, ça risque d’être très difficile pour les opérateurs d’exploiter efficacement leur flotte sans utiliser des réseaux privés. Ce manque en infrastructure risque de pousser de plus en plus les entreprises intéressées par l’électrification à se tourner vers des réseaux privés et fermés. L’accès à ces réseaux risque de devenir un avantage concurrentiel qui va créer une barrière à l’entrée. Cette barrière risque de retarder l’électrification de certaines industries comme la livraison par exemple.
Rien sur les bornes rapides
Selon moi, un élément important pour le déploiement de VLS électrique serait d’ajouter des bornes rapide partout à Montréal. Or, l’annonce de ce matin ne dit rien à ce sujet. C’est peut-être la bouée de sauvetage qui va permettre au plan de la ville de fonctionner, donc le silence de ce côté et préoccupant. Surtout quand on sait que de plus en plus d’autos électriques avec port de charge rapide circulent sur nos routes.
Bref, la solution à la base (première consultation de mai 2013) était très simple: on autorise dès maintenant les VLS à essence. Et au fur et à mesure qu’on installe des bornes, on impose un % de VLS électrique en fonction de la technologie disponible et des besoins des utilisateurs. 3 ans plus tard, on se retrouve encore avec une approche qui risque de freiner le développement du VLS et inciter les gens à conserver leur auto à essence pour un bon bout de temps. Donc l’approche de la ville pourrait donc engendrer une hausse de GES au bout du compte.