Si vous roulez électrique, il y a fort à parier que vous avez déjà eu “la discussion”. Celle où un collègue, une belle-sœur ou votre oncle Fernand lève un sourcil dubitatif en pointant votre voiture :
“Tu fais confiance à ça toi ?”
“Tu dois toujours chercher une borne, hein…”
“Ça doit pas marcher fort l’hiver, ces affaires-là…”
Rassurez-vous : vous n’êtes pas seul. La bonne nouvelle, c’est qu’il est tout à fait possible de répondre sans se transformer en conférencier de salon de l’auto, ni monter le ton. Voici quelques astuces pour expliquer votre choix, calmement et efficacement.
“T’as pas peur de tomber en panne, toi ?”
Non, pas plus qu’avec une voiture à essence vide.
Ce que beaucoup ignorent, c’est que la majorité des propriétaires de VÉ rechargent à la maison, pendant la nuit. C’est comme recharger son téléphone : on ne se pose pas trop de questions, on le branche et on y pense plus.
Et côté autonomie ? La majorité des modèles modernes font entre 300 et 500 km sur une charge. Et soyons honnêtes : qui conduit vraiment autant dans une journée normale ? Pas grand monde.
Quant aux longues routes, oui, ça se planifie un peu. Mais avec les applications de trajet, les réseaux de recharge rapide, et un peu de café, ça se fait très bien — même en road trip.
“Oui mais l’hiver, ça marche-tu vraiment ?”
Ah, la question qui revient chaque mois de novembre.
C’est vrai : l’autonomie baisse un peu en hiver, surtout par grand froid. Mais les VÉ modernes sont conçus pour affronter ça. Les batteries sont chauffées, les habitacles aussi — souvent plus rapidement que dans un véhicule à essence. De plus, cette étape peut souvent être faite pendant que le véhicule est encore en recharge sur votre borne à la maison, dont la batterie reste pleine et le véhicule est chaud.
“C’est pas écologique, une batterie, anyway…”
La fabrication d’une batterie, oui, ça a un impact. Mais ce n’est qu’une partie de l’équation.
Ce qui change tout, c’est l’utilisation : au Québec, notre électricité est à 99 % renouvelable. Donc rouler électrique ici, c’est comme choisir le train plutôt que l’avion. Et en quelques années, le “coût carbone” de la batterie est largement compensé par les kilomètres parcourus sans émettre.
Et non, les batteries ne finissent pas toutes à l’enfouissement. Elles se recyclent, se reconditionnent, et servent même dans des systèmes de stockage stationnaire. C’est un secteur en pleine évolution.
Soyez l’ambassadeur, pas le professeur
Inutile de convertir tout le monde sur-le-champ. Votre expérience personnelle est votre meilleur argument. Parlez de vos économies, du silence à bord, du plaisir de conduire. Dites comment vous rechargez, combien ça coûte (ou plutôt combien ça ne coûte pas), comment c’est simple une fois qu’on y a goûté.
Et si la conversation devient tendue, souriez… et souvenez-vous que pendant qu’ils font la file à la pompe, vous êtes déjà chez vous, branché, prêt pour demain.
Daniel Breton, président-directeur général de Mobilité Électrique Canada, a publié l’an dernier un livre très intéressant sur le sujet.
50 mythes et demi-vérités sur les véhicules électriques
Un livre à lire pour les électromobilistes qui veulent en savoir plus sur l’impact réel de leur VE avec des sources vérifiées. Disponible dans notre boutique en ligne.