Depuis que je surveille l’actualité automobile afin de voir ce qui s’en vient dans l’électrique, je tombe parfois sur des articles nous montrant des voitures concepts. Bien souvent, ça me décourage. C’est quoi ces autos de débiles pour l’amour du ciel ?
Leurs formes ne cherchent pas du tout à maximiser l’espace ni à offrir une bonne visibilité. Le débattement des roues dans les ailes est à peu près nul. Les jantes sont toujours immenses et les pneus minces comme des galettes. Dans la vie réelle, les routes ont des trous et des bosses !
Et quand je regarde les caractéristiques de ces voitures, c’est toujours la même chose : on ne parle pas de 100 ou 200 chevaux, mais de puissance démesurée : 400, 600, 800 chevaux.
Déconnectés
Le monde change. On redéfinit la mobilité. On cherche à créer un monde plus durable, on cherche à mettre sur le marché des voitures respectueuses de l’environnement et faciles à vivre.
Dans quel monde vivent les constructeurs automobiles pour concevoir des prototypes aussi déconnectés de la réalité ?
Qu’est-ce que ça nous prend comme voiture en 2020 ? Ce n’est pas très compliqué, il me semble. On veut des voitures qui ont une faible empreinte à la production, on veut des voitures sécuritaires, on veut des voitures à la fois compactes et spacieuses, on veut des voitures zéro émission avec une bonne autonomie et au même prix qu’un véhicule à essence.
Et ultimement, on veut une mobilité qui soit soutenable au niveau des ressources de la planète, avec des matériaux issus du recyclage et des batteries débarrassées des métaux controversés comme le cobalt.
C’est ça les enjeux de demain, non ? Tous les efforts devraient donc être mis pour concevoir des voitures qui respectent ces critères. Pourquoi les constructeurs continuent-ils à dépenser des fortunes dans la création de prototypes abracadabrants propulsés par des moteurs surdimensionnés ? Réveillez-vous misère !
Toujours plus
Dans nos sociétés occidentales, on a longtemps cru à la croissance infinie. Et dans l’industrie automobile, ça se traduisait par des véhicules toujours plus gros, toujours plus rapides et toujours plus puissants. Mais on réalise aujourd’hui que cette façon de penser nous conduit dans un cul-de-sac. Aujourd’hui, on est tous conscients qu’il faut changer notre vision des choses.
Mais attention, je ne dis pas qu’il faut mettre sur le marché des voitures ennuyantes, poussives et laides. Y’a moyen de concevoir des voitures dynamiques, amusante à conduire et respectueuse de l’environnement. C’est ça le défi à relever aujourd’hui.
Et c’est là-dessus que les constructeurs doivent travailler !
En terminant
Je comprends qu’on a tous au fond de nous-mêmes de vieux instincts qui nous font aimer les mécaniques viriles et la puissance brute. Et là-dessus je ne suis pas meilleur qu’un autre. Moi aussi le son d’un gros V8 ou les capacités d’un Jeep Wrangler m’impressionne. Mais le monde change ! Autant on ne se promène plus à cheval avec une carabine pour tuer des bisons, autant c’est fini en 2020 de se promener dans de gros véhicules bruyants, dangereux et polluants.
Certains constructeurs continuent à venir titiller nos bas instincts dans le but de faire du gros cash. Ils devraient avoir honte au même titre que les compagnies de tabac qui nous bombardaient de publicité dans les années 70 en nous faisant croire qu’on allait être plus heureux avec une cigarette au bec.
Heureusement, certains constructeurs semblent l’avoir compris et cherchent aujourd’hui à construire de bonnes voitures électriques pour le monde de demain. C’est le cas d’Elon Musk avec ses Tesla bien sûr, mais je pense aussi à la start-up Sono Motors et son étonnant modèle Sion muni de panneaux solaires (voir lien). Et même au groupe Volkswagen qui est la compagnie qui investit le plus présentement dans le but de créer toute une famille de voitures entièrement électriques.