L’hiver n’est pas tendre avec les voitures. Les modèles thermiques consomment davantage d’essence et les modèles électriques voient leur autonomie diminuer. Mais est-ce si terrible ? Avec une électrique de première génération comme la mienne, c’est sûr que ça demande davantage de vigilance qu’avec un modèle possédant 400 km d’autonomie comme la Chevrolet Bolt ! Avec ma Spark qui ne dispose que de 120 km, quand on perd quelques dizaines de kilomètres à cause du chauffage, du dégivreur arrière et du siège chauffant, ça fait mal !
Sur ma voiture, comme sur la plupart des voitures électriques, il y a ce qu’on appelle un estimateur d’autonomie. Son fonctionnement est simple : à chaque fois qu’on recharge notre voiture et qu’on la prend à nouveau, l’ordinateur de bord calcule la consommation de vos derniers déplacements pour prédire combien de kilomètres vous devriez être en mesure de faire aujourd’hui.
Ainsi, plus il fait froid (ou plus vous écrasez le champignon) et plus votre estimation sera basse le lendemain. Sur ma Spark, mon estimateur se promène habituellement entre 110 et 120 km l’été et entre 70 et 80 km l’hiver.
Vous vous demandez sans doute si j’en arrache en février avec une si petite autonomie ? (L’estimateur d’une Bolt frise les 300 km en hiver !) Honnêtement, je m’en tire assez bien. Habitant à Val-David dans les Laurentides, je me promène la plupart du temps dans un rayon de 30 kilomètres (Saint-Sauveur, Saint-Adèle, Sainte-Agathe) et j’ai assez d’autonomie pour faire mes « allers et venues » de la journée.
Quand je vais plus loin, comme à Saint-Jérôme, Sainte-Sophie ou Blainville, autant c’est facile de le faire sur une seule charge de mars à novembre, autant je dois m’arrêter quelques minutes à une borne rapide au retour durant hiver. Mais ce n’est pas les endroits qui manquent, il y a des bornes du Circuit Électrique à tous les 20 km sur le bord de l’autoroute 15 !
Enfin, quand je vais à Montréal, même s’il fait très froid, pas question de prendre ma Toyota Matrix ! Je me recharge juste un peu plus longtemps sur les bornes rapides afin compenser l’électricité que je perds avec tous les accessoires allumés (chauffage, dégivreur, siège chauffant, etc.)
Accessoires et VÉ
Pour revenir à mon thème de la semaine, il est vrai que tous ces accessoires consomment de l’énergie. Mais pas uniquement sur les voitures électriques ! Dans un véhicule thermique, tous ces appareils sollicitent l’alternateur (qui est une sorte de dynamo) et c’est le moteur à essence, bien sûr, qui travaille à produire cette électricité en faisant tourner l’alternateur qui envoie de l’électricité à la batterie 12 volts.
Ainsi, peu importe le type de véhicule, la consommation est toujours plus élevée en hiver. Vous dites que les batteries des VÉ sont moins performantes en hiver ? C’est vrai, mais les moteurs à combustion sont également moins performants et consomment davantage. En fait, tout est plus ardu en hiver. Même l’aérodynamisme des voitures est moins bon étant donné que l’air devient plus dense !
La bonne nouvelle ? Selon un article publié en janvier dernier par le club automobile allemand ADAC (une sorte de CAA européen), et repris par Automobile Propre, les accessoires automobiles reviennent bien moins chers à utiliser sur une voiture électrique que sur une voiture à essence.
La façon de calculer de l’ADAC a été simplifiée au maximum. À 100 km/heure, 1000 watts d’accessoires demandent 1 litre supplémentaire d’essence sur 100 km. Et pour les véhicules électriques, 1000 watts d’accessoires durant 100 km à 100 km/h demandent 1 kWh d’électricité.
J’ai donc repris leurs chiffres et j’ai mis nos tarifs d’électricité et d’essence. Si 1000 watts d’accessoires demandent un litre en une heure, ça revient donc à 1,15 $, soit le prix moyen du litre en ce moment. Et avec une voiture électrique ? Si 1000 watts d’accessoires fait perdre 1 kWh à la batterie en une heure, eh bien ça va vous coûter 10 sous ! Pourquoi 10 sous ? Tout simplement parce qu’Hydro-Québec nous vend l’électricité 0,10 $ le kWh !
En Allemagne, avec leur électricité à 18 centimes d’euro le kWh et leur essence à 1,40 euro le litre, 1000 watts d’accessoires durant 100 km revient à 0,27 $ CAD pour une voiture électrique et 2,15 $ CAD pour une voiture thermique.
Là, vous allez me dire qu’une voiture thermique produit sa propre chaleur via le moteur à essence, ce qui n’est pas le cas avec une voiture électrique. Vous avez raison, mais même si on ajoute un autre 2000 watts pour produite cette chaleur (selon les chiffres de l’ADAC et qui peut être moindre avec une voiture munie d’une pompe à chaleur), 2000 watts sur 100 km ne coûtent que 20 sous supplémentaires ! (2 X 10 sous le kWh.)
D’autres diront qu’il fait plus froid l’hiver au Québec qu’en Allemagne. Que 2000 watts ce n’est pas assez. C’est possible. Sur le site de RPM, on nous dit qu’une voiture électrique consommant 16 kWh aux 100 km en été peut voir sa consommation grimper jusqu’à 22 kWh en hiver. La différence est donc selon RPM de 6 kWh quand la température est vraiment basse. (6 X 10 sous = 60 sous)
Mon expérience personnelle ? Facile ! Quand je descends à Montréal avec ma Spark EV, ça me prend en moyenne 12 kWh d’électricité et quand je fais le même trajet en hiver, ça me demande jusqu’à 17 kWh, donc 5 kWh de plus, c’est-à-dire 50 sous. Avouez que ça reste très raisonnable comme prix !
Je ne suis pas un expert en la matière, mais si je tente de tirer une conclusion à tout cela, je vous dirais que si vous roulez 100 km à 100 km/h sur une autoroute québécoise en février avec une voiture thermique, ça vous coûtera probablement un litre et demi d’essence de plus (moteur moins performant + accessoires), c’est-à-dire 1,75 $ en mettant le prix du litre à 1,15 $.
Avec une voiture électrique, ça vous coûtera de 5 à 7 kWh d’électricité de plus, donc autour de 50 à 60 sous (à 10 sous le kWh). Évidemment, si on se recharge sur une borne rapide 400 volts, l’électricité va coûter plus cher, mais comme la plupart des recharges se font à la maison (et encore davantage en hiver, car on voyage moins), je ne vois pas le besoin d’en tenir compte.
Bref, l’article de l’ADAC montre que les accessoires coûtent chers à faire fonctionner sur un véhicule à essence. Quant au chauffage, même si c’est la batterie qui alimente le système, ça revient moins cher avec un VÉ.
L’électrique : moins cher à rouler, moins cher en hiver, moins cher tout le temps !
Site de l’ADAC lien
Tarifs de l’hydro : Lien
(Mes chiffres sont approximatifs bien entendu ! Il y a plein de facteurs qui jouent : température, vitesse, pneus, condition routière, taille de la voiture, etc.)