Pour lutter contre le réchauffement climatique, bien des Américains et bien des Canadiens (y compris des Québécois bien entendu) souhaitent voir leur pays se décarboner dans les années à venir.
Pour ce faire, il va falloir électrifier nos voitures, nos camions, nos usines, nos industries. Sauf que… ce ne sera pas suffisant. Tous les experts le disent : il va également falloir apprendre à réduire notre consommation d’énergie.
C’est connu, Canadiens et Américains sont les plus gros consommateurs d’énergie au monde. D’un océan à l’autre, nous émettons 14 tonnes de CO2 par année (par personne) alors que la moyenne européenne est de 7 tonnes et la moyenne mondiale 4 tonnes et demie.
Pourquoi en est-il ainsi ? Une partie de la réponse est simple : en Amérique, on ne fait attention à l’énergie. On consomme sans compter, on gaspille plus qu’ailleurs et on roule dans des véhicules trop gros.
Dans l’avenir, il est vrai que les énergies fossiles seront de moins en moins utilisées. Cependant, il est clair qu’au Canada et aux États-Unis on ne pourra pas garder le même style de vie et simplement électrifier nos usines, nos infrastructures, nos maisons et nos VUS. Ça nous prendrait des quantités astronomiques d’électricité issue de sources renouvelables.
C’est clair qu’on va devoir modifier nos habitudes à la grandeur de l’Amérique. Et même chez nous au Québec, malgré le fait que nous soyons choyés en énergie propre et renouvelable.
Mais attention ! Je ne dis pas qu’on va revenir à l’époque des Filles de Caleb. Pas du tout ! Il va juste falloir vivre un peu autrement. Comprendre que le bonheur ne vient pas uniquement avec une consommation d’énergie effrénée. Qu’on peut faire une très belle vie tout en étant et sobre en énergie.
Québécois et Canadiens vont donc devoir réduire un peu leurs habitudes énergivores : Monster House, chalet, VUS, VR, F-150, roulottes, bateaux, motoneiges, VTT, etc.
Mais comment faire pour amener les Nord-Américains à réduire leur consommation d’énergie sans pour autant qu’ils grimpent aux barricades en criant « liberté, liberté, liberté » ?
Je ne parlerai pas de climatisation, de surconsommation ou de voyages en avion, ce n’est pas mon domaine. Moi, ce sont les voitures. Comment peut-on donner envie aux Canadiens et aux Américains de non seulement rouler électrique, mais d’en profiter pour rouler dans quelque chose d’un peu plus petit ? (Viser la sobriété, quoi.)
Ailleurs dans le monde, des millions de personnes se contentent de plus petit. Pourquoi pas nous ? Sommes-nous trop à l’aise financièrement ? Peut-être ! Il est vrai qu’ici on peut se le permettre, alors que dans bien des pays c’est impensable. Les gens n’ont pas d’argent pour ce genre d’excentricité !
Pas besoin d’être fin psychologue pour comprendre que rouler dans de très gros véhicules en Amérique du Nord est une façon d’afficher son rang social. Dans certains pays, c’est le nombre de vaches qu’on possède, ici c’est la grosseur de notre pick-up ou VUS !
Eh oui, bien des citoyens Nord-Américains (et je nous inclus) en sont encore à ce stade. Mais ça achève selon moi. Je suis convaincu que chaque jour qui passe, des gars et des filles décrochent de cette attitude un peu enfantine.
La solution
En Amérique, on ne veut pas se faire imposer trop de lois. L’idée de payer une taxe spéciale (un malus) pour décourager les gens d’acheter de gros véhicules est très mal perçue. Qu’est-ce qu’on peut faire alors ? Au Japon, on a choisi une approche intéressante. On ne pénalise pas les gros véhicules, mais on a instauré une politique qui encourage l’achat d’une catégorie de véhicules plus petits qu’on appelle Keijidōsha (ou kei car).
Quelles sont les spécifications d’un « kei car » ? Pas plus long que 3 400 mm, pas plus large que 1 480 mm et un moteur pas plus puissant que 64 chevaux (47 kW).
Mais attention ! On n’oblige aucun Japonais à acheter un kei car, sauf que ceux qui s’en procurent un sauvent de l’argent sur leurs impôts, leurs assurances, leur immatriculation et les péages d’autoroutes. Résultats ? 38 % des voitures et camionnettes au Japon sont des kei cars. Et vous vous doutez bien que la majorité des constructeurs japonais en fabriquent.
En voici quelques-uns à essence :
•
Les Japonais ont-ils déjà exporté des kei cars en Amérique du Nord ? Pas vraiment, car le kei car est encore plus petit qu’une citadine américaine ! En fait, un seul vrai kei car a été vendu en Amérique du Nord et il s’agit du Mitsubishi i-Miev.
Mon idée
Je ne suis pas idiot ! Je sais bien qu’en Amérique on ne pourrait jamais créer un format de voitures aussi petit que les kei car, mais on pourrait quand même s’inspirer du concept et instaurer une catégorie de voitures électriques un peu plus grosses et qu’on étiquetterait « American ZEV light » par exemple.
Il faudrait que l’Amérique entière s’entende sur un format. Voici selon moi deux exemples de formats qui pourraient être proposés :
ZEV light, proposition no 1
4 mètres de long (4000 mm), 1700 mm de large. Avec un moteur de 125 kW maximum.
ZEV light, proposition no 2
4,4 mètres de long (4400 mm), 1800 mm de large. Avec un moteur de 175 kW maximum.
Ainsi, dans quelques années on abolirait les subventions actuelles. Ils y en auraient désormais que pour les acheteurs de la catégorie portant sceau « American ZEV light ». Qu’en pensez-vous ?
•
AJOUT
J’ai pensé l’an dernier m’acheter un vieux kei car avec l’idée de trouver des gens pour le transformer en VÉ (retrofit). Il est possible de les importer au Québec lorsqu’ils ont plus de 15 ou 25 ans. Un résident de Val-David vendait le sien. Finalement, j’ai laissé tomber cette idée et je me suis plutôt acheté une mini-moto Honda ! Mais ce projet n’est pas mort. Peut-être un jour !