Tout le monde le sait, le meilleur moment pour s’acheter une voiture à essence est le printemps. Le beau temps revient et on a tout l’été pour se balader, la bichonner et lui acheter quelques accessoires. En décembre, c’est moins drôle.
Que voulez-vous, l’hiver a toujours été une période difficile pour les voitures. Il y a la neige, le froid, les abrasifs. De gros morceaux de glace s’accumulent sous les ailes, la carrosserie devient sale en un rien de temps. Moi j’ai toujours évité de prendre possession d’une nouvelle voiture au début de l’hiver.
Est-ce mieux avec une voiture électrique ? OH QUE NON ! C’EST ENCORE PIRE !!! Prendre possession d’un VÉ juste avant l’hiver est la pire chose qui peut vous arriver ! Laissez-moi vous expliquer pourquoi.
Mais attention ! Ne paniquons pas trop vite, car mon but est également de vous expliquer comment passer au travers si la chance (ou la malchance !) vous fait vivre ce genre de situation.
•
Nous sommes le 4 décembre. Votre concessionnaire vous appelle pour vous dire que votre VÉ est enfin arrivé. Vous regardez dehors, il neige.
Que voulez-vous, il est normal que les concessionnaires reçoivent des voitures en décembre. Les usines ne fonctionnent pas que l’été ! Sauf qu’il faut bien se le dire, se faire livrer un VÉ en décembre, c’est comme une coche plus éprouvant qu’avec une voiture à essence. Pourquoi ?
Parce que les voitures électriques fonctionnent moins bien en hiver ? Parce qu’il fait froid à l’intérieur ? Parce qu’elles se débrouillent moins bien dans la neige ? Pas du tout ! En fait, tout se passe entre nos deux oreilles, mais l’impression est là quand même. Je le sais, je l’ai vécu en 2017 !
La raison principale de cette impression ? Hum… comment vous expliquer ça… c’est qu’une voiture à essence, une voiture traditionnelle, c’est comme un gros barbecue. Quand il fait très froid, ça peut être difficile à partir, mais une fois que c’est parti, ça boucane et ça chauffe ! C’est comme partir un feu de camp. Plus ça va et plus ça devient chaud. Ça finit même par devenir trop chaud !
Au début, avec une voiture à essence, on met le chauffage au max, mais rapidement, il faut le réduire. Je me rappelle quand j’avais des autos à essence et que je les laissais rouler longtemps, la neige se mettait à fondre au dessus du capot, autour des essuie-glace, des vitres latérales, un peu partout. Non, ce n’était pas la chaleur qui manquait !
C’est connu, une voiture à essence gaspille sans cesse de la chaleur. Hiver comme été. Pas pour rien qu’il y a un radiateur à l’avant, c’est pour évacuer cette chaleur. Si le radiateur cessait de fonctionner, le moteur brûlerait !
•
Bref, c’est à cela que nous sommes tous habitués. Que se passe-t-il lorsqu’on se retrouve avec un véhicule électrique début décembre ? Rien de grave, je vous assure ! C’est même fascinant de voir qu’un moteur électrique ne semble jamais avoir froid et que le dégivrage fonctionne aussi bien que dans une voiture à essence. Et non, on ne gèle pas dans l’habitacle. On met le chauffage à 21 ºC ou 22 ºC et on est bien. Sauf que… comment dire… on n’a pas de chaleur en extra…
Et ça, je vous dirais que ça demande une certaine période d’adaptation. Par exemple, depuis que je roule en électrique, je déneige un peu mieux mon capot et mes essuie-glace, car je sais que l’avant de ma voiture ne deviendra jamais une grosse bouillotte chaude !
Prendre possession d’un VÉ au printemps est plus agréable, car on a tout l’été pour découvrir les avantages de ce type de motorisation. Ensuite, une fois arrivé en décembre, le fait de se rendre compte qu’il faut déneiger un peu mieux les essuie-glace semble un détail insignifiant. Par contre, lorsqu’on vient tout juste d’avoir son premier VÉ, ce manque de chaleur peut créer… comment dire… une petite angoisse.
D’autant plus que non seulement un VÉ produit moins de chaleur, mais son autonomie descend rapidement à cette période-ci de l’année. Quand on vit ça pour la première fois, ça fait peur ! Il va de soi que cette peur disparait vite, mais pour quelqu’un qui commence à rouler en électrique en même temps que l’hiver s’installe, c’est comment dire… une initiation un peu « hard » !
Même pour ceux qui recevront leur VÉ en janvier ou février, il y a un petit choc à assumer. C’est qu’en sortant votre VÉ dehors pour la première fois, celui-ci indiquera son autonomie d’été et non son autonomie d’hiver. Pourquoi ? Parce que votre VÉ ne sait pas encore qu’il va se retrouver en hiver ! Il aurait pu être acheté par un résident de Miami ou de Los Angeles !
Ainsi, après une journée, l’estimateur (GOM) va se mettre à descendre. L’ordinateur va se dire : « espérons que la deuxième journée soit meilleure ». Et ce n’est qu’après quelques jours que l’ordinateur va conclure : « ben coudonc, ça l’air qu’il fait toujours froid par ici ! » Et l’autonomie passera progressivement de 400 km à 300 km, ou à 250 km si vous n’avez pas de thermopompe.
Pour un débutant, ça peut faire peur. Mais en réalité, est-ce si dramatique ? Bien sûr que non ! Je dirais même que ce sont de fausses peurs. Selon Statistique Canada, 9 automobilistes canadiens sur 10 parcourent moins de 60 km par jour ! (Selon Clean Energy Canada.)
Et on oublie jamais que les VÉ se rechargent la nuit et qu’à tous les matins, notre batterie est à 100 %.
•
En terminant, voici ce que vous devriez retenir si votre concessionnaire vous appelle pour vous dire que votre VÉ est arrivé :
• Dites-vous bien qu’un VÉ fonctionne aussi bien en hiver que n’importe quelle voiture à essence.
• Ne vous gênez pas pour garder l’habitacle aussi chaud qu’avec votre ancienne voiture. Le système de chauffage d’un VÉ est fait pour chauffer !
• Ne vous mettez pas en mode ÉCO l’hiver, car bien souvent ça réduit la puissance du chauffage. Il n’y a aucune raison d’avoir froid dans une voiture électrique !
• Même si vous prenez un grand pourcentage de votre batterie pour chauffer, ça ne fait rien ! Ça reste beaucoup plus économique qu’avec une voiture à essence et ça n’endommage ni la batterie ni la voiture.
• Dans la plupart des VÉ, il y a un bouton de dégivrage (pas celui pour la lunette arrière, un autre). Dès que vous voyez de la buée se former dans le pare-brise, ne vous gênez pas pour l’activer. Toute l’énergie ira alors au dégivrage et ça fonctionne très bien !
• Vous partez un peu loin et on est en janvier ? Aller voir sur Google Map la distance que vous avez à parcourir. Si vous avez 150 km à faire et que vous savez que votre voiture peut faire 200 km en hiver, ne vous inquiétez pas, vous allez le faire ! (Gardez-vous par contre un 30 km de jeu.)
• Vous vous sentez quand même inquiet ? Trouvez sur Internet une borne rapide en chemin et arrêtez-vous quelques minutes. Une petite pause ne fait jamais de mal à personne et ça va vous rassurer ! Attendez toutefois d’être sous les 40 %. Une batterie réchauffée et plus vide se recharge plus rapidement.
• Ne vous gênez jamais pour réchauffer votre voiture avant de partir, alors qu’elle est encore branchée. Cette pratique ne crée aucune pollution, ne coûte pas cher et augmentera votre autonomie.
Et bon hiver en voiture électrique !