Avouez que c’est triste de constater que notre beau grand pays, le Canada, est l’un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre de la planète.
Qui ose affirmer une chose pareille ? Ça ne peut être plus fiable comme information, ça provient de la réputée Banque mondiale.
Comment arrive-t-on à ce résultat ? Eh bien, pour chaque pays, on regarde comment les gens se chauffent, comment l’électricité est produite, combien il y a de voitures sur les routes, quelles sont les secteurs d’activités, comment les marchandises se transportent et ce que les gens achètent et mangent.
Bref, on calcule tout afin de connaître les émissions totales d’un pays et on divise ça par le nombre d’habitants. Et pour le Canada, ça donne 15,4 tonnes, ce qui nous place parmi les dix pires pays au monde ! Regardez ce tableau :
Classement des 10 pays émettant le plus de GES au monde par habitant
Vous allez me dire : comment peut-on produire 15,4 tonnes de CO2 par habitant alors que ce gaz est très léger ? En fait, c’est par la magie de la combustion.
Prenons le bois. C’est lourd, mais quand on le brûle, il ne reste que des cendres. Où est passé le poids des bûches ? Il n’a pas disparu ! Rien ne se perd, rien ne se crée. Il s’est tout simplement transformé en fumée !
Même chose pour l’essence. Quand on met 40 litres d’essence dans sa voiture, c’est très lourd. Si on vous demandait de soulever 40 litres d’essence, vous auriez de la difficulté à le faire ! Pourtant, ce n’est pas long que votre réservoir est vide. Que s’est-il passé ? Eh bien, il s’est transformé en fumée !
Pire encore, en brûlant, le carbone présent dans l’essence se combine à l’oxygène, créant une molécule (CO2) trois fois plus lourde ! 40 litres d’essence (30 kg) produisent 92 kg de CO2 !
Heureusement que le Canada n’est pas un pays trop peuplé. On produit beaucoup de GES, mais de nombreux pays en produisent davantage, car ils sont beaucoup plus nombreux.
Classement des 10 pays émettant le plus de GES au monde (en millions de tonnes)
Comme vous voyez sur ce tableau, on arrive en 10e position. On pourrait se rassurer en se disant qu’on n’est pas le pays qui envoie les plus de GES dans l’atmosphère. C’est vrai, mais ce n’est pas une raison pour ne rien faire !
Dites-vous qu’il y a quand même 195 pays dans le monde dont plusieurs ont une population bien supérieure à la nôtre et on arrive quand même à se retrouver dans les dix pays qui émettent le plus de GES au monde !
Bref, nous devons absolument améliorer notre bilan. D’autant plus que de nombreux pays tout aussi industrialisés que le nôtre réussissent à faire beaucoup mieux. Prenons par exemple la France ou l’Union européenne qui arrivent respectivement à 4,5 tonnes et 6,1 tonnes par habitant. C’est pas mal mieux que nous avec nos 15,4 tonnes !
Heureusement, le Québec fait meilleure figure étant donné que nous chauffons et climatisons à l’électricité et que notre production hydroélectrique est propre. Nous émettons donc moins de GES que la moyenne canadienne, soit 8,7 tonnes par habitant.
C’est quand même beaucoup ! Comment la France arrive-t-elle à 4,5 tonnes ? Il y a des choses simples à mettre en évidence comme le fait que la France est un pays plus petit, moins froid et alimenté au nucléaire. Mais ça n’explique pas tout. Il y a le mode de vie des Français qui est plus sobre.
À commencer par la taille de leurs voitures bien entendu, mais aussi grâce à une mentalité différente qu’ici. Là-bas, on fait attention pour ne pas gaspiller l’énergie. La première fois que je suis allé en France, j’ai été surpris en arrivant dans les hôtels de voir que les corridors étaient dans l’obscurité. Il faut allumer une lumière qui s’éteint toute seule après une minute. On ne verrait jamais ça ici ! Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Chez nous, on en mène large ; grosses autos, gros bateaux, grosses maisons, grosses portions de nourriture. L’hiver, on chauffe à 22 ºC qu’on soit ou pas dans la maison. Est-ce parce que l’Europe a connu des temps difficiles qu’on fait davantage attention ? Peut-être.
Le problème no 1 au Québec : la combustion d’essence
Jetons en terminant un coup d’oeil au tableau ci-dessous. On voit dans quels domaines les Québécois produisent le plus de gaz à effet de serre. (J’ai ajouté trois flèches.)
On voit que ce n’est pas dans le logement, les soins de santé ou les meubles et équipements ménagers que l’on produit le plus de GES. C’est définitivement dans trois catégories bien précises :
1. Bleu foncé. Combustion directe (essence, mazout, gaz naturel), 3,8 tonnes, 44 %.
2. Vert foncé. Transport (achats de véhicules, pièces et services), 0,8 tonne, 10 %.
3. Bleu gris. Consommation d’aliments (nourriture et boissons), 1,5 tonne, 18 %.
On voit très bien avec ce tableau que pour diminuer nos émissions de CO2, la chose la plus importante à faire est de brûler le moins d’énergie fossile possible. Oui, d’accord, la voiture électrique n’est pas l’unique solution, mais c’est le point de départ d’un monde sans GES !
Sources :
• https://www.bp.com/content/dam/bp/business-sites/en/global/corporate/pdfs/energy-economics/statistical-review/bp-stats-review-2021-full-report.pdf
• https://statistique.quebec.ca/fr/fichier/empreinte-carbone-menages-quebec-estimation-consommation.pdf
• https://donnees.banquemondiale.org/indicator/EN.ATM.CO2E.PC?name_desc=false
• https://climate.selectra.com/fr/empreinte-carbone/pays-pollueurs