Photo : Le ministre Pierre Arcand à une entrevue de TVA Nouvelles sur la révision du programme de subvention à l’achat de VÉ (voir : Disparition de la subvention à l’achat de VÉ?).
Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!
Sylvain Juteau
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Comme ça, la nouvelle politique énergétique inclurait une baisse des rabais à l’achat et la location de véhicules électriques?
Comme ça, selon le ministre Arcand, « Notre objectif, c’est aller le plus rapidement possible au moins avec 25 % du parc des véhicules au Québec, donc à peu près un million de véhicules »?
Comme ça, le gouvernement du Québec va demander aux constructeurs de faire un effort de marketing?
Eh bien, tout ça ne tient pas debout.
D’abord, je ne peux comprendre comment il est possible que si tôt dans la consultation sur la stratégie énergétique (elle n’a débuté qu’il y a une couple de semaines), on en soit DÉJÀ rendu à évoquer une baisse des rabais et des subventions à l’achat de véhicules électriques.
Si le gouvernement en est réellement déjà rendu à considérer d’abaisser les montants disponibles en subventions sans réglementation forçant les constructeurs à vendre un certain quota de véhicules électriques, on peut sincèrement se poser des questions sur le sérieux du gouvernement en matière d’électrification des transports.
M. Arcand ne peut dire qu’il veut faire en sorte qu’un million de véhicules électriques circulent sur les routes du Québec le plus rapidement possible tout en :
– coupant les rabais à l’achat de véhicules électriques;
– ayant éliminé les rabais à l’achat de taxis électriques;
– ne forçant pas les constructeurs à vendre une certaine quantité de véhicules électriques;
– n’appuyant financièrement à peu près aucun projet de véhicules ou de technologies liées à l’électrification des transports.
Récapitulons :
516 millions $ ont été consacrés par le gouvernement Marois à l’électrification des transports pour une période de 3 ans. Comme ce programme a été lancé à la fin de l’année 2013, on peut considérer que les rabais pour les 2000 véhicules électriques vendus en 2014 ont été pris à même ce budget. Si nous considérons que TOUS CES VÉHICULES ÉTAIENT 100 % ÉLECTRIQUES (ce qui n’est pas le cas), cela donne un montant total de 16 millions $.
Ajoutons les rabais à l’achat et à l’installation de bornes électriques. Si on pousse à fond, et disons que 2 000 bornes ont été achetées en 2014, on peut ajouter un autre montant de 2 millions $.
Ajoutons les appuis financiers à AddÉnergie (5 millions $), Volvo-Novabus (12 millions $) et quelques autres projets plus modestes annoncés sous le gouvernement Marois.
Nous arrivons à un total de plus ou moins 37 millions $.
Reste un peu moins de 480 millions $.
Comme l’Institut du Transport Électrique, le Secrétariat à l’Électrification des Transports et les rabais pour taxis ont tous été éliminés par le gouvernement Couillard, quel autre montant a été dépensé en électrification des transports depuis un an?
Des grenailles.
Hydro-Québec paie un petit montant pour quelques bornes de niveau 3, les bornes de niveau 2 étant payées par les entreprises.
Et ensuite? À peu près rien. Du travail de collaboration entre le Québec et la Californie, quelques appuis pour quelques colloques et événements, mais aussi, et surtout, des affirmations comme quoi on veut que le Québec se rende dès que possible à 25 % de sa flotte de véhicules qui soit électrique.
Ah oui.
2 millions $ pour 6 autobus scolaires électriques.
Et pendant ce temps, tous les Lito Green Motion, LTS Marine, Campagna Motors, TM4, Kargo, Precicad, Elmec et tutti quanti attendent… et s’alignent vers des fermetures, des faillites ou des déménagements.
Le plus rapidement possible, 1 million de véhicules électriques au Québec?
M. Arcand, en tout respect, tout cela ne tient pas debout.
