Comme la plupart des fans de voiture, le fils apprécie le bruit des pétarades, les grincements de pneus et le grondement des échappements, reliquats de notre culture nord-américaine ayant baigné dans le V8. En passant, il aime aussi rouler avec la musique techno à fond, ce qui est insupportable, plutôt que bercé par le gros rock sale de mes années adolescentes.
L’autre jour, en commençant notre escapade vers Sainte-Adèle, nous avions négocié Highway To Hell en traversant Montréal, tout de même plus écoutable que la techno. Mais ça n’a pas duré, dès la sortie de la ville, j’ai forcé le retour au calme total dans l’habitacle. Et j’ai découvert une des vertus de la conduite électrique : le silence!
Et quel silence. Dans ce premier essai prolongé avec une Volt 2014, le silence m’a totalement charmé. On se croyait dans un planeur (une belle image, mais je réalise que je n’ai jamais mis les pieds dans un planeur). Même le fils a fini par trouver cela de son goût.
Et de manière étonnante, à bout de batterie à l’approche de Sainte-Adèle, lorsque la motorisation pétrolifère s’est activée, elle était assez peu audible. S’agissant d’une génératrice, j’imagine que l’impact sonore n’est pas le même que s’il faut transmettre la propulsion.
Il s’agit aussi d’un relatif silence aérien : avec le coefficient aérodynamique de 0.28, les bruits de soufflerie de la Volt me semblent réduits à peu de chose, surtout à basse vitesse. Autour du lac, c’était fantastique comme effet.
Attention : silence!
Ce silence oblige en retour à la prudence, parce que la voiture est tout aussi silencieuse… à l’extérieur. Si les piétons l’entendent généralement approcher en raison de la friction des pneus, en revanche les cyclistes ne perçoivent pas facilement l’approche.
D’où l’intérêt de ce klaxon secondaire, plus discret et commandé à gauche du volant, qui permet d’alerter piétons, cyclistes et autres motorisés humains, sans les faire sauter à tout coup. Il s’agit d’un délicat avertissement sonore, audible mais pas agressant.
Étant moi-même plutôt allergique à cette plaie qu’est la pollution sonore, de plus en plus présente en ville, je constate avec plaisir que de conduire électrique ne sera pas qu’un baume pour l’environnement, mais aussi pour mes oreilles. Et en conséquence, peut-être aussi pour mon cœur.
Coeur et pollutions
On reconnaît de plus en plus que la pollution atmosphérique est une des causes de la maladie cardiaque. Il existe ainsi une corrélation entre la pollution ambiante et le taux d’infarctus.
Or, la pollution sonore est aussi nocive pour le cœur : son niveau a déjà été corrélé avec le taux d’infarctus, comme dans cette étude où l’on mesurait le lien entre les bruits d’avions et les crises cardiaques. Si on transpose pour Camaro avec muffler transformé, ça doit ressembler. Par ailleurs, il y a aussi un lien entre pollution sonore et pollution aérienne.
La voiture électrique ne nous épargne pas seulement de la pollution aérienne, mais en même temps de la pollution sonore, contribuant à engendrer un meilleur environnement pour le coeur.
Sans compter la question du stress, un facteur de risque traditionnel pour la maladie cardiaque, bien reconnue. Or, comme les voitures électriques contribuent il me semble à rendre plus zen les conducteurs de voitures électriques que la moyenne des ours, ça ne doit pas être mauvais pour le coeur non plus.
En tout cas, même si j’en connais encore assez peu, ceux rencontrés sur le circuit Gilles-Villeneuve au printemps dernier, à l’occasion de l’événement Branchez-vous 2014 n’avaient rien d’agressif dans leur attitude ou leur conduite.
Je parie même que le taux de rage au volant est plus bas chez les conducteurs électriques. Y a-t-il des statistiques quelque part sur le sujet? Parce que la conduite électrique a quelque chose d’apaisant.
Une triple protection
Point de vue santé, la voiture électrique est donc triplement protectrice face aux maladies du cœur, parce qu’elle diminue la pollution atmosphérique, qu’elle apaise le stress de la conduite (selon mon hypothèse) et qu’elle atténue la pollution sonore.
La voiture électrique pourrait donc allonger l’espérance de vie des conducteurs électriques. Si cela se vérifie un jour, je l’aurai dit en premier.
Alors, sans souhaiter malheur à quiconque ni tomber dans des prévisions douteuses, peut-être qu’éventuellement, la meilleure santé favorisée par les voitures électriques contribuera à la prédominance éventuelle de leurs conducteurs. Nous les aurons à l’usure.
Alain Vadeboncoeur