Vendredi dernier, M. Marc Bourcier, député de Saint-Jérôme et porte-parole de l’opposition officielle à l’Assemblée Nationale en matière d’électrification des transports, a présenté un plan pour que 100% des autobus scolaires passent à l’électricité d’ici 2030*. Nous en sommes présentement à moins de 1%, comme je le rappelais dans mon texte publié il y a quelques jours.**
Ne soyez pas surpris de ne pas en avoir entendu parler puisqu’aucun journaliste d’un média traditionnel n’a daigné se présenter à cette conférence de presse. Pas assez croustillant, je présume. C’est pourquoi, comme nombres de nouvelles en matière d’électrification des transports passent inaperçues dans les médias traditionnels, RoulezElectrique.com prend soin de les diffuser.
En point de presse, M. Bourcier a détaillé ce plan en 5 grandes mesures :
1- Bonifier le programme de soutien financier au déploiement des autobus scolaires électriques. Le gouvernement libéral a annoncé que le rabais unique accordé à l’achat d’un autobus scolaire entièrement électrique passera, entre 2018-2019 et 2020-2021, de 125 000 $ à 105 000 $. Nous maintiendrons ce montant à 125 000 $.
2- Réserver la prolongation des contrats de transport d’élèves de 5 à 8 ans aux autobus scolaires électriques.
3- Mettre en place un crédit énergétique d’Hydro-Québec pour réduire la facture d’électricité des opérateurs d’autobus scolaires électriques.
4- Mettre en œuvre la technologie du « véhicule vers le réseau » (vehicle-to-grid ou V2G), qui consiste à réinjecter l’électricité contenue dans les batteries d’un véhicule électrique dans le réseau électrique durant les périodes de stationnement ou de fortes demandes énergétiques. Au terme de la durée de vie d’un autobus, on aura revendu à Hydro-Québec une quantité d’électricité équivalente à sa valeur à neuf.
5- Mettre en place des conditions favorisant la naissance de champions industriels québécois dans l’industrie du transport scolaire électrique.
Aux yeux de M. Bourcier, le transport scolaire est le créneau le plus adapté à une électrification complète, notamment en raison des courtes distances à parcourir et du temps disponible, entre les déplacements du matin et du soir, pour la recharge. « Notre vision, c’est de voir une première génération d’élèves québécois ne rouler qu’à l’électricité! », a?t?il confié.
« Au Parti Québécois, nous faisons le choix du virage vers les autobus scolaires électriques québécois. C’est le seul choix économique et environnemental logique. Si le gouvernement libéral voulait réellement appuyer la transition vers les transports électrifiés et appuyer le génie québécois, pourquoi a?t?il agi à leurs dépens en favorisant les autobus scolaires au diésel importés des États-Unis? Les mauvaises décisions du gouvernement libéral ont considérablement ralenti la transition vers les autobus scolaires électriques, en plus d’avoir facilité le travail des entreprises qui vendent des autobus au diésel », a conclu Marc Bourcier.
Ces mesures seront-elles suffisantes pour atteindre l’objectif de 100% d’autobus scolaires électrique d’ici 2030? Trop tôt pour le dire, mais cela constitue certainement un bon point de départ.
* : https://www.youtube.com/watch?v=w2eiYRKC5H8
**: http://roulezelectrique.com/autobus-scolaires-electriques-plutot-subventionner-le-diesel/
Daniel Breton
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Premier chroniqueur spécialisé en véhicules verts au Canada, Daniel Breton est aujourd’hui président et chef de la direction de Mobilité Électrique Canada, blogueur et consultant en matière d’énergie, d’environnement et d’électrification des transports. Sa carrière politique comme député à l'Assemblée nationale, puis comme ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs a été marquée par son implication envers l’environnement. C’est en tant qu’adjoint parlementaire de la première ministre du Québec qu’il a été responsable de la Stratégie d’électrification des transports. Daniel a été chroniqueur sur de nombreuses plateformes reconnues (journaux, télévision et sites Web) et a donné plusieurs conférences sur l’énergie et les transports verts. Mentionnons également qu’il a été conférencier invité au Bangladesh à l'occasion du Sommet de Copenhague, président fondateur du groupe Maîtres chez nous-21e siècle (MCN21) ainsi que coordonnateur et porte-parole de la Coalition Québec-Vert-Kyoto.