Voitures électriques

Témoignage : la traversée du parc de La Vérendrye en véhicule électrique

Par Dany Bougie/
Bonjour ! Depuis l’été dernier, je suis propriétaire d’une Chevrolet Spark EV. Comme son autonomie n’est que de 130 kilomètres, je pensais l’utiliser uniquement pour me rendre à mon travail. Toutefois, j’ai découvert qu’on pouvait facilement se recharger en chemin grâce aux bornes de recharge rapide (BRCC) et que ça se faisait très rapidement sur les véhicules comme le mien (10 à 15 minutes).
Plus intéressant encore, je me suis rendu compte que le Circuit électrique ajoutait sans cesse de nouvelles bornes rapides dans toutes les régions du Québec !
J’ai donc décidé de partir à l’aventure… occasionnellement. Une aventure qui demande un peu de planification, j’en conviens, mais pas beaucoup d’argent. Une recharge rapide permet de faire une centaine de kilomètres pour aussi peu que 2,50 $.
Ainsi, après quelques ballades, j’ai décidé le 21 juin dernier de me rendre en Abitibi en traversant le parc de La Vérendrye avec mes deux enfants. Un de mes cousins m’avait promis qu’il viendrait me chercher avec sa dépanneuse si je ne me rendais pas ! J’ai donc sauté sur l’occasion…
C’était en même temps une occasion intéressante pour moi de récolter des données et de les partager avec tous les propriétaires de véhicules électriques désirant se rendre là-bas.
 

Un départ facile
La Spark EV est un véhicule électrique de première génération offrant 130 km d’autonomie en situation estivale, soit l’autonomie hivernale d’une Hyundai Ioniq 2019 ou d’une Volkswagen e-Golf, deux voitures vendues pour un peu moins de 40 000 $.

Je suis parti de Pointe-Calumet avec mes deux enfants, Félix 13 ans et Olivier 8 ans. J’ai pris la 640, puis la 15 vers le nord. Au début, ce périple se fait très facilement. Beaucoup de bornes rapides peu distancées les unes des autres. Si la borne est prise, il est facile de faire une vingtaine de kilomètres jusqu’à la prochaine.

Il en va ainsi jusqu’à Mont-Tremblant (Saint-Jovite). Ensuite, les choses se compliquent. L’autre borne rapide étant située à Mont-Laurier, soit 105 km plus loin !

Segment Mont Tremblant/Mont-Laurier
Quoique le niveau sécurité ne soit pas critique étant donné la présence de quelques bornes 240V entre les deux villes, j’ai quand même décidé de recharger ma voiture à 100% (d’habitude on arrête à 80% sur une borne rapide) afin de mettre toutes les chances de mon côté.
 

Borne ordinaire (240 volts)   —   Borne rapide (50 000 watts)

 
J’ai fait le trajet en conduite ECO, c’est-à-dire en accélérant doucement et en ne dépassant pas la vitesse permise. Malgré tout, à cause des nombreuses côtes, je suis arrivé à destination avec seulement 13 km restants ! Disons que ç’a été un peu juste !
Si le circuit électrique ajoutait une borne rapide à mi-chemin, par exemple à Rivière-Rouge, ça serait plus rassurant.
Segment Mont-Laurier/le Domaine
Étant donné que la prochaine étape à parcourir était de 109 km sans aucune possibilité de recharge, je me suis donc rechargé à nouveau à 100% sur la borne rapide de Mont-Laurier.

Au milieu du Parc, il y a une halte qu’on appelle le Domaine. Pas de borne rapide à cet endroit, uniquement une borne 240V. C’est ce que l’application Plugshare me disait. J’avais donc décidé à l’avance que moi et mes deux enfants allions dormir là…

Le trajet fut cette fois-ci encore plus difficile. Avec une température extérieure froide et de nombreuses côtes, j’ai terminé le trajet avec seulement 7 km !!! Pas de quoi rassurer un propriétaire de Ioniq ou d’e-Golf de s’y rendre en hiver !

 

Segment Le Domaine/Louvicourt
Le lendemain matin, je savais que je devais faire 148 km avant d’atteindre la prochaine borne rapide située à Louvicourt, village situé à une trentaine de kilomètres de Val d’Or. Le problème, c’est que ma voiture n’a que 130 kilomètres d’autonomie ! Je devais donc faire très très attention. J’espérais au moins pouvoir rouler jusqu’à l’Accueil Nord situé à 126 km du Domaine. Il y avait de l’électricité là-bas.

J’ai roulé pas trop vite en surveillant sans cesse le nombre de kilomètres restants. Ça baissait plus vite que je l’espérais. Rendu au kilomètre 426, j’ai aperçu une maison et des bâtiments du gouvernement. Je me suis arrêté. Pas d’électricité. J’ai regardé à nouveau mon GPS, il me restait 26 km à faire pour arriver à l’Accueil Nord et ma voiture indiquait 24 km.

J’ai roulé tranquillement jusqu’au kilomètre 434. Il y avait une aire de repos pour les camionneurs, mais toujours pas d’électricité. L’Accueil Nord était maintenant à 18 kilomètres. J’ai regardé ce qu’il me restait. J’ai compris alors qu’il était impossible pour moi d’y arriver. J’ai donc appelé mon cousin et sa dépanneuse…

Pour sécuriser ce trajet, je suggère donc une borne 240 volts au km 434. Je sais qu’il n’y a pas d’électricité à cet endroit, mais comme il y en a à l’Accueil Nord, il suffirait d’ajouter 18 km de ligne électrique jusqu’à cette halte.

 

La Spark de Dany Bougie sur la dépanneuse de son cousin !

 
En résumé
Pour se rendre en Abitibi en une journée avec des voitures possédant 200 kilomètres d’autonomie comme la Ioniq ou la e-Golf (ou l’été seulement avec un VÉ de première génération), il manque 3 bornes rapides (une à mi-chemin entre Tremblant et Mont-Laurier, une à l’entrée du Parc et une au milieu du Parc) plus une borne 240 volts au kilomètre 434.

Ceci permettrait à tous les électromobilistes de faire Montréal/Val-d’Or (ou l’inverse) en moins de 9 heures.

Quant à moi, mon cousin a dû venir me reconduire le mardi suivant avec sa dépanneuse à l’entrée du parc afin que je puisse revenir chez moi… en deux jours !

Dany Bougie
Pointe-Calumet
 

De retour à la maison, la famille au grand complet !

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