Aujourd’hui le physicien Pierre Langlois tient à réagir face au scepticisme, qu’il juge excessif, exprimé par certains lecteurs suite à la diffusion de ses infolettres traitant du réacteur e-CAT d’Andrea Rossi.
Dans le cadre d’une entente nouée avec le physicien Pierre Langlois , Éco-Énergie à Montréal et Roulezelectrique ont obtenu le privilège de vous présenter le contenu intégral des infolettres qu’il publie sur une base régulière. Mentionnons que Pierre Langlois est consultant en mobilité durable, auteur et conférencier. Il est d’ailleurs l’auteur du livre Rouler Sans Pétrole, publié aux Éditions MultiMondes. On a pu l’apercevoir au petit écran dans des reportages consacrés aux hybrides rechargeables et aux batteries et voitures électriques, à l’émission Découverte, entre autres, où il a témoigné en tant qu’expert. Il a également siégé sur le comité aviseur responsable d’appuyer Daniel Breton dans le développement de la politique d’électrification des transports du Québec. Un gros merci à lui.
E-Cat et LENR : c’est très sérieux! Le scepticisme excessif nuit à la science.
Bonjour à tous
Récemment j’ai rédigé quatre infolettres sur les résultats récents d’expériences menées sur le réacteur E-Cat d’Andrea Rossi par six chercheurs professionnels de trois institutions renommées (U. De Bologne, U. d’Upsala et l’Institut royal de technologie de Stockholm).
Comme plusieurs d’entre-vous le savez, mes infolettres paraissent également sur le site Roulez Électrique à http://roulezelectrique.com/ et sont archivées avec les commentaires des lecteurs auxquels je réponds souvent. Toutes mes infolettres sont regroupées ici http://roulezelectrique.com/tag/pierre-langlois/ . J’ai diffusé cette information à un auditoire intéressé par l’électrification des transports, sachant très bien que c’est lié, car recharger une voiture électrique avec des centrales au charbon c’est pas gagnant. Les véhicules électriques acquièrent véritablement leurs lettres de noblesse lorsqu’on utilise de l’énergie renouvelable ou du moins non polluante. D’ailleurs Elon Musk, le président de Tesla Motors l’a bien compris puisqu’il a également démarré une compagnie de panneaux solaires Solar City, et que plusieurs de ses superchargeurs sont alimentés en électricité avec les rayons du soleil.
Si vous prenez le temps de lire les commentaires de mes infolettres sur le blogue Roulez Électrique, vous verrez qu’il y en a quelques uns qui sont très agressifs et dénigrants à mon égard. On me traite de crédule voire de stupide pour adhérer à de telles bêtises, et on demande même à «Roulez électrique» de retirer mes infolettres sur le E-Cat car mes dernières infolettres nuiraient à leur réputation.
Je suis ouvert à un dialogue constructif avec les gens qui n’ont pas la même opinion que moi, mais quand je vois qu’il n’y a que du dénigrement et aucun argument scientifique, je cesse l’échange. Mais de tels propos peuvent induire des doutes et un scepticisme mal avisé chez ceux qui ne connaissent pas le dossier. Alors j’ai décidé de vous donner un peu plus d’information afin que vous puissiez juger par vous-même.
Je sais que le dossier des réactions nucléaires à basse énergie (autrefois appelé fusion froide) est très mal connu et je suis vraisemblablement un des seuls au Québec qui a suivi ce dossier de près. J’y ai passé certainement l’équivalent de plus de 6 mois à temps plein depuis une vingtaine d’années: lecture d’articles et comptes-rendus, lecture de livres, recherche sur Internet et rencontres avec les chercheurs dans le domaine.
Ma conclusion c’est que les réactions nucléaires à basse énergie (LENR dans la littérature scientifique anglophone) sont bien réelles et ont été validées depuis 1989 par quelques centaines de chercheurs de quelques dizaines de centres de recherche universitaires et industriels dans une douzaine de pays. Ces chercheurs ont obtenus des résultats positifs démontrant qu’il se dégage beaucoup plus d’énergie sous forme de chaleur que l’apport d’énergie électrique, au delà de ce que les réactions chimiques peuvent produire. Ils ont également fait ressortir très clairement les évidences de réactions nucléaires, principalement des transmutations d’atome et des changements isotopiques importants. Et enfin, les matériaux utilisés ne sont pas radioactifs et il se dégage que des quantités infimes de radiations facilement bloquées par les contenants dans les expériences. À noter que l’hydrogène ou son isotope le deutérium sont toujours présents dans les expériences, de même qu’un métal qui peut l’absorber dans sa structure cristalline, comme le palladium ou le nickel.
Voici les livres disponibles sur le sujet (photo ci-dessous). J’ai lu les quatre du haut intégralement et les trois du bas en diagonale.
En plus des livres, vous pouvez télécharger gratuitement plus de mille documents (articles, comptes-rendus et diapos de présentation, en pdf) sur le site suivant qui en catalogue plus de 3500. Je m’en suis tappé une centaine.
http://lenr-canr.org/wordpress/
La communauté LENR est constituée de quelques centaines de chercheurs d’un peu partout dans le monde qui ont validé eux-même la véracité des phénomènes LENR dans leur laboratoire. C’est leur motivation pour continuer. Ils se rencontrent aux conférences internationales ICCF (International Conference on Cold Fusion initialement, mais on a gardé le même acronyme) qui se tiennent à tous les 18 mois environ, en alternance entre l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie. J’ai assisté au ICCF 10 en 2003 à Cambridge près de Boston. La prochaine, ICCF 19, aura lieu à Padoue Italie ( http://iccf19.com/home.html ).
La communauté LENR a également mis sur pied une organisation internationale, la International Society for Condensed Matter Nuclear Science (ISCMNS). Voir
http://www.iscmns.org/index.htm
Cette organisation publie le journal électronique «Condensed Matter Nuclear Science» disponible en ligne. Voir
http://www.iscmns.org/CMNS/CMNS.htm
Même si les grands journaux scientifiques refusent généralement de façon systématique les articles présentés pour publication sur le sujet, heureusement il y a quelques exceptions, en particulier au Japon, où les chercheurs de Mitsubishi Heavy Industry ont publié des articles très percutants dans le fameux Journal of Applied Physics. Ces chercheurs, sous la gouverne du Dr Ywamura, ont démontré la transmutation en temps réel du strontium en molybdène, simplement en faisant passer du deutérium à travers une mince membrane constituée d’une couche de strontium, suivie d’une couche de palladium, d’une couche d’oxyde de calcium et d’une dernière couche de palladium. Le graphique dans l’illustration ci-dessous (une diapo d’une conférence que j’ai donnée sur le sujet en 2005) montre le nombre d’atomes de strontium diminuer progressivement alors que les atomes de molybdène apparaissent graduellement. Les rapports isotopiques du molybdène produit sont totalement différents des rapports isotopiques naturels, comme on peu le voir sur l’autre diapo de ma conférence.
Alors, les résultats de Rossi avec son E-Cat sont un nouveau développement d’une longue lignée d’expériences sur le sujet. Ce qui caractérise le E-Cat ce sont les puissances élevées dégagées qui se comptent en kilowatt, en non plus en watts ou en quelques dizaines de watts, comme les expériences du Dr Arata de l’Université d’Osaka qui ont donné jusqu’à 100 watts d’excès de puissance, avec un COP de 2, en utilisant une poudre fine de palladium et du deutérium.
Rossi a même construit et vendu un réacteur de 1 million de watts, en combinant une centaine de réacteurs de 10 kw qu’il a disposés à l’intérieur d’un container. Voir
http://www.contrepoints.org/2014/10/13/184364-fusion-froide-le-chat-e-cat-est-enfin-sorti-de-sa-boite
Alors, comme vous le voyez, ce n’est pas pour rien que dans ma dernière infolettre je vous apprenais qu’ Elforsk, l’équivalent en Suède de l’Institut de recherche d’Hydro-Québec, finançait en partie ces expériences de validation du E-Cat et surtout qu’ils vont mettre sur pied une initiative nationale de recherche sur le sujet.
Ils ne sont pas les seuls à se réveiller, Le centre de recherche de Langley de la Nasa (spécialisé dans la recherche sur les nouvelles énergie et systèmes de propulsion) font de la recherche sur les réactions nucléaires à basse énergie (LENR). Voici, à cet égard, trois vidéo qui en disent long, dont la première introduit la recherche faite à la Nasa sur les réactions nucléaires à basse énergie (LENR). Dans la deuxième vidéo, un chercheur sénior de la Nasa, le Dr Zawodny, explique les expériences qu’ils réalisent et la théorie qui expliquerait les transmutations et dégagements d’énergie. La troisième vidéo contient des déclarations percutantes du Directeur scientifique du centre de recherche, Denis Bushnell, données au cours d’une entrevue pour EV World en 2011, suivi des diapos d’une présentation de M. Bushnell sur le sujet.
http://www.youtube.com/watch?v=mxeKeuh_2Bw
http://www.youtube.com/watch?v=OtHR1NCzeKU
http://www.youtube.com/watch?v=oJOIhZnXTAg
Pour mémoire, je vous redonne les liens pour les trois documentaires sur le sujet, dans lesquels de nombreux scientifiques témoignent.
http://www.youtube.com/watch?v=htgV7fNO-2k
http://www.youtube.com/watch?v=UTvaX3vRtRA
http://www.youtube.com/watch?v=7FilflaqbVI
Je suis conscient que le scepticisme est important en science, mais lorsque l’évidence s’accumule sur 25 ans et que la réalité des fait expérimentaux devient avérée, poursuivre dans le scepticisme nuit à la science.
D’ailleurs, il faut comprendre qu’en continuant d’être sceptique, cela implique qu’on n’y crois pas. Or si ce n’est pas vrai, il n’y a que deux possibilités:
1) des centaines de chercheurs sont tous incompétents et se trompent dans leurs expériences (très diverses)
2) des centaines de chercheurs nous mentent et tentent de nous induire en erreur
Ça devient pas mal gros à avaler! Imaginez toute l’énergie dépensée à faire des expériences, à écrire des livres et des articles, à aller dans des congrès internationaux pour se compter mutuellement leurs menteries et créer une organisation internationale…
Même si les résultats des expériences défient les lois connues de la physique nucléaire, et qu’on ne comprends pas, ce n’est pas une raison pour nier la réalité des phénomènes observés. Sinon On n’aurait jamais accepté la découverte de la radioactivité par Henri Becquerel et Marie Curie. On n’aurait jamais accepté la découverte de la supraconductivité non plus. L’histoire des sciences nous démontre que l’évolution de nos connaissances scientifiques est ponctuée de nouvelles découvertes qui ne sont pas explicables par les théories existantes, et qu’il faut modifier ces théories pour avancer. C’est ce qu’à fait Einstein avec sa théorie de la relativité générale qui va au delà de la mécanique céleste de Newton, ou encore de Copernic et Galilée qui ont mis de l’avant un système héliocentrique allant plus loin que le système géocentrique de Ptolémée…
Compte tenu de l’immense besoin que nous avons présentement de produire notre énergie sans gaz à effet de serre ni radioactivité, il serait totalement irresponsable de ne pas intégrer à la science officielle cette branche «hérétique» de la science que représente la communauté LENR, et de la financer convenablement les recherches.
Tout ce qu’on lui reproche c’est de ne pas être en accord avec les 60 dernières années de connaissances acquises en physique nucléaire. Passons au 21e sciècle SVP.
Un scientifique parfois déconcerté
Bien cordialement
Pierre Langlois, Ph.D., physicien
Consultant en mobilité durable,
Auteur et conférencier
Téléphone : 418-875-0380
Courriel: pierrel@coopcscf.com
Site Internet: www.planglois.com
L’information et la solidarité sont les deux piliers des véritables changements
Jean-Claude Cousineau
248 articles
Jean-Claude Cousineau est le fondateur du site Éco-Énergie à Montréal, un site dédié au partage de ses expériences éco-énergétiques personnelles ( chauffe-eau / chauffe-air solaires, récupérateur de chaleur des eaux grises, panneaux solaires photovoltaïques, etc..). Il diffuse d'ailleurs sur son site la production de ses panneaux solaires en temps réel. Il conduit une Nissan LEAF SV 2013 et travaille chez Écosolaris, un détaillant autorisé des bornes de recharge EVDuty.