Voitures électriques : les constructeurs font-ils exprès pour se trainer les pieds ?

Devant la transition énergétique qui s’amorce et l’arrivée pas si rapide des nouveaux modèles électriques, j’hésite entre deux attitudes.
J’hésite entre être offusqué et soupçonner que des d’individus tentent de ralentir cette transition et une vision plus positive (et peut-être plus réaliste?) où je me dis que les grands de l’automobile font leur possible dans un monde complexe qui ne peut pas se métamorphoser du jour au lendemain.
Je vous raconte tout cela parce que je sais qu’il est difficile de bien percevoir tous les enjeux. Bien souvent, nous n’avons qu’une vision fragmentaire de la réalité. Dans notre esprit, certaines choses peuvent nous sembler aberrantes, mais si nous étions dans le coeur de l’action (dans ce cas-ci au coeur de la fabrication des voitures électriques), peut-être verrions-nous les choses différemment.
C’est l’expérience de la vie qui me fait parler ainsi. Mal percevoir le réel est si fréquent ! Un exemple personnel : quand j’étais jeune, je détestais la police. Puis un jour je me suis acheté une maison et je me suis retrouvé avec comme voisin d’en face un policier de la SQ ! Pire, ma femme devenant amie avec sa femme, j’ai été obligé de fréquenter ce monsieur ! Ce n’est pas l’endroit pour vous raconter tous nos échanges, mais je peux vous dire que ma vision de la police a radicalement changé.
On a tous vécu des expériences comme celles-là dans nos vies, non ?
Bref, quand je vois des gens dire que Chevrolet (par exemple) ne fait pas vraiment d’efforts pour les voitures électriques, que leurs dirigeants ne cherchent qu’à projeter une belle image tout en en faisant le moins possible, j’hésite à leur donner raison. Il y a une petite voix qui me dit que c’est peut-être plus compliqué qu’on pense. Juste convaincre les consommateurs d’acheter des électriques n’est pas une mince affaire !  Si le carnet de commandes de la Volt avait toujours été plein, on aurait continué à la fabriquer, vous ne croyez pas ?
 

 
Bon. Vous l’aurez deviné, je m’amuse à me faire l’avocat du diable. À me mettre dans la peau des constructeurs.
J’ai eu envie d’écrire là-dessus suite à la lecture de certains commentaires vus sur Facebook. Un en particulier m’avait frappé suite à la présentation de la Honda électrique au Salon de Genève. Un gars avait écrit : «Trop peu, trop tard ! Honda fait exprès pour sortir une voiture que personne ne voudra !»
Hum… Comme si Honda pouvait fabriquer facilement une Civic ou un CRV électriques avec 400 km d’autonomie pour le prix de ses modèles à essence, mais qu’il ne le faisait pas par mauvaise foi, par méchanceté ou pour faire plaisir à ses amis les pétrolières…
Rendu là, je crains qu’on tombe dans ce qu’on appelle de la paranoïa. Autant il ne faut pas être naïf et s’imaginer que tout le monde est bon et gentil, autant il ne faut pas tomber dans l’autre extrême et voir des complots partout !
Cela étant dit, comme tout le monde, mes sentiments fluctuent. Un jour je lis un truc et me voilà persuadé que l’industrie travaille très fort actuellement pour mettre sur le marché plein de nouveaux VÉs dans un an ou deux et le lendemain je lis autre chose et voilà que j’ai l’impression que l’industrie automobile se traine les pieds malgré les incitatifs gouvernementaux (d’ici et d’ailleurs).
Pas facile d’y voir clair, vous ne trouvez pas ?