Un projet pilote MAJEUR à l’hydrogène au Québec!

Photo : Toyota Mirai. 

Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!

Sylvain Juteau

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http://www.efficaciteenergetique.gouv.qc.ca/actualites/details/comm/89/9/21/#.VPsQgPmG9Qc
http://argent.canoe.ca/nouvelles/actualites/des-vehicules-alimentes-lhydrogene-laeroport-trudeau-20042009

Crédit photo : MERN.
Crédit photo : MERN.

Le premier ministre du Québec y était. Le ministre des Ressources naturelles aussi. La ministre fédérale des Ressources naturelles y était. Le ministre fédéral des Travaux publics aussi.

4,9 millions $ de subvention ont été annoncés par les deux paliers de gouvernement pour un projet porteur dans la lutte aux changements climatiques, qui, selon le premier ministre du Québec démontre que « cela confirme que le Québec est un endroit où l’on fait preuve de leadership sur la question environnementale ».

Le ministre fédéral des Travaux publics a quant à lui dit que le pétrole n’est pas éternel et « qu’il faut donc investir non seulement dans des énergies renouvelables, mais surtout des énergies propres, comme l’hydrogène ».

Ça ne vous dit rien?

C’est parce que cela s’est passé en 2009.

En terme médiatique, aussi bien dire une éternité.

C’était devant tout le gratin à l’aéroport Trudeau. En effet, cet aéroport a été le premier aéroport canadien où l’entreprise Air Liquide, appuyée par le gouvernement provincial et fédéral, lança au printemps 2010 un projet pilote qui a vu autobus, navettes et chariots à bagages être convertis à l’hydrogène.

Ainsi, leur réservoir fonctionnait à l’hydrogène plutôt qu’à l’essence. Une station d’approvisionnement, similaire à une pompe à essence traditionnelle, fut d’ailleurs implantée sur le tarmac de l’aéroport pour permettre aux véhicules de refaire le plein au besoin.

Coût de l’opération: 14 millions $. De cette somme, 11 millions $ ont été consacrés à l’aéroport Trudeau alors que la balance a servi à implanter le projet à l’aéroport de Vancouver.

Lors de cette annonce, plusieurs intervenants du milieu de l’énergie tels que Normand Mousseau et Pierre Langlois ont dit de ce projet qu’il leur semblait peu énergétiquement crédible et qu’il aurait fort probablement été plus efficace à l’électricité, bref qu’il s’agissait là d’un beau coup de relations publiques, mais que cela risquait fort probablement de ne mener à rien.

Lors des mois qui ont suivi, on pouvait voir d’énormes affiches un peu partout à l’aéroport Trudeau vantant ce projet et ses mérites… jusqu’à ce que tout à coup, après quelques mois, elles disparaissent.

Que s’est-il passé?

Étant curieux de savoir où le projet en était rendu, je me suis informé auprès de la défunte agence de l’efficacité énergétique de ce qui était advenu de ce projet. Pas de nouvelles.

C’est alors que j’ai eu la chance de rencontrer un employé de l’aéroport qui était affecté à ce projet. Il m’a dit que ce fut un échec retentissant.

Les véhicules tombaient très souvent en panne et ces avaries causaient de sérieux problèmes de gestion au sein d’un aéroport en pleine opération.

Et c’est ainsi, selon ce qu’il m’a dit, qu’ils ont tout reconverti…

Au propane.

C’est pourquoi je trouve pour le moins intéressant d’entendre le même discours en 2015 de la part de certains « promoteurs » de l’hydrogène tels que Air Liquide, des pétrolières (par personnes et entreprises interposées telles que des constructeurs automobiles)… et certains chroniqueurs automobiles qui viennent nous vanter à nouveau les vertus de l’hydrogène.

J’ai entendu que nous étions proches de la voiture à hydrogène pour la première fois… en 1975. J’étais à l’école secondaire et, en pleine crise pétrolière, nous commencions à entendre parler des voitures à hydrogène.

J’en ai entendu parler de nouveau au début des années 2000 lorsque le gouvernement de Georges W. Bush annonça une subvention de 720 millions $ pour la recherche sur l’hydrogène, le tout à la grande satisfaction des entreprises oeuvrant dans les domaines du pétrole et du gaz.

En 2004, BMW est venue au centre des sciences du Port de Montréal pour nous montrer sa flotte de véhicules à hydrogène : une BMW de série 7 et une Mini. Lorsque je leur ai demandé quand ils comptaient mettre en marché ces véhicules, ils m’ont répondu « 2025 ». C’est alors que je leur ai demandé ce qu’ils comptaient faire entre 2004 et 2025 pour diminuer leurs émissions de GES. Et de la fenêtre du centre des sciences, je leur montrai ma petite Honda Insight 2001 hybride avec laquelle je me promenais déjà depuis 3 ans et qui consommait moins de 4 litres aux 100 km.

Ils ne m’ont rien répondu.

Aujourd’hui BMW vend des voitures hybrides, hybrides rechargeables et électriques.

L’arrivée du gouvernement Obama en 2009 et surtout l’arrivée du nouveau secrétaire à l’énergie Steven Chu, fit en sorte que la majeure partie de l’argent de l’hydrogène fut redirigée vers les technologies de batteries.

Bizarre, n’est-ce pas, que lors de cette reconversion au propane, le premier ministre Jean Charest et les autres ministres n’étaient plus là?

6 ans après cette annonce d’un projet pilote MAJEUR à l’hydrogène au Québec, je tenais à rappeler ces quelques faits.

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