Voitures électriques

UberX : le covoiturage électrifiable!

En ce jeudi matin 30 octobre, sur le chemin pour aller au travail, j’ai pu effectuer un covoiturage avec ma Volt grâce à la plateforme électronique UberX. Voici un lien expliquant ce service.
Dans cette première, j’ai pris à bord une passagère, Cristina, sur la rue de l’inspecteur (c’est tout près du début de l’autoroute Bonaventure, là ou University termine), et l’ai emmenée au coin de St-Laurent et Ste-Catherine.
Pourquoi UberX ? Dans mon cas, ce n’est pas pour gagner ma vie, c’est plus pour pouvoir vous en parler et rapporter comment ce système de jumelage entre conducteur et passager fonctionne, avec ses pour et ses contre.
Je me suis inscrit comme client d’abord, en téléchargeant l’application Uber. Essentiellement, il faut avoir un téléphone intelligent qui est “vérifié” par un envoi et réponse d’un SMS, et une carte de crédit que l’on enregistre comme méthode de paiement sur le site d’Uber. Cette carte n’est pas présentée ailleurs, et sera débitée lors de déplacements.
Par la suite, je me suis aussi inscrit comme conducteur. Il a fallu que je présente un dossier complet: police d’assurance, preuve d’immatriculation, permis de conduire, VIN et photos du véhicule et de sa plaque, photos de l’intérieur du véhicule.
Il m’a aussi été demandé de signer une autorisation de divulgation du dossier d’antécédents criminels, et une demande de copie du dossier de conduite à la SAAQ, pour vérifier l’historique de conduite et les points de démérite au dossier (je n’en ai aucun).
En démarrant l’application client Uber, on peut ainsi commander un transport à partir de son téléphone intelligent. Sur l’écran, on peut voir la carte avoisinant sa position et la position EN TEMPS RÉEL des voitures qui sont dans l’environnement rapproché.
Un bouton “COMMANDER ICI” comportant un estimé de temps pour l’arrivée du véhicule est aussi affiché.
Dans le bas de l’écran avec un bouton-glissière, on peut choisir entre un transport TAXI, UberX, et VAN TAXI. Cela permet donc de choisir le type de véhicule et/ou de transport souhaité.
En activant le COMMANDER ICI, l’application transmets en temps réel la commande à la voiture la plus rapprochée – la géolocalisation a ses avantages!
Passons à ce qui se passe du côté du conducteur:
Le conducteur d’un véhicule Uber a lui aussi une application, mais spécifique aux chauffeurs. Pour fonctionner, il doit démarrer l’application, s’y logguer avec un nom d’usager et mot de passe, puis activer le “passer en ligne”, ce qui signifie qu’il se rends disponible à recevoir des demandes de transport.
Quand une demande est présentée au conducteur, l’adresse de prise en charge est affichée, avec le temps estimé pour l’atteindre. Le prénom du demandeur est affiché, et un cercle décroissant est présenté. Le conducteur a 15 secondes pour accepter la demande de transport, sinon elle est par défaut déclinée et le système va la transmettre à un autre conducteur disponible.
Si le conducteur l’accepte, l’application sur le téléphone intelligent va lui suggérer le trajet optimal pour rejoindre le point de prise en charge, grâce au GPS du téléphone.
Il se mets donc en trajet pour aller rejoindre le demandeur.
Du côté demandeur, l’application affiche alors une photo de la voiture qui a accepté la course, ainsi que son numéro de plaque d’immatriculation. Une photo du conducteur est aussi montrée accompagnée de son pointage de feedback. Quand la voiture arrive, le demandeur peut ainsi vérifier qu’il est bien pris en charge par le bon conducteur dans la bonne voiture. Cela permet de retracer tout véhicule qui offre le service, et donc d’assurer une sécurité aux passagers. Le demandeur peut aussi appeler le conducteur pour lui donner des précisions sur le lieu de prise en charge.
Retour au conducteur:
Arrivé à l’adresse du point de prise en charge, le conducteur va cliquer sur un bouton “ARRIVÉ” sur son application. Ceci est notifié au demandeur sur son téléphone. Plus besoin de coups de klaxon intempestifs dans le voisinage pour signaler son arrivée! Le conducteur doit attendre 10 minutes pour le demandeur à se présenter. (Si le demandeur ne se présente pas, un frais d’annulation sera facturé). Il peut aussi communiquer avec le demandeur par téléphone, (le numéro de téléphone du demandeur n’est pas affiché, il est mis en communication via l’application, ce qui assure la confidentialité du numéro du demandeur, comme celui du conducteur).
Le passager va normalement se présenter à la voiture et le conducteur lui demande de s’identifier, pour être certain que le prix du déplacement ne sera pas incorrectement facturé à la mauvaise personne. Le passager va alors donner son nom et spécifier sa destination. Il peut aussi spécifier par quel trajet il préfère que le conducteur passe.
Le conducteur peut alors entrer cette adresse dans le GPS de l’application UBER, qui va suggérer la meilleure route à suivre, ou suivre les indications données par le passager. Il fait ensuite démarrer la course sur son application de conducteur.
Le déplacement vers la destination s’effectue à partir de ce moment là.
Arrivés à destination, le conducteur fait arrêter la course et le coût final du déplacement est alors affiché.
Le passager voit alors sur son application le coût de la course qui sera facturée à sa carte de crédit. Comme pour Paypal, la carte de crédit n’est pas présentée au conducteur et il n’y a pas de monnaie qui est donnée au conducteur. Uber reçoit donc ces sommes, en garde 20% et verse le reste au conducteur. Le paiement au conducteur se fait à tous les 2 semaines, par virement bancaire vers le compte de banque du conducteur, à partir du compte de Uber. Ces montants sont tous retraçables, ce qui élimine la possibilité d’évasion fiscale. Au niveau sécurité, comme le conducteur ne reçoit pas d’argent comptant, la motivation d’un voleur à agresser le conducteur pour lui soutirer son argent est faible. Cela permet aussi à un passager de pouvoir se déplacer sans portefeuille ou sacoche. (Excellent dans le cas d’un étudiant du primaire) Il lui faut seulement un téléphone intelligent avec lui. La tarification d’UberX est un coût de base de $2.75, plus $0,90 par km + $0,40 par minute. La distance de déplacement est mesurée via le GPS du téléphone du conducteur.
Finalement, le passager doit fournir une évaluation (de 1 à 5 étoiles) du déplacement qui a été effectué. C’est un mécanisme de feedback qui sert à évaluer pour chaque déplacement les conducteurs. Ainsi, les conducteurs qui manquent de courtoisie, ont leur voiture sale, ou qui font des détours (pénalisant le passager) peuvent obtenir un pointage de feedback qui va les faire avertir de corriger ces points par Uber, qui peut ultimement terminer son association avec ces chauffeurs. Ceci contraste grandement avec les taxis qui ne sont jamais évalués sur la qualité de leurs prestations.
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Maintenant que la “mécanique” de Uber est expliquée, comment intégrer cela dans les transports collectifs?
Comme pour les Bixis, les autopartages (Car2go et Communauto), les Taxis, le métro et l’autobus, ainsi que le covoiturage (Allo-stop et covoituragemontreal.ca) Uber est un autre ingrédient maintenant disponible dans le cocktail de transport collectif.
Tous ces moyens de transport sont en compétition et en complémentarité les uns avec les autres. Chaque moyen de transport collectif va permettre de diminuer le besoin d’achat d’une voiture (ce qui est important en ville), et donc la congestion routière.
Un item important est qu’actuellement les propriétaires de permis de taxi ne sont pas toujours ceux qui les conduisent. Et c’est les conducteurs qui doivent payer le coût d’énergie, qui est à 99% de l’essence. (Les chauffeurs de taxi propriétaires de leur voiture et de leur permis sont minoritaire). Hors, ce coût d’essence gruge la majeure partie des revenus des conducteurs!!!
Pourquoi il n’y a pas plus de taxis électriques? Je vous soumettrai que c’est parce que leurs propriétaires n’ont pas à en assumer les frais d’essence.
Avec UberX, il devient possible de covoiturer en mode électrique, car c’est le propriétaire de la voiture qui effectue le covoiturage.
Alexandre Taillefer souhaite implanter à Montréal une flotte de Tesla Taxis (100% électrique), et son modèle d’affaire risque de dépasser ce qu’offre Uber.
Cette saine compétition sera intéressante!
Radio-Canada a un reportage sur le tout, y compris les réactions de l’industrie du taxi.
Les pour de UberX:
– Cela permet de faire du covoiturage plus facilement, et d’augmenter l’offre de transport collectif urbain.
– L’utilisateur a une interface très évoluée et conviviale pour faire sa demande de transport.
– Il peut communiquer directement avec le conducteur pendant qu’il est en approche.
– Le coût est intéressant, il est décrit comme 30% moins cher que pour un taxi.
– Il y a un feedback sur les conducteurs, ce qui permet d’éliminer ceux qui auraient des comportements inadéquats.
– Les conducteurs ont leur dossier criminel et de conduite validés.
– Il y a traçabilité de tous les trajets effectués.
– Il n’y a pas de paiement dans la voiture, la facturation est automatique et débitée de la carte de crédit du demandeur.
Les contre:
– Cela va affecter le volume de transport des taxis traditionnels.
– Il n’y a pas d’inspection des voitures à intervalles récurrents
AJOUT: – Le tarif peut varier selon les “périodes de pointe”, tel que décidé par Uber.
– La commission que se prends Uber est “exportée” à l’extérieur de l’économie Québécoise.
– L’utilisation d’une voiture électrique n’est pas obligatoire et est en très faible pourcentage.
– Il pourrait y avoir manipulation de l’offre de transport par Uber.
– Le statut légal de UberX est hautement contesté
– Les revenus nets qui peuvent être tirés de cette activité peuvent être plus bas qu’espérés, selon business week.
Nouvel Ajout! Alexandre Taillefer “réplique” à Uber!
M. Taillefer rappelle qu’Uber est une plateforme mobile créée dans la Silicon Valley, qui, grâce à un système de géolocalisation, permet de repérer rapidement le taxi le plus près. Lancée depuis un an à Montréal, l’application proposait d’abord aux chauffeurs de taxi d’offrir leur service contre une rémunération. Avec le nouveau service de covoiturage UberX, tout automobiliste peut maintenant se transformer en chauffeur de taxi et être payé.
Éviter la déchéance
À peine lancé à Montréal, mercredi dernier, UberX a été qualifié de « concurrence déloyale » par le ministre Pöeti, et de service « illégal » par le maire de Montréal, Denis Coderre. « Peu importe la réglementation qui sera mise en place, ce service va s’imposer sur le marché de façon agressive, comme c’est le cas dans les 200 villes où il s’est déjà implanté. En prélevant une commission de 15 % sur chaque course, la compagnie va arracher de l’argent à l’industrie d’ici, sans investir dans les infrastructures… La déchéance du service de taxi ne va que s’accélérer », prédit Patrick Gagné, conseiller en technologie et en innovation, qui s’est joint cet été à M. Taillefer pour réaliser le projet d’électrification.
Aux yeux de M. Gagné, le regroupement des forces du marché est la seule solution pouvant assurer la survie de l’industrie du taxi. « En ce moment, il y a 20 compagnies de taxi différentes rien qu’à Montréal… Certaines acceptent les cartes de crédit, d’autres pas, certaines ont des applications mobiles, d’autres pas… Pour être compétitif, il faut un seul service de taxi moderne et performant », soutient l’ex-président-directeur général de TAG Taxi, une start-up ayant développé une technologie permettant la commande des taxis par téléphone intelligent.
Une mutuelle
Le projet d’Alexandre Taillefer vise ainsi à créer une mutuelle regroupant tous les joueurs actuels de l’industrie et des investisseurs privés, qui formeraient ensemble un groupe d’actionnaires. La mutuelle détiendrait les infrastructures et les voitures afin d’alléger le fardeau fiscal des chauffeurs de taxi, qui doivent déjà composer avec un permis de près de 200 000 $. L’entrepreneur, ambitieux, entend parachever l’électrification des quelque 4800 taxis montréalais d’ici 2020.

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