Essai routier

Toyota Mirai : un essai routier décevant

Lorsqu’une voiture fait autant parler d’elle, que ce soit pour les bonnes ou les mauvaises raisons, il est évident que cela suscite mon attention. Après tout, combien de gens au Québec ont eu la chance de faire l’essai d’une voiture de production fonctionnant à l’hydrogène?

Je ne reviendrai pas sur l’argumentaire des voitures électriques alimentées par des batteries VS des piles à combustible, Pierre Langlois ayant écrit sur le sujet en long et en large.

Je vais plutôt vous faire part de mon « essai routier » de cette voiture qui a eu lieu jeudi dans le Vieux-Montréal.

Premièrement, il était pour le moins surréaliste de faire des essais routiers sur la rue de la Commune en partant du marché Bonsecours en direction ouest.

Pourquoi?

Parce que toute personne qui connait un tant soit peu ce coin sait pertinemment que c’est probablement l’endroit le plus congestionné qu’on puisse trouver à Montréal, même en dehors des heures de pointe, en bonne partie à cause du tourisme, des camions de livraison et des calèches.

Ainsi donc, pendant la majeure partie de cet « essai routier », nous avons roulé à une vitesse moyenne oscillant entre 0 et 10 km/h.

Enivrant, n’est-ce pas?

C’est alors que j’ai demandé à notre hôte à bord, un représentant de Toyota, s’il était prévu dans le trajet qu’ils avaient planifié qu’on sorte du Vieux-Montréal pour faire un bout de route où on pourrait tester les performances de la voiture.

Sa réponse fut limpide.

C’était non. Non, parce que comme il n’y a pas de station de recharge d’hydrogène au Québec (sauf une à Trois-Rivières), il n’est donc pas possible de faire le plein. Comme il ne restait de carburant que pour 200 kilomètres, on devait « modérer » nos transports.

Qu’à cela ne tienne, connaissant très bien le coin, j’ai décidé d’être délinquant et j’ai fait fi de cette directive et « osé » prendre le tunnel Ville-Marie afin de voir pendant quelques secondes ce que cette Mirai avait dans le ventre.

Et le résultat fut… décevant.

En prenant la courbe à l’entrée du tunnel, j’ai tout de suite compris que j’avais affaire avec une voiture lourde et plutôt molle. Elle tanguait comme une Camry ou une Prius de génération précédente, bref, comme une Toyota dans ce qu’elles peuvent avoir de moins inspirantes.

L’accélération était correcte, sans plus.

Étonnant, pour une voiture à motorisation électrique. Car après tout, il s’agit effectivement d’une voiture à motorisation électrique, n’est-ce pas?

Après l’essai, j’ai compris.

Le représentant de Toyota m’a appris que son moteur électrique développait 150 chevaux et 247 lb-pi de couple… et que son poids dépassait 4080 livres (1850 kilos). C’est presque 500 kilos de plus qu’une Prius, presque 400 kilos de plus qu’une Camry, pour un format comparable.

C’est même 250 kilos de plus qu’une Chevrolet Volt qui est aussi pourvu d’un moteur à essence.

Au moment où de plus en plus de gens parlent d’efficacité énergétique, il est étonnant qu’une voiture soit aussi lourde, surtout lorsque celle-ci est supposé être tellement « high tech ».

Par ailleurs, la Mirai est équipée d’une batterie NiMH pour la faire avancer à basse vitesse sans solliciter la pile à combustible. Un système hybride à la Camry, si on veut.

Disons qu’une batterie NiMH dans une voiture comme la Mirai, ça ne fait pas si « high tech » que cela, n’est-ce pas?

Tout ça pour la modique somme de 57 000$ US.

L’intérieur est quant à lui très moderne, comme dans une Prius de nouvelle génération, avec tous les gadgets et équipements à la mode.

Entre vous et moi, j’ai préféré conduire la nouvelle Prius que la Mirai.

Plus légère, plus dynamique, plus réussie… pour le tiers du prix.

Voilà, en quelques mots, quelle fut mon expérience de conduite avec la Toyota Mirai.

En conclusion, que ce soit pour des raisons écologiques, économiques, énergétiques ou de conduite, cette Mirai ne m’a pas convaincu.

Meilleure chance la prochaine fois…

 

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