Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, les départements de service ne sont plus payants comme ils l’ont jadis été pour les concessionnaires automobiles. Comme les véhicules, toutes technologies confondues, nécessitent de moins en moins d’entretien (par exemple, les changements d’huile sont de moins en moins fréquents), les concessionnaires en sont rendus, selon les dires de certains, à trouver que les rappels sont ce qu’il y a de plus payant pour rentabiliser leur département de service!
Qu’il s’agisse de voitures à essence, hybrides ou électriques, bien de gens ont des histoires épouvantables à raconter sur le piètre service ou les petites magouilles de certains concessionnaires qui cherchent par tous les moyens à « rentabiliser » ce département.
En voici 3.
Cas #1 : « Yé pu icitte. Y faisait pas une bonne job »
Nous sommes en février 2004 et il fait -40o degrés, j’ai un léger accrochage avec ma Honda Insight. Quelques jours plus tard, je me rends chez mon concessionnaire qui m’envoie à son département de carrosserie afin qu’il évalue les dommages sur ma voiture. L’homme qui me répond est très affable et professionnel. Il jette un coup d’œil sur ma voiture, calcule et me revient avec son estimation : 700 $. Ça me semble très raisonnable. Je lui dis alors que je vais attendre au printemps pour la faire réparer vu qu’il ne s’agit que d’un pare-chocs craqué.
Un mois et demi plus tard, je suis de retour. Lorsque j’entre chez le carrossier, je ne vois pas le type qui m’avait servi. C’est alors que je demande à l’homme qui est derrière le comptoir où est celui qui m’avait servi en février. Celui-ci me répond alors :
« Yé pu icitte. Y faisait pas une bonne job »
Je lui demande de sortir de son ordi l’évaluation qui avait été faite en février. Il me répond qu’il va aller voir ma voiture pour faire une nouvelle évaluation. Je lui dis que ce n’est pas utile et c’est alors qu’il me répond :
« Veux-tu que la job soit bien faite ou non? ».
Il va voir la voiture, rentre et fais quelques calculs. Son prix : 1500 $. Il pourrait me faire ça la semaine suivante. C’est alors que je lui dis d’attendre quelques minutes.
Je traverse la concession pour aller voir la responsable du service que je connais et lui explique la situation. Ce qu’elle m’apprend me sidère. Le type qui n’est « pu icitte » n’est pas parti. Il est en congé de maladie ET c’est le patron de celui qui m’a servi. Ainsi, la seconde « évaluation » était de la « bouleshitte » pour faire plus de profit.
Il a été congédié le jour même.
Cas #2 : rappel pour la rouille
Ma sœur s’achète une Mazda 3 en 2005. Après quelques (courtes) années, la rouille commence à poindre autours des ailes de sa voiture. Après un certain temps, un rappel officiel est effectué par le constructeur. Ma sœur va ainsi faire réparer sa voiture chez le concessionnaire où elle l’a acheté.
3 semaines plus tard, la rouille commence à réapparaitre là où la voiture a été soit disant réparée! Elle ramène la voiture pour la faire réparer de nouveau et cette fois-ci, la rouille réapparait après 2 mois. Nul besoin de dire qu’elle n’est jamais retournée chez ce concessionnaire.
Cas #3 : l’entretien prépayé
Lorsque ma blonde a acheté sa voiture, elle a fait comme tout le monde fait après avoir passé du temps avec son vendeur : elle passe voir le « directeur financier ». Le boulot de cette personne consiste en bonne partie à vous vendre toutes sortes de trucs dont vous n’avez souvent pas besoin : garantie prolongée, antirouille, entretien prépayé, couche protectrice, etc.
C’est là où la majeure partie des profits vont se faire à la vente d’une voiture. Dites-vous bien qu’un concessionnaire ne fait que très peu d’argent à la vente d’une Toyota Yaris, une Honda Civic de base ou une Ford Fiesta une fois que les salaires, les assurances, la bâtisse, les frais fixes, etc. sont payés.
D’où l’intérêt de vendre toutes sortes de gadgets qui font grimper la facture finale.
Ma blonde s’est ainsi fait offrir un plan d’entretien prépayé pour les 4 années de location de sa voiture. Tout ça pour la modique somme de presque 2000 $, taxes incluses.
C’est alors que je n’ai pu m’empêcher de dire à cette directrice financière que 2000 $ pour 4 ans d’entretien sur une voiture 100% électrique était « du vol ».
Après vérifications auprès de son vendeur, nous avons réalisé qu’elle proposait à ma blonde de lui « offrir » un plan d’entretien prépayé pour une Smart À ESSENCE. N’eut été de ma vigilance (et d’un rapide calcul mental où je réalisais rapidement que 500 $ d’entretien par an pour une Smart électrique ne tenait pas debout), il est fort possible que ma blonde aurait payé ce montant car, vu ses appréhensions initiales normales vis-à-vis cette nouvelle technologie, elle aurait voulu se sécuriser en prenant ce plan.
Conclusion
Alors que certains disent que cela fait partie du passé, de telles situations se produisent encore régulièrement aujourd’hui, comme l’a démontré l’expérience très récente de Benoît Lamarche qui s’est fait dire « chez Nissan Gabriel Anjou pour m’avoir obstiné dur comme fer que le test de batterie 12 mois était à mes frais @79,99$. »*alors que ce test est gratuit les deux premières années.
Et je suis certain que vous avez vos propres exemples.
Donc, AVANT d’acheter ou de louer une voiture (surtout si elle est hybride ou électrique, vu que moins de gens s’y connaissent), informez-vous sur la qualité du service après-vente des concessionnaires qui offrent le véhicule qui vous intéresse ET assurez-vous que vous lisiez votre manuel du propriétaire.
Ce n’est pas parce que vous vous achetez une voiture électrique que les choses se passeront différemment avec le concessionnaire. Certains agissent de façon professionnelle, d’autres non.
Un électromobiliste averti un vaut deux.
