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Roadtrip en Bolt – 2e partie

Bonjour! Voici la suite de mon article publié plus tôt cette semaine.
Je suis présentement à Baie Ste-Catherine où il fait 8 degrés celcius, et ma mère vient de m’appeler de chez moi à Montréal pour savoir comment régler mon air climatisé… Je me sens dans un univers parallèle!
On a quitté le chalet du Migneron de Charlevoix à Baie St-Paul jeudi matin, rechargé à maximum capacité, en direction du magnifique parc national des Hautes-Gorges de la rivière Malbaie. Nous avons sillonné une superbe route à travers les montagnes de conifères pendant une heure.
Monter des collines en voiture électrique est un peu crève coeur parce qu’on voit l’autonomie de la batterie diminuer comme les grains d’un sablier. La bonne nouvelle, c’est que tout ce qui monte redescend, et on regagne plusieurs kilomètres perdus pendant la descente! Mais petite déception de ce côté, j’ai trouvé que la Bolt manquait un peu de puissance dans les pentes. 
Je ne pouvais pas écrire que des bons commentaires, vous auriez douté de mon esprit critique!
Autre déception dans mon aventure électrique, la borne de recharge rapide… Bon, je vous le rappelle, je conduis une voiture électrique sur une longue distance pour la première fois (bien que j’ai conduit plusieurs autos électriques en travaillant dans ce domaine 7 ans, de la Focus Électrique à la Tesla Model S en passant par la BMW i3, etc) et ne suis pas familière avec les systèmes de bornes de recharge sur la route. Il y avait une borne rapide à la Malbaie, on s’est dit que c’était le moment idéal pour l’essayer pendant qu’on allait déjeuner. La batterie était environ aux trois quarts, la voiture m’indiquait que la recharge serait terminée dans 17 minutes. J’avais réglé mon minuteur pour venir débrancher la Bolt, pour éviter les frais inutiles, parce que la recharge est 10$/h sur ce type de voltage. Et pourtant, à mon retour, le débit avait diminué d’intensité (donc la recharge était loin d’être complète). Ce que j’ai compris, c’est qu’après 80% de la charge de la batterie, le débit diminue pour éviter la surcharge et préserver la batterie. Bref, ça coûte vraiment cher pour pas grand chose. J’ai gagné 60 km pour 7$ alors que j’avais gagné 80 km plus tôt cette semaine sur une borne de 240V en 1h30, c’est-à-dire pour 1,50$. Comme me l’a gentiment appris le site de CAA Québec après coup (ou après coût!), quand on se recharge après 80% de la batterie, c’est préférable d’opter pour le 240V. Merci CAA. Maintenant, je sais.
Alors on a poursuivi notre route, pas totalement rechargé mais pas loin, vers Baie Ste-Catherine, minuscule village de 200 habitants, à la limite de Charlevoix. On a été voir les baleines, un classique, et malgré la température terriblement froide pour un mois d’août, on a été chanceux. On a vu des petits rorquals et des rorquals communs, des belugas, des marsouins…
Mais je pense que la plus belle découverte qu’on a fait, c’est l’hôtel où j’avais réservé deux nuits. Si vous passez par ici un jour, vous devez aller au Café Chez Sam (en l’honneur de Samuel de Champlain). Un couple formidable tient cet endroit bric-à-brac coloré et chaleureux où on s’est immédiatement senti à la maison. D’ailleurs, on a fini la soirée chez Pierre et Sonia à boire un p’tit verre de rouge et à jaser de politique et de révolutions! (On dirait les paroles d’une toune des Cowboys fringants, ce que je viens d’écrire!)
Comme il n’y a pas de bornes de recharge à Baie Ste-Catherine, aujourd’hui, on a décidé de prendre le traversier pour aller à Tadoussac, pour trouver la seule borne à des kilomètres à la ronde. Quand on l’a trouvée, une Volt venait tout juste de se brancher… La propriétaire m’a dit qu’elle en avait pour 2h30 à se recharger! Jérôme en n’est pas encore revenu du temps que la batterie met à se remplir pour seulement 60 km d’autonomie. Comme je lui ai expliqué, ça dépend de la grosseur de la batterie, et celle de la Volt est beaucoup plus petite que celle de la Bolt.
En tous cas, on n’était pas plus avancé. Et pour en rajouter, comme dans un film, il s’est mis à pleuvoir.
De la pluie fine et froide.
Alleluia.
On est remonté dans la Bolt, bredouilles, et on a repris le traversier… Pas le choix! On part demain pour Trois-Rivières et je dois absolument me recharger si je veux me rendre! Alors Pierre le sauveur-propriétaire m’a dit qu’il a une prise de 240V dans son atelier chez lui, que ça pourrait peut-être marcher.
On est allé inspecter les lieux, on a stationné la voiture sur l’herbe entre 2 poules, près de la porte où se trouvait la prise. On a branché l’auto et… plus rien. En tout, on a fait sauter 2 fusibles. Mais comme la vie est bonne avec nous, son ami électricien était chez lui. (On dirait que j’invente tout ça, mais je vous jure que c’est vrai!) Il a patenté le boitier électrique pendant un bon quinze minutes et… La Bolt se recharge présentement sur le bord du fleuve, paisiblement, avec des chats, des poulets et des potagers à gauche et à droite alors que Jérôme et moi attendons la fin de la recharge, à l’hôtel en buvant un bon chocolat chaud. Pierre a été vraiment gentil de nous conduire d’un endroit à l’autre et de se montrer aussi disponible.

J’imagine que d’ici quelques années, il y aura beaucoup plus de bornes dans ce secteur aussi touristique, mais pour l’instant, elles brillent par leur absence. Pierre et Sonia ont pour projet d’en installer une au Café Chez Sam. Ce serait vraiment une bonne idée!
Demain, on aura 400 km d’autonomie et 350 km à faire. On va essayer de ne pas mettre d’accessoire pour ne pas avoir à se recharger avant Trois-Rivières Chevrolet. C’est quand même vraiment cool pouvoir faire 4h de route sans s’arrêter!
Dans l’ensemble, bien qu’on ait eu davantage de péripéties dans la deuxième partie de notre voyage, je suis vraiment emballée par cette voiture qui présente de nombreux avantages qui pèsent lourd dans la balance quand on évalue les pour et les contre.
Mes coups de coeur: 

  1. L’autonomie. Juste Wow.
  2. L’accélération. Magique.
  3. Le très faible coût énergétique. Si ce n’était pas de l’histoire de la borne rapide à 7$, le voyage en entier m’aurait coûté 3$. Oui, vous avez bien lu. Trois dollars. Allez mettre 3$ d’essence dans votre voiture et voyez jusqu’où vous vous rendez. Bonne chance!

Déceptions

  1. Le temps de recharge. C’est parfait si on le fait la nuit, mais moins agréable si on doit s’arrêter en chemin, Quoi que ce facteur s’améliore considérablement avec la Bolt et les nouvelles voitures électriques.
  2. Le manque de bornes/le temps de recharge. C’est vrai qu’il y en a vraiment beaucoup mais il faut quand même adapter son itinéraire en fonction des bornes et des activités à faire autour, étant donné que l’attente est plus grande qu’un plein d’essence.

Voici la première capsule que Jérôme a réalisé. C’est un vrai pro, mon chum. La deuxième suivra dans un dernier article où je vous dirai comment notre dernière journée s’est déroulée.
Merci à nos précieux collaborateurs, sans qui cette aventure n’aurait pas été possible. La Famille Migneron, l’hôtel Le Germain, RoulezElectrique.com et bien sûr, le dernier mais non le moindre, Trois-Rivières Chevrolet, qui reprendra cette belle petite voiture demain. Vous pourrez l’essayer à votre tour (sur une moins longue distance, sans doute!).
Merci de m’avoir lue, j’espère avoir réussi à démystifier plusieurs points nébuleux concernant les voitures électriques.
Éloïse Boies
Vous pouvez me retrouver ici.
À bientôt!

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