Pendant la campagne électorale américaine de 2016, le Président Obama avait dénoncé le syndrome : “Mon ignorance vaut autant que ta connaissance”. Nous avons tous vécu au moins une fois cette expérience, que ce soit dans les réseaux sociaux, ou dans nos rencontres. Se retrouver à devoir argumenter sur un point pour lequel nous nous sommes préalablement documentés, de sources fiables et/ou scientifiques, alors que la personne en face de vous utilise le “Je crois” comme si c’était une donnée probante pour étayer sa “théorie”.
Depuis quelques temps, alors que le nombre des voitures électriques en circulation augmente de façon significative, nous faisons face à un ennemi sournois, une sorte de salves d’articles et d’entrevues, d’opinions de spécialistes de l’automobile, de l’énergie ou de la finance qui affirment que la solution n’est pas l’auto électrique. Mais détrompez-vous, ils le font intelligemment, pas directement, certains jouent sur les mots. Par exemple, Guillaume Pitron, affirme : “Une voiture électrique pollue (presque) autant qu’un diesel“. L’adverbe “presque” entre parenthèses laisse entendre que c’est “presque pareil”, or, cette phrase signifie qu’une voiture électrique ne pollue pas autant qu’une diesel. Ensuite si vous écoutez cette entrevue, je vous laisse juger de ses arguments, qui ont d’ailleurs été repris par cet article du Devoir. Évidemment, l’auteur de cette opinion a oublié de préciser qu’une auto électrique aujourd’hui alimentée avec de l’électricité produite à base de charbon va demain s’améliorer d’elle-même si l’électricité qui la recharge provient du solaire, ce qui n’est pas du tout possible pour une voiture thermique.
La plupart d’entre vous connaissez par coeur les arguments en faveur de la voiture électrique, et ils ont été maintes fois documentés de manière rigoureuse mais encore faut-il vouloir s’informer. Les pétrolières comptent sur votre paresse pour vous conforter dans votre ignorance. L’être humain n’aime pas les changements, alors quoi de plus facile que de vous laisser croire que tout va bien, que les changements climatiques n’existent pas, qu’on peut continuer comme ça, que de toutes façons nous (humains) n’avons pas le pouvoir de changer les éléments naturels.
Le développement de la voiture électrique est encore fragile, il est tributaire de tellement de variables qui sont hors de notre contrôle. Prenons par exemple les carences du réseau de recharges rapides, finalement ce sont nous, les électromobilistes qui passons pour les méchants preneurs de places de stationnements. Et au final on fini par se battre entre nous au sujet de l’occupation des places de recharges, du temps qu’on y passe et de l’usage qu’on en fait.
Les subventions pour l’achat de véhicules électriques sont fragiles et vont probablement être remis en cause d’ici les prochaines élections. On soupçonne la CAQ de ne pas vouloir prolonger les incitatifs, et côté américain, certains états commencent même à taxer les véhicules électriques en prétextant qu’il faut qu’ils paient leur part de l’infrastructure routière puisqu’ils échappent aux taxes sur l’essence.
Il est normal d’être critique face à toute nouveauté, c’est vrai que la voiture électrique n’est pas le remède miracle à tous nos maux, c’est vrai que fabriquer une auto électrique pollue également, mais une fois qu’on a dit ça, quelles sont les solutions pragmatiques ? Il faut que toute forme de critique débouche sur une solution concrète, sinon ça ne fait qu’encourager le status quo, qui ne profite qu’à l’auto à essence.
Nous avons donc la tâche d’informer toutes les personnes qui souhaitent être informées, et c’est à nous de juger quelles sont ces personnes qui méritent qu’on s’y attarde.
Et pour conclure et vous remonter le moral, voici une excellente vidéo qui explique pourquoi l’auto électrique est supérieure en tout point à son ancêtre à essence: