Le bagage de connaissances de Daniel sur l’électrification des transports est tel qu’il est incommensurable! Daniel se consacre désormais aux «3E» : Énergie, Environnement et Électrification des transports! Bienvenue dans la communauté de Roulez Électrique, Daniel!
Sylvain Juteau
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C’est la réflexion qui m’est venue en tête lorsque je me suis retrouvé hier au beau milieu du rassemblement de voitures électriques en vue de battre le record Guinness sur l’île Ste-Hélène.
Disons-le, à plusieurs reprises, je me suis posé des questions au cours des dernières années.
À certains moments, je me suis découragé.
Lorsqu’en 2000, il y a déjà 15 ans, je me suis procuré ma première voiture hybride, j’étais persuadé que l’avenir du transport passerait par les voitures hybrides et électriques. J’étais enthousiaste, j’étais allumé…. Et j’étais quelque peu naïf.
Je ne me doutais pas à quel point la résistance au changement était grande et à quel point la désinformation en ce qui avait trait au voitures électriques et hybrides était omniprésente.
Et c’est ce qui m’a emmené à commencer à écrire sur les voitures, le transport et l’environnement en 2002.
En 2004, j’ai reçu un courriel. Une entreprise, Auto123, cherchait quelqu’un qui pourrait écrire des chroniques sur les voitures et l’environnement. Quelqu’un qui connaissait à la fois l’automobile, le transport ET l’environnement. S’ils n’avaient aucun mal à trouver des gens qui pouvaient écrire sur l’automobile ou écrire sur l’environnement, ils ne trouvaient personne qui s’intéressait à ces sujets et connaissait les deux.
Les chroniqueurs autos ne s’intéressaient alors pas du tout à l’environnement. Le sujet en rebutait même plusieurs. Dans ce milieu, l’environnement était vu comme un truc qui ralentissait les performances (systèmes anti-pollution, limites de vitesse, technologies hybrides) ou la promotion de l’automobile (transport collectif).
Bref, un truc chiant.
Du côté des écolos, la plupart n’y connaissait à peu près rien (hormis André Bélisle de l’AQLPA) sauf pour dire que l’auto, c’était le mal incarné. Que la planète serait heureuse si plus une seule voiture n’existait et que toute la planète se promenait à vélo, à pied ou en autobus.
Il y avait donc moi. J’étais apparemment le seul qui s’intéressait et connaissait les deux domaines. C’est ainsi qu’en 2004, j’ai écrit mon premier texte « professionnel » sur le sujet des chocs pétroliers pour le site Web www.Auto123.com .
Je les remercie de m’avoir donné cette chance.
Je me suis dit, avant que cette première chronique ne soit publiée, que j’aurais probablement ce boulot environ… 3 semaines. Je me disais qu’étant aussi critique de l’industrie automobile, l’industrie pétrolière et des habitudes des consommateurs, je ne durerais pas longtemps.
Après 2 semaines et 2 chroniques, j’ai appelé le patron de l’entreprise. J’avais oublié un détail. Important. Les gens réagiraient à mes textes. En bien ET en mal.
Après 2 semaines, j’avais reçu plus de 200 courriels de questions, commentaires… et insultes en réaction à mes textes!
Il y avait donc un intérêt!
C’est alors que j’ai découvert que j’étais le premier en Amérique à parler ainsi de l’automobile, du transport et de l’environnement.
On en a fait du chemin depuis.
Ce weekend, on était plus de 500 enthousiastes à « tripper » technologies, performances et looks… électriques.
Alors qu’il y a quelques années, les passionnés ne bavaient que devant les Ferrari, des Lamborghini et les Porsche, ce weekend les passionnés s’extasiaient devant la Tesla P85D, de la BMW I8 et parlaient de la Tomahawk de Dubuc faite au Québec.
Et pour tous ces enthousiastes, le point de bascule a été atteint.
Plus jamais de voitures à essence.
Je vous laisse sur un brin de poésie…
Il y a 15 ans, personne n’y aurait cru,
Il y a 10 ans, on était 3 pelés et un tondu,
Il y a 5 ans, ça n’intéressait aucun élu,
Hier, Denis, Martine et PKP sont venus,
Hier, on était 500 et plus,
Que de chemin parcouru,
Et ce n’est que le début.