
On roule dans le mauvais sens
- Écrit par Daniel Breton
- Le 15/12/2018
- 17 Commentaires
- Catégories: Voitures électriques
Le tout dernier rapport annuel L’état de l’Énergie 2019 (1) vient d’être publié et celui-ci confirme la tendance lourde: À tous égards, on roule dans le mauvais sens en ce qui a trait au portrait routier québécois.
Voici quelques chiffres qui démontrent à quel point notre consommation de pétrole, le nombre de véhicules sur nos routes et nos GES augmentent en transport.
1- De plus en plus de pétrole consommé… dont l’essence
Alors que la politique énergétique 2030(2) présentée par le gouvernement précédent visait une diminution de 40% des produits pétroliers consommés au Québec en 2030 par rapport à notre consommation de 2013, celle-ci a plutôt augmenté de 4,9% entre 2013 et 2017.
Pire, la consommation d’essence, le principal produit pétrolier que les simples citoyens utilisent pour leurs voitures et camions légers, a elle-même augmenté de 12,7% entre 2013 et 2017.
2- De plus en plus de camions légers
Les ventes de camions légers (VUS, minifourgonnettes et camionnettes) sont en hausse constante, dépassant même les ventes de voitures depuis 2015. Ainsi, de 1990 à 2017, nous avons assisté à une hausse des ventes de camions légers de 246% pendant que les ventes de voitures ont diminué de 28%. Comme ces camions légers consomment généralement plus de carburant que les voitures, (8,4 L/100 km en moyenne pour les voitures VS 10,8 L/100 km en moyenne pour les camions légers en 2016, soit 29% de plus) l’augmentation de la consommation d’essence n’a rien d’un secret car il ne faut pas oublier que ce ne sont pas les trains, les bateaux de marchandise ou les camions lourds qui consomment de l’essence, mais nos véhicules personnels.
Selon les données compilées par ce rapport “de 2007 à 2017, le taux de motorisation est passé de 523 à 567 véhicules pour 1 000 Québécois. Durant cette période de 10 ans, le taux de croissance démographique a été de 9 %, alors que le nombre de véhicules de promenade (automobiles et camions légers, selon la classification de la SAAQ) augmentait du double, soit de 18 %.”
Selon les données de la SAAQ (3), 4 022 129 véhicules de promenade (autos et camions légers) circulaient sur les routes du Québec en 2007. En 2017, nous étions rendus à 4 758 010 de ces véhicules, soit 735 881 véhicules de promenade supplémentaires en 10 ans.
Si on ajoute l’augmentation de plus de 32 112 voitures et camions légers utilisés pour des raisons institutionnelles, professionnelles ou commerciales durant la même période, (de 432 586 en 2007 à 464 698 en 2017) nous en sommes à + 767 993 voitures et camions légers sur nos routes en 10 ans.
Donc, je le répète,
nous ne sommes pas pris dans le traffic,
nous sommes le traffic.
3- De plus en plus d’argent pour les camions légers
Non seulement les consommateurs dépensent-ils plus d’argent pour du carburant en roulant en camions légers, mais ils dépensent aussi plus d’argent pour ces mêmes camions. La facture s’est élevée à $12 milliards VS $5,4 milliards pour les voitures, une croissance de 6,1% en un an.
4- De plus en plus de GES en transports
Évidemment, toutes ces augmentations ne peuvent que résulter en une hausse des GES.
Par exemple:
- Les émissions de GES des camions légers à essence ont augmenté de 124%… entre 1990 et 2016.
- Les émissions de GES des camions légers à essence ont augmenté de 5%… entre 2015 et 2016.
- Les émissions de GES des camions légers au diésel ont augmenté de 214%… entre 1990 et 2016.
- Les émissions de GES des camions légers au diésel ont augmenté de 16%… entre 2015 et 2016.
- Les émissions de GES des véhicules lourds à essence ont augmenté de 144%… entre 1990 et 2016
- Les émissions de GES des véhicules lourds à essence ont augmenté de 5%… entre 2015 et 2016
- Les émissions de GES des véhicules lourds au diésel ont augmenté de 179%… entre 1990 et 2016
Après avoir plafonné et même diminué entre 2010 et 2013, les émissions de GES du secteur des transports ont recommencé à augmenter depuis 2014. (4)

1 : http://energie.hec.ca/wp-content/uploads/2018/12/EEQ2019_WEB.pdf
2 : https://politiqueenergetique.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/politique-energetique-2030.pdf
4 : http://www.environnement.gouv.qc.ca/changements/ges/2016/inventaire1990-2016.pdf
5 : https://www.ledevoir.com/societe/environnement/340004/ges-quebec-roule-dans-le-mauvais-sens
6 : http://roulezelectrique.com/vehicules-legers-et-lourds-sur-nos-routes-des-chiffres-preoccupants/
Ils ont intérêt$, et depuis longtemps, à ce que les transports en commun ne s'améliorent pas.
Et ils ont amplement les moyens d'imposer leurs abjectes objectifs.
http://journal.alternatives.ca/spip.php?article2869
C’est l’œuf et la poule, car les manufacturiers ne vendent que ce qui se vends bien et à bon prix.
Vendre la raison et la retenu ainsi que le respect est plus difficile à faire et impossible à monnayer.
Bienvenue dans la société capitaliste. Tout s’achète, tout se vend et personne n’encaisse les conséquences directement.
C’est dfficile d’être responsable ainsi.
Le faux sentiment de sécurité que les gens attribuent à ce genre de véhicules, qui, au moindre accrochage 'virent sur le top', à cause de leur centre de gravité trop élevé. Beaucoup sont volontairement mal informés et naïfs pas à peu près. C'est plutôt désolant.
Avec un prix au litre qui relativement stable entre 1.10 et 1.30 depuis des années et des années, les gens vont continuer d'acheter des pick up est des VUS. L'électrification des transports va malheureusement contribué à stabiliser les prix du pétrole voir même les faire baisser en tirant la demande vers le bas.
Solution ça prend des véhicules électriques abordables avec un bon range. Quand je dis abordable ça veut dire que je ne veux pas attendre 5,6 pis 7 ans avant de rentrer dans mon argent comme c'est la cas aujourd'hui. Une bolt a 48000 c est pas abordable ça, pas plus qu'un tesla 3 a 60 000.
Tant qu'on aura pas ça on s'en sortira tous les discours de sensibilisation tous les cris d'alarmes de green peace seront vains. La population n'est pas capable de faire la différence entre recyclable et déchets alors imaginez-vous le reste.
Le monde s'achète des 4*4 pour être en sécurité quand il y a des tempêtes. Problème... quand il y a des tempêtes ils ne sortent ils ont peur et ceux qui sortent ne savent pas piloter et se font joyeusement passer par une petite corolla grise de 280 000km avec un bon opérateur en arrière du volant :). Résultat achat du 4X4 complètement useless
Les taxes carbon vont dans ce sens, mais bien des gens sont scandalisé à l'idée de payé plus cher l'essence et ça devient difficile pour les politiciens de passer des lois dans ce sens. Je suis personnellement pour le fait d'avoir encore plus de taxe sur l'essence, et pas juste sur l'essence, il faut que le prix des divers biens et services moins polluant aient un coût moins élevé que ce qui est polluant.
Le choix serrait ainsi logique pour tout le monde.
C'est aussi le cas de l'électricité qui devrait également être plus cher... . Ça coûte presque rien au Québec donc on la jette par les fenêtre notre belle et bonne hydroélectricité. Si le coût de chauffage était plus élevé, il devient bien plus logique de mieux isoler nos bâtiments et nos maisons, le retour sur investissement est plus rapide.
Pour ce qui est d'une hausse de l'électricité, même si elle incitait à moins de gaspillage au niveau résidentiel, elle nuirait aussi à la progression de l'électrification des transports à court terme. Si on augmente le coût de l'électricité en même temps que celui de l'essence, l'avantage comparatif des VE en terme de coût d'utilisation demeurera essentiellement stable plutôt que de s'accroitre. Il faut penser que pour beaucoup, l'argument économique est le meilleur incitatif à faire le saut et qu'un écart de plus en plus marqué au niveau du coût d'utilisation est de nature à inciter un changement de comportement. Mieux vaut attendre que le virage électrique soit solidement entamé avant de penser à une hausse de la tarification de l'électricité au delà des hausses usuelles suivant plus ou moins l'inflation.
L'essence devrait être au prix qu'il en coûte pour s'approvisionner , sécuriser la ressource, sécuriser son transport, financer les coûts de santé associés au smog, au bruit, et les coûts environnementaux des déversements et pour réparer les dégâts de la dégradation de l'environnement et de toutes les réunions des COP pour trouver une solution aux émissions de carbone.
Et la perte de productivité liée aux effets néfastes des catastrophes comme Lac-Mégantic.
Rendu-là, le litre devrait-être à 15$ le litre!
C'est pourtant le prix qu'il en coute pour l'obtenir.
Il faudrait cependant soustraire les bénéfices qui sont produits avec le pétrole, car l'économie fonctionne à l'énergie à bon marché, transport, agriculture, production électrique, plastique, polymère, etc.
Pour l'électricité c'est simple, Hydro-Québec ou le gouvernement devraient augmenter le bloc patrimonial de tous les propriétaires de véhicule électrique selon la moyenne d'utilisation et offrir un rabais basé sur l'horaire d'utilisation. Ainsi un propriétaire de véhicule électrique roulerait à moindres frais, mais sans affecter la capacité de distribution du réseau.
Il y aurait moyen de trouver une formule de tarification qui augmenterait le coût hors bloc patrimonial et qui inciterait donc les gens à demeurer raisonnable.
Il faut juste calculer la juste valeur des coûts énergétiques des moins nantis et des biens nantis qui ont en général de plus grande résidence et de plus grande utilisation d'énergie.
Tout serait dans la formule.