À chaque fin d’été, je reçois toujours un ou deux courriels de gens qui me disent que leur voiture ne fait pas l’autonomie annoncée par le constructeur. On se questionne et on n’a pas l’air content !
Comprenez bien que je ne parle pas ici de ceux qui s’inquiètent de voir leur autonomie baisser à cause du froid. Ça existe encore ça ? De nos jours, pas mal tout le monde sait qu’un VÉ perd de l’autonomie en hiver. Non, je parle de gens qui trouvent que leur voiture, suite à un voyage en juillet, en août ou en septembre affiche moins d’autonomie que celle annoncée par le constructeur.
Par exemple, un dénommé Georges Baril m’a écrit le mois dernier : « monsieur Jasmin, mauvaise surprise lors de mon premier voyage dans les Maritimes avec mon Toyota bZ4X. Je me suis aperçu qu’il ne faisait pas les 406 kilomètres annoncés, mais à peine 300 km. Je suis déçu. Que se passe-t-il ? Toyota essaie-t-il de m’en passer une ? »
En poursuivant le courriel de M. Baril, j’ai vu qu’il roulait vite et qu’il transportait des vélos. Hum, il est normal dans ces conditions de faire 300 km plutôt que 406 km. J’ai répondu à M. Baril : « Écoutez Georges, il ne faut pas prendre les chiffres d’autonomie au pied de la lettre ! Moi aussi quand je roule sur l’autoroute avec ma Bolt EUV, je ne réussis pas à faire les 397 km annoncés par le constructeur (norme EPA). »
Il faut comprendre que l’autonomie (norme EPA) est une moyenne obtenue en ville et à la campagne (ville/route) et non sur des autoroutes. En voyage, il est donc normal d’avoir moins d’autonomie. Nombreux sont les facteurs qui peuvent faire diminuer l’autonomie : rouler vite, accélérer vite, rouler en région montagneuse, rouler avec un vent de face, rouler avec des vélos ou une boite sur le toit.
Mais sachez qu’avec une voiture à essence, c’est la même chose ! Lorsqu’on vous dit qu’un Honda CR-V consomme 8 litres au 100 km, c’est également une moyenne ville/route. Bien des facteurs peuvent vous amener à dépasser les 10 litres !
Moi avec ma Bolt EUV, je vous dirais que lorsque je fais de l’autoroute, j’obtiens environ 20 % de moins que les 397 km annoncés par le constructeur. Mais ça ne me dérange pas ! Je n’ai pas l’impression qu’il y a une erreur ou qu’on tente de me rouler ! Je sais que si je roule doucement à la campagne ou en ville, je vais les faire mes 397 km.
L’autonomie selon les normes EPA existe pour vous donner une idée de l’autonomie de la voiture que vous désirez acheter et aussi pour vous permettre de comparer l’autonomie entre les différents VÉ. Comme on l’a vu, les chiffres peuvent varier selon bien des facteurs, mais ça demeure néanmoins utile. Un VÉ pouvant faire 400 km ( norme EPA) avec une batterie pleine (peu importe ce qu’il fera entre vos mains) fera toujours 33 % de plus qu’un VÉ pouvant faire 300 km (norme EPA) ! C’est ça qui est important de comprendre.
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Vous songez à vous acheter une voiture électrique ? Dites-vous bien que le chiffre inscrit à côté de l’autonomie n’est pas si important que ça. Nos craintes liées à l’autonomie sont bien souvent d’ordre psychologique ! (Rires !)
L’être humain est inquiet de nature et c’est normal que pour se rassurer il souhaite avoir le plus d’autonomie possible. Mais tant qu’on n’a pas conduit un VÉ, est-ce qu’on sait vraiment ce que ça nous prend comme autonomie ?
Bien souvent les gens veulent 500 km d’autonomie pour imiter l’autonomie d’une voiture à essence. Sauf qu’on oublie qu’un véhicule électrique fonctionne différemment. Avec un VÉ, on ne fait pas le plein aux stations de recharge, on met juste assez d’électricité pour se rendre à destination, car c’est durant la nuit qu’on se recharge. C’est différent !
Aussi, on ne décide pas du nombre de kilomètres qu’on a besoin en calculant la distance entre notre logis et notre lieu de vacances préféré. Il y a les bornes rapides pour ça ! Il faut plutôt calculer le nombre de kilomètres qu’on a l’habitude de faire chaque jour.
Moi j’oblige parfois des amis à faire l’exercice devant moi. Pour le fun ! C’est fou, on arrive souvent à une autonomie d’à peine 100 km ! Ce que je dis alors ? Eh bien, ça prouve que l’autonomie n’est pas si importante que ça ! Qu’on peut s’acheter n’importe quel VÉ et se débrouiller.
J’en suis d’ailleurs la preuve vivante avec mon premier VÉ qui n’avait que 130 km d’autonomie. (Et que j’ai encore !)
Mais il y a l’hiver…
Moi qui roule en VÉ depuis 5 ans, qui en a testé une bonne vingtaine et qui a fait plusieurs voyages en Spark EV et en Bolt EUV, savez-vous quelle est selon moi la bonne autonomie à avoir ? Une autonomie passe-partout qui serait un minimum pour à peu près tout le monde ?
Eh bien, je vous dirais 160 km (100 miles), MAIS en toute situation. C’est-à-dire 320 km (EPA). Pourquoi je double ? Car si on additionne la surconsommation due à la vitesse sur autoroute, la surconsommation due au froid + une petite marge, c’est ce que ça donne !
Moi, avec ma Bolt EUV, dans de bonnes conditions, je fais 400 km. Mais sur autoroute je fais 320 km et sur autoroute dans un froid glacial, ça peut descendre jusqu’à 200 km.
Mais c’est correct ! Imaginez, dans le pire des cas, je peux partir de chez moi à Val-David, descendre à Montréal et revenir chez moi sans avoir à me recharger !
Et en sachant qu’il y a tout au long de mon parcours une vingtaine de bornes rapides prêtes à me donner quelques kWh supplémentaires au besoin.
Alors oui, à partir de 320 km (EPA), c’est bon pout tout le monde, peu importe votre kilométrage quotidien. Vous avez plus ? Eh bien, tant mieux !
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En terminant, c’est drôle de voir que jusqu’à présent, on se soucie énormément de l’autonomie des VÉ et très peu de la consommation de ces derniers. Qui se soucie du fait que le Kona EV consomme 20% de moins qu’une Mustang Mach-E ?
Personne !
C’est juste l’autonomie totale qui nous intéresse ! C’est comme si dans l’univers des voitures à essence, on se préoccupait uniquement de la grosseur du réservoir à essence ! (Rires !) Mais bon, on va bien finir par s’y intéresser un jour, c’est sûr…