Dans ma chronique publiée le 28 janvier dernier et intitulée «Mon deuxième hiver avec ma Spark électrique», j’ai dit qu’après avoir roulé un an et demi en électrique, je jugeais qu’une autonomie de 220 kilomètres en été (120 kilomètres dans les grands froids d’hiver) était suffisante pour la plupart des gens.
Ici même sur ce site et dans mon entourage, plusieurs m’ont rétorqué : «Écoute Daniel, moi la journée où je vais m’acheter une voiture électrique, je veux qu’elle ait au moins 400 kilomètres d’autonomie, et même plus !»
Ah là, là… C’est vraiment le point qui préoccupe les plus les gens, cette fameuse autonomie. D’ailleurs, quand quelqu’un s’approche de ma Spark EV, c’est toujours pour me poser la même question : «Pardon monsieur, c’est quoi l’autonomie de votre voiture ?» Après que j’aie répondu : «120 l’été et 70 l’hiver», on dirait que ça leur coupe le sifflet. Plus d’autres questions. Je sens qu’ils se disent dans leur tête : «oh boy… ça ne serait pas suffisant pour moi».
Et je vous entends déjà dire : «pour moi non plus, ça ne serait pas suffisant !»
J’avoue que ma Spark n’a pas une très grande autonomie. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’augmente de 100 km et dis que pour moi l’autonomie idéale, c’est 220 km l’été (120 km dans les grands froids d’hiver).
J’ai choisi ce chiffre, car moi si j’avais en hiver l’autonomie que ma voiture me donne en été, je serais bien heureux. Et avoir 100 kilomètres de plus en été, ça serait parfait pour mes petits «voyages» en électrique.
J’en ai fait quelques-uns l’été dernier et je dois avouer qu’arrêter aux 80 kilomètres pour se recharger (même si ça dure 10 minutes), ça revient vite. Aux 180 kilomètres, ça serait mieux.
(Note: dans les bornes rapides, on arrive généralement à 20-30%. C’est stressant d’arriver à la borne à 5%, surtout en voyage ! Ensuite, on monte ça à 80%, pas davantage, car après la recharge devient lente.)
Mettons les choses au clair. C’est sûr que si vous allez souvent à Québec, à Ottawa, à Rimouski, en Ontario, aux États-Unis, là c’est sûr que ça va vous prendre une plus grosse batterie (ou une hybride rechargeable).
Moi ce que je dis, c’est que si vous voulez avoir une grosse batterie uniquement parce que vous allez une fois par année au bord de la mer ou que vous envisagez un jour faire le tour de la Gaspésie en voiture, là c’est nono !
Car cela vous obligera à vous acheter un VÉ qui vous coûtera très cher, qui aura une empreinte écologique plus lourde et qui consommera davantage d’électricité (à cause du poids de la batterie).
Et en Gaspésie y’a des bornes partout ! (Rires!)
Pierre Langlois, qui écrit souvent dans «Roulez Électrique» a été clair dans ces articles. Je le cite : «Pour ce qui est de l’épuisement des ressources de lithium, j’ai fait le calcul de ce qu’on peut se permettre comme grosseur moyenne de batterie pour les 1,5 milliard de véhicules qu’il va y avoir en 2030 sur la planète, en admettant qu’ils soient tous électriques. La réponse est une batterie moyenne de 43 kWh par véhicule, soit la capacité approximative de la Nissan Leaf 2018, 243 km d’autonomie, selon l’EPA.» (Lien de l’article) (Lien de l’auteur)
Donc, pour bien faire, ça serait 240 km d’autonomie et pour ceux qui en veulent davantage, l’option est une hybride enfichable avec 100 kilomètres d’autonomie en électrique. Du moins, tant qu’il n’y aura pas de nouvelles percées technologiques dans la fabrication des batteries.
Est-ce à dire que si nous voulons rouler dans un véhicule 100% électrique, il faudrait accepter l’idée de perdre quelques minutes de nos vies pour la recharge de nos véhicules lorsqu’on a envie d’aller loin ? Pour l’instant (et si on pense globalement) oui. Mais entre vous et moi, avouez que ce n’est pas un effort démesuré pour sauver notre planète.
Les humains ont vécu bien pire, non ?